Christian Estrosi, plus que jamais en pré-campagne électorale*, surfe sur la fronde fiscale orchestrée habilement par l’opposition gouvernementale et joue la carte de la fiscalité zéro pour lancer un message à l’encontre d’un électorat très sensible à tout ce qui touche, directement ou indirectement, à l’impôt.
Les gens sont en souffrance et jouer au bon samaritain ne peut qu’aller dans la bonne direction. Qu’importe si, dans le même temps, un magasin d’habillement était assiégé depuis l’aube suite à la mise en vente d’une nouvelle collection… La bonne tactique est de porter secours aux niçois de plus en plus impatients d’en découdre avec « le trop d’impôt qui tue l’impôt »- comme a voulu le rappeler Christian Estrosi.
D’où sa décision d’avancer l’organisation du débat d’orientations budgétaires et le vote du budget 2014 avant la fin de l’année **
Pourquoi cette pression ? Pour éclaircir l’horizon à l’heure où la situation financière de la commune fait l’objet de critiques et d’interrogations, mais aussi, afin de stopper la dérive des dits et des non-dits, préjudiciables pour le bon gestionnaire de la Ville que Christian Estrosi déclare avoir été.
Enfin, la déclaration la plus attendue a été prononcée : « Malgré le matraquage budgétaire en règle auquel procède l’Etat, je ne relèverai pas la fiscalité des ménages niçois l’an prochain »- dixit le premier édile.
Mais comment Christian Estrosi pense pouvoir conjuguer fiscalité, dépense publique et endettement ?
Les maîtres-mots de la construction budgétaire sont simples et en constitueront son armature : La stabilité de la fiscalité, la maîtrise de la dépense publique et la maîtrise de l’endettement.
Pour la première, ne parler que de l’année prochaine pourrait vouloir dire que la porte restera ouverte aux années suivantes, au cas où ? N’oublions pas que, quand le maire de Nice parle de fiscalité zéro pendant la mandature qui va s’achever dans quelques mois, il oublie de rappeler l’augmentation des taxes locales pour l’exercice 2008 à hauteur de 15%. Une augmentation qui s’est, bien naturellement, répercutée pendant les 5 années restantes.
Quant à la maîtrise des dépenses, Nice n’échappera pas à la conjoncture : Les mesures gouvernementales lui feront perdre plus de 12 millions d’euros de marge de manœuvre par rapport à 2013, et près de 25 millions par rapport à 2012.
Dans ces conditions, comment renoncer à augmenter la fiscalité sinon en procédant à des économies ? Ce qui dans une collectivité où l’activité principale sont les services nous reporte automatiquement aux effectifs.
Mais puisque 2+2 feront toujours 4, la maîtrise de l’endettement sera la significative réduction de l’investissement public (hors ligne 2 du tramway).
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Pour Christian Estrosi : « L’heure sera aussi à la consolidation de nos acquis. Notre politique d’investissement sera ainsi ajustée afin de ne pas dégrader nos ratios financiers ».
Autrement dit, en futur on passera directement au carême sans passer par le Carnaval!
L’essentiel semble avoir été dit…