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22 novembre 2024

A Nice, Elodie Jomat et Patrick Allemand commentent Sarkozy

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elodie_jomat_2.jpg Nice Premium : Nicolas Sarkozy est élu Président de la République. Votre réaction suite à ce scrutin ?

Elodie Jomat : Je voudrais, au préalable, adresser un immense merci à Ségolène Royal qui, en défendant nos valeurs avec une fougue insoupçonnée et une énergie exceptionnelle, a amené la gauche au second tour. Je ne serais pas de ceux qui lui jettent la pierre.

Je souhaite, ensuite, dire à tous ceux qui ont participé à la campagne que je partage leur amertume. Mais cette défaite ne signifie pas que nous déposons les armes… bien au contraire !

Plus largement, je mesure la déception des plus fragiles et des plus exposés qui avaient placé leurs espoirs dans la gauche rassemblée. Je tiens à les rassurer : il n’est pas question, pour nous, de les oublier et de renoncer à les défendre.

Il convient de rappeler qu’ici, dans les Alpes-Maritimes, nous sommes habitués à combattre la droite dure. Elle ne nous impressionne pas !

allemandlogo2-6.jpg Patrick Allemand : Beaucoup d’inquiétude. Les propos que nous avons tenus pendant la campagne concernant le choix de société, la préservation du modèle social français n’étaient pas des propos classiques de diabolisation, ils étaient totalement sincères.
Cela dit, vous savez ce qui me préoccupe, c’est l’intérêt général, l’intérêt des français. Je souhaite pour eux que Nicolas SARKOZY réussisse parce que sinon le réveil va être difficile.

NP : 53 % des suffrages pour le candidat UMP contre 47 % pour la représentante du PS. Comment analyseriez-vous cet écart ?

EJ : Le rouleau compresseur UMP a parfaitement fonctionné. Nous pensions que notre campagne participative, qui nous a amené à avoir un contact direct avec les citoyens, pourrait compenser la mainmise de la droite sur les médias et sur les moyens de l’État. Il nous faut reconnaître que cela n’a pas été suffisant.

PA : Cet écart est logique. Je dirais même que ça aurait pu être pire. Il ne faut pas oublier que le total de la gauche à l’issue du premier tour n’était que de 36 %. Elle a donc parfaitement négocié le second tour, parvenant suffisamment à rassurer la gauche de la gauche pour que le rassemblement s’opère dans de bonnes conditions tout en tendant la main aux centristes. Les convergences sur une certaine idée de la République, l’Etat impartial, la modernisation des institutions, ont permis d’aller très au-delà de son socle naturel. A contrario, SARKOZY qui partait de très haut, a beaucoup moins rassemblé mais suffisamment pour l’emporter.

NP : Plus de 65 % (PACA : 62 % et 06 : 68 %) des électeurs niçois ont voté Nicolas Sarkozy. Vos impressions sur cette déroute azuréenne pour les uns et victoire éclatante pour les autres ?

EJ : Le terrain électoral est sociologiquement plus favorable à la droite qu’à la gauche. La victoire de Nicolas Sarkozy a donc été naturellement amplifiée ici. La droite locale ne doit pas y voir un encouragement à continuer ses frasques !

PA : C’est effectivement une lourde défaite. Son ampleur touche toute la Région, même si les Alpes Maritimes décrochent le pompon. C’est l’électorat du Front National qui en fait a été totalement siphonné, tant au premier qu’au second tour. Notamment l’électorat FN bourgeois, car concernant l’électorat populaire FN, la peur de l’ultralibéralisme, le besoin de protection en a ramené aussi à la gauche. Ensuite, ici, les appels de Rudy SALLES, tout à fait identifié comme le leader de l’UDF, à voter clairement SARKOZY n’a pas facilité les reports attendus. Tout cela explique le niveau très élevé de SARKOZY.

sarko-president-3.jpg NP : Qu’est ce ce qui a fait que le Nicolas Sarkozy a plus convaincu dans le Sud-Est ?

EJ : L’OPA de Nicolas Sarkozy sur le FN a mieux fonctionné ici tout simplement parce que le FN y fait de meilleurs scores qu’ailleurs. En outre, il existe, depuis longtemps, une porosité entre la droite et l’extrême droite, notamment à Nice dont le maire est un ancien membre du parti de Jean-Marie Le Pen.

PA : La porosité entre le discours d’une droite extrême et celui de l’extrême droite. Ces électeurs espèrent que SARKOZY mettra en application le programme de LE PEN. Le besoin d’autorité très fort que l’on mesure sur le terrain, les marchés en dialoguant avec les gens.

Enfin, il y a aussi dans le sud-est un vrai vote de classe. Le boucler fiscal à 50%, l’exonération sur les droits de succession, tout cela donne des résultats très significatifs. Regardez le score de SARKOZY à Mougins par exemple ou dans certains bureaux niçois comme le col de Villefranche.

NP : Dans quelques semaines, les législatives seront au rendez-vous. Comment envisagez-vous la tendance lors de ces prochains scrutins ?

EJ : Avec un Sénat docile et un Medef qui le soutient, Nicolas Sarkozy est sur le point de concentrer tous les pouvoirs. Il est impératif que, partout où cela est possible, nous dressions des contre-pouvoirs pour défendre, bec et ongles, les valeurs républicaines. La résistance commence dès aujourd’hui.

Pour l’heure, il s’agit d’envoyer à l’Assemblée nationale, les 10 et 17 juin 2007, le plus grand nombre de députés résolus à défendre les libertés publiques et l’impartialité de l’État.

Aussi, j’appelle tous ceux qui veulent faire gagner la gauche dans la 3e circonscription des Alpes-Maritimes à me rejoindre.

Forte de mes convictions qui, contrairement à d’autres, n’ont pas changé en cours de route, ma détermination est complète.

PA : Les élections législatives seront très difficiles pour nous. Car l’inversion du calendrier favorise la confirmation du résultat de la présidentielle. Ce qu’il faut faire passer comme message aux électeurs, c’est qu’il est nécessaire que le Parti Socialiste dispose d’un groupe parlementaire très fort à l’Assemblée Nationale pour résister à la purge ultralibérale que SARKOZY nous prépare. Il faut éviter une vague bleue qui donnerait à l’UMP absolument tous les pouvoirs dans ce pays.

NP : Enfin, qu’avez-vous retenu de plus important dans cette élection présidentielle ?

EJ : Cette élection a révélé que les Français se passionnaient à nouveau pour la Politique, ce qui est une excellente nouvelle. Elle a également montré qu’une femme pouvait devenir présidente de la République, ce qui n’est pas rien. Surtout, je pense que, compte-tenu des nouvelles méthodes que la gauche rassemblée a mises en place, les campagnes électorales ne se feront plus jamais comme avant.

PA : Le taux de participation exceptionnel. Un des plus forts aux qui confirme une tendance commencée aux régionales et poursuivie au référendum du 29 mai, la démocratie est de retour en France, les citoyens retournent aux urnes.

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