Dès le début de l’après midi, comme une victoire annoncée, les traiteurs stationnaient devant la permanence de Christian Estrosi, rue Saint François de Paule. Comme lors du premier tour, des écrans étaient disposés devant l’entrée pour regarder France3. Une estrade, un pupitre, des micros et des barrières faisant office d’espace presse : tout était programmé en prévision d’une victoire de Christian Estrosi. La rue était même barrée. Des militants, sympathisants ou simple curieux se sont massés là. Attentifs et impatients. Les journalistes presque aussi nombreux.
Peu avant 21h, une clameur s’élève : d’après les premières estimations Christian Estrosi est élu maire de Nice. Et puis plus rien. Les quelques centaines de personnes présentes regardent la télé, commentent parfois les interventions des hommes politiques invités sur le plateau. Les yeux fixent l’écran. Vers 22h, une voiture s’arrête. Christian Estrosi descend. Il s’engouffre vite dans une porte et réapparaît quelques minutes après par la porte opposée. Il se faufile à travers les caméras et appareils photos, répond à des questions à la volée puis monte à la tribune. Entouré de ses colistiers, il va durant 12 minutes exprimer sa joie d’être élu maire de Nice.
« Vous avez fait ce soir le choix du changement. J’ai fait le choix de tout donner à ma ville. Je veux tourner une page difficile de l’histoire de Nice. » Ces quelques mots résument la prise de parole de Christian Estrosi. Les spectateurs ont réagi à l’annonce de sa démission du gouvernement. Ils ont aussi applaudi l’hommage rendu aux anciens maires de Nice. 
« Je veux simplement vous dire Niçoises et Niçois : Je vous aime. Je vous donnerais le meilleur de moi-même. Je ne vous tromperais pas. Je ne vous trahirais pas. Je veux te dire à toi Nice ma ville, je t’aime du plus profond de mon cœur. A partir de ce soir, on va se mettre au travail pour que Nice devienne une grande ville. Ensemble, ce soir, Nice entre dans le temps du changement. » Le discours achevé, Nissa la Bella est chantée en choeur par Christian Estrosi et ses colistiers pendant que les confettis voltigent dans le ciel Niçois. Christian Estrosi franchit les barrières pour faire un bain de foule, se prêter au jeu des accolades et des serrements de main. Un instant, on pouvait croire qu’il allait se rendre à l’Hôtel de Ville, situé à quelques mètres de là. Il revient sur ses pas avant de s’enfermer dans sa permanence pour poursuivre les festivités en privé.
