Candidat du FN dans la 1ère circonscription , Jean-Pierre DAUGREILH est un peu la surprise de cette élection et surtout de cette circonscription où on attendait le match des matchs entre le député sortant et avec des ambitions nationales Eric Ciotti, président du Conseil Départemental, et l’ancien identitaires, le conseiller régional Philippe Vardon qui s’est affirmé comme le pivot du parti de Marine le Pen dans la capitale azuréenne.
Finalement ce sera ce conseiller régional et conseiller d’opposition au Conseil municipal de Vence qui tentera de créer la surprise ( et quelle surprise si elle devait se produire!)
Homme d’expérience , au physique de rugbiste et plein d’énergie malgré les cheveux gris , il a l’approche pragmatique de l’ancien chef d’entreprise : « Il ne suffit pas au demeurant de se revêtir de l’étiquette « REM » pour croire qu’il n’est point besoin de proposer des solutions concrètes aux problèmes que rencontrent nos concitoyens ».
Ses thèmes de campagne ne s’éloignent pas de la ligne classique de ceux du parti qu’il représente:
la sécurité ou plutôt l’insécurité: « C’est un fait et contre les faits il n’y a pas d’arguments. On ne lutte pas contre l’insécurité par des déclarations fussent-elles tonitruantes ».
Pour y faire face, il prône « la lutte sans concession contre « l’Etat Islamique » et ses ramifications. Le renforcement de nos forces de police, de gendarmerie, de douane.
Le rétablissement d’un contrôle efficace à nos frontières ».
Un deuxième point est l’immigration. Là aussi sa « recette » est des plus classiques: « Nous devrions être capable d’accueillir dans des conditions dignes ceux qui frappent à notre porte. Nous savons tous, et il n’est pas besoin d’avoir fait l’ENA pour le savoir, que l’une des solutions au problème des flux migratoires est de permettre aux pays d’origine des migrants de s’émanciper de la tutelle économique des organismes financiers qui exploitent leurs richesses de manière éhontée.
Son programme prévoit également la détaxation des produits nécessaires aux enfants scolarisés afin de permettre à leur famille de maintenir leur pouvoir d’achat.
Concernant la politique économique annoncé par le nouveau président de la République son opposition est nette et les motivations ne manquent pas de clarté: « Notre déjà pauvre pouvoir d’achat en prendra un coup supplémentaire ».
Et de s’expliquer : « L’ISF rebaptisé ISFI frappera uniquement les propriétaires de leur logement c’est-à-dire ceux qui, toute leur vie, ont bossé pour accéder à la propriété. L’augmentation de la CSG frappera ceux qui ont contribué par leur labeur au développement économique du pays, c’est-à-dire les retraités ».
Enfin , en bon « patriote » , il voit avec suspicion l’orientation pro-européenne et mondialiste du nouveau locataire de l’Elysée qui prendra élan en cas de succès de la majorité présidentielle lors des législatives : « Ce n’est pas un crime que de vouloir protéger notre identité nationale, notre culture, nos valeurs » affirme-t-il en homme de convictions.
Attaqué de tous les côtes, à gauche par Robert Injey qui rêve de rééditer l’exploit des Insoumis à la présidentielle, au centre par la pétillante Caroline Riverso qui surfe sur la vague macroniste, à l’extrême droite par un candidat solide qui vise le socle d’un électorat fidèle, Eric Ciotti devra s’engager à fond pour garder la députation et prendre l’élan pour ambitionner des responsabilités nationales.
Celle qui aurait du être une promenade de santé pour lui , ce sera au contraire une rude épreuve.
Entre la droite et l’extrême droite, comme a bien démontré l’analyse du vote de la dernière présidentielle , la porosité des électorats respectifs est un fait avéré.
Dans cette perspective, Jean-Pierre Daugreilh a bien l’intention d’être le trublion de cette compétition électorale. Réussira-t-il à le faire ?