Pour la quatrième fois consécutives depuis 2001, 12 000 membres du Mouvement, 635 délégués départementaux et 538 votants ont dit « oui » à 94 % à la ré-élection du candidat unique, Christian Estrosi, à la Présidence de l’UMP des Alpes-Maritimes.
Le Maire de Nice Christian Estrosi a donc été élu président de la fédération UMP 06 à l’unanimité avec un taux de participation de 86% .
Christian Estrosi a été reconduit dans sa fonction pour la 4e fois.
Au terme de son élection le président de la fédération des Alpes Maritimes a prononcé un discours dont voici quelques extraits :
« Je souhaite rendre un hommage appuyé à Xavier Bertrand et à féliciter Jean-François Copé. Je veillerai que dans les Alpes Maritimes soit préservée dans la diversité de chacun des courants, l’unité autour du Secrétaire Général de l’’UMP. »
« Je souhaite que Jean François Copé profite de la durée de son mandat pour faire évoluer les statuts, de sorte qu’au prochain renouvellement, il permette l’élection du secrétaire général au suffrage de tous les militants. »
« Je ne ressens aucune amertume après ma sortie du gouvernement, j’entends mettre à profit ma disponibilité pour engager le débat d’idées. Je considère que si la première partie de la mandature a
été consacré aux réformes de modernisation de notre pays, il nous appartient désormais de se consacrer à l’écoute et de privilégier la place de l’homme, de la femme et de l’enfant au coeur de nos projets pour plus de cohésion sociale. Cette réflexion et mon engagement
se placent au service de la victoire de Nicolas Sarkozy en 2012 »
En réalité , d’après les chiffres données en salle par Michèle Tabarot, il s’agit d’une quasi-unaniminité même si le score reste celui d’une majorité dite, dans le jargon politique, de « bulgare ».
C’était un congrès sans émotion parce que sans compétition compte tenu de la candidature unique de Christian Estrosi. Le maire de Nice et ancien Ministre reste le chef départemental de l’UMP pour les trois prochaines années en se succédant à lui-même dans un processus de continuité qui dure depuis 2001 et qui, sans rien enlever à la valeur de sa leadership, n’est pas nécessairement un signe de bonne santé du Parti.
Parce qu’un mouvement qui affiche 12 000 membres et qui gère les instances politiques les plus importantes telles que le Conseil Général et les municipalités des villes plus peuplées du département et la quasi-totalité des autres, fait le plein de députés, sénateurs, conseillers généraux et reste la première force départementale même si la Région PACA est gouvernée par la Gauche, devrait être une agora où s’opposent en contradictoire les hommes de bonne volonté et les talents pour exprimer idées, sensibilités diverses et ambitions de chacun. Parce que la démocratie se base sur des différences plutôt que sur la pensée unique et l’absence donne l’impression d’un parti verrouillé par ses instances dirigeantes plutôt que celle d’une agora ou chacun apporte sa contribution à la discussion…
On attendait beaucoup du discours de Christian Estrosi qui, après les déboires du remaniement ministériel, va recentrer son action politique dans un périmètre plus restreint et plus « local ». Et en connaissant l’homme dont on ne peut qu’admirer l’engagement personnel et la volonté d’agir, on est resté sur notre faim (peut-être pour la coïncidence de l’heure du déjeuner avec son discours !).
Nous ne connaissons pas la plume de M. Estrosi mais, dans ce cas, on se permet d’avancer l’hypothèse qu’il s’est trompé de partition.
Compte tenu de la nature de l’élection (Assises départementales de l’UMP) et de l’assistance en salle (élus, délégués et militants), on aurait voulu savoir la vision que l’ancien et… nouveau Président du Mouvement a des Alpes-Maritimes, de son territoires et de la communautés de personnes que y résident. Comment il envisage une stratégie de gestion de l’existant et, pour le futur, de son développement. Quelle stratégie d’accompagnement, les axes prioritaires, la définition d’objectifs, comment agir et par quelles actions pour y parvenir, les mesures à prendre pour que les résultats soit conformes… Bref, un vrai discours d’investiture !
Au lieu de cela on a eu droit à une tirade excessivement longue (plus d’une heure quand, par exemple, le discours d’investiture du Président Barak Obama ne dura que 17 minutes…et on connait le sens de l’efficacité des américains dans tout ce qui touche à la communication).
Une sorte de Weltanshauung où on a entendu parler de politique générale, de la France , du Monde…Et les Alpes-Maritimes dans tout ça ?
On sait bien qu’un territoire et une communauté font partie d’un Pays et d’une Nation et…puis d’un continent et d’une communauté européenne et …d’un Monde et d’une communauté universelle et que tout se tient. Mais, mais, mais… il y a des problématiques et des spécificités qu’il ne faut pas abandonner ou oublier parce que c’est dans la globalisation qu’il faut plus que jamais rester ancré à ses racines : global et local comme disent les experts d’aujourd’hui, ce qui n’est autre que la version modernisé de l’antique principe « urbi et orbi » par lequel les Romains géraient autrefois le monde.
Bref, on attendait un projet et on a eu un discours d’un ton rhétorique et avec des envolées finales aux accents du lyrisme. D’où notre modeste mais sincère opinion, qui ne se veut être une critique, d’un rendez-vous manqué.