On dit que les décisions sont prises par rapport à trois options: par hasard, par vocation, par nécessite. Nous ne savons pas laquelle de ces trois a été à l’origine de cette initiative du maire de Nice dans son rôle de président d’Euromed mais nous ne pouvons que souscrire à sa démarche.
Plutôt que de se confiner dans un tropisme compulsif qui essaie de mettre des garde-fous , de plus inutiles et inefficaces, à la probable migration des populations venant de l’autre côté de la Méditerranée après les évènements politiques qui se sont déployés ces derniers temps, Christian Estrosi a décidé de mettre la barre plus haute et de le faire dans le cadre collectif d’Euromed.
Très bonne option parce que l’illusion de faire tout seul aurait été une tentative de mystification du problème et une manifeste déclaration de strabisme: seules les décisions qui entraînent une volonté commune de tous les acteurs en jeu, une mutualisation des ressources et la valeur symbolique de l’unité pourront avoir une chance , encore que difficile, de succès. En assumer la complexité est déjà un premier pas vers la solution.
Le monde arabe de l’autre côte de la Méditerranée est en train de provoquer un changement épique, celui de se rapproprier de sa destinée. Cela ne se fera pas, malgré le souhait de ceux qui visiblement ne comprennent pas grand chose à la géopolitique, dans l’ordre et sans des chemins souvent détournés. Parce que l’histoire est un chemin compliqué et ne prévoit pas les raccourcis.
Mais, maintenant, une nouvelle phase historique s’ouvre : elle repose sur la capacité de construire une communauté de valeurs, qui récupère les expériences fondatrices communes , de cultures partagées, autrement dit sur des racines civilisationnelles.
« Mare Nostrum » n’est-il pas le berceau de la civilisation des peuples des deux rivages ? Comme disait Péricle: » Le bonheur est la liberté et la liberté c’est le courage »! Alors bravo Monsieur Estrosi, bon vent et bonne mer.
