Marine Le Pen a exclu toute alliance électorale entre le Front national et le Bloc identitaire (BI), un mouvement d’extrême droite formé selon elle d' »européistes », de « régionalistes », qui « contestent le rôle fondamental de la Nation ».
A l’occasion de la célébration des dix ans de leur mouvement à Orange (Vaucluse), les dirigeants du Bloc Identitaire ont annoncé leur intention d’être présents aux municipales de 2014, notamment « à travers des collaborations » avec le FN au sein du Rassemblement Bleu Marine.
Philippe Vardon, qui dirige à Nice le mouvement Nissa Rebella, associé au BI, avait déjà soutenu Marine Le Pen lors de la campagne présidentielle de 2012. Mais il n’avait pas obtenu, comme il l’espérait, l’investiture du FN aux législatives.
Pour Marine Le Pen, le Bloc « est un parti d’activistes, ils disent eux-mêmes qu’ils ne sont pas un parti politique ». Comme on lui montrait sur BFMTV un clip de Génération identitaire – le mouvement de jeunesse associé au Bloc – proclamant « une déclaration de guerre » au vivre ensemble et à la France multiethnique, la patronne du FN a dit concevoir qu’on puisse « exprimer ces inquiétudes-là, quand ils condamnent les générations qui leur ont imposé le multiculturalisme ». Mais « je ne crois pas que ça soit des gens qui désirent la violence et en tout cas s’ils la désiraient ils me trouveraient sur leur route pour les en empêcher », a-t-elle affirmé.
Nous avons demandé à Gaël Nofri, porte-parole du rassemblement Bleu Marine/FN, de bien vouloir nous faire partager son avis sur cette argument.
Votre sentiment concernant une alliance avec les Identitaires ?
Je rappellerai d’abord que ma position a été claire au moment des élections législatives. Cette position, conforme à celle exposée par Jean-Marie Le Pen en son temps, le FN, le RBM et Marine Le Pen hier soir encore, tend à considérer que le fait que ce groupe dénonce l’immigrationisme au même titre que la mouvance de la droite nationale ne suffit pas à en faire un allié.
Les Identitaires sont régionalistes et eurofédéralistes une alliance sur un programme de Gouvernement avec eux serait contre nature pour une formation à la doctrine nationale, au programme patriotique, aux propositions souverainistes.
La vie politique ne peut se résumer à des accords entres formations divergentes, des accords sans autre cohérence que la logique électoraliste seraient à terme une trahison des électeurs. Plus rien ne nous différencierait dans ce cas l’UMP ou le PS. J’affirme que les électeurs sont en droit d’attendre autre chose de nous !
Au delà, les scrutins locaux sont des élections basées sur des réalités locales, des enjeux spécifiques, un rassemblement large d’hommes et de femmes compétents et de bonne volonté. Je ne conçois pas qu’une alliance entre formations politiques s’inscrive dans la logique d’un tel scrutin! ».