Les Élus Écologistes de Nice et de l’Est des Alpes Maritimes demandent à ce que la Liaison ferroviaire à Grande Vitesse (LGV) franco-italo-monégasque soit réalisée en priorité et devienne le « laboratoire haute performance » de la LGV PACA .
La position historique des Verts
Depuis la première commission nationale débat public sur la réalisation d’une ligne à grande vitesse, « Les Verts » (aujourd’hui Europe-Écologie-Les-Verts) ont demandé le développement d’un réseau ferroviaire régional à « haute performance » et non pas seulement la réalisation d’une ligne à Très Grande Vitesse.
Les conclusions de la concertation de l’automne dernier sur la liaison Marseille Nice, ont montré que la position Écologiste, visionnaire et précurseur, s’avérait évidente : la forte sollicitation du territoire méditerranéen nécessite d’apporter à ses populations une desserte de qualité permettant d’assurer les défis écologiques qui s’imposent à nous en terme de mobilité des biens et des personnes (TER-GV, fret….). Ces orientations ont été actées lors du Comité de Pilotage du 22 décembre dernier, par le passage d’un projet de ligne à grande vitesse à un projet de desserte régionale expresse.
« Desservir les habitants avec une desserte rapide et efficace, plutôt que de réaliser une ligne à très grande vitesse pour déplacer les députés ! » s’entendent les élus écologistes.
Une solution unique sans alternative
Le territoire de l’Est des Alpes maritimes, qui, peut-on le regretter, n’a pas fait l’objet d’un « débat public » mais seulement d’une seule et timide « concertation », a la particularité de ne pas disposer d’alternative à la réalisation d’une ligne haute performance.
En effet, la réalisation d’un arc à Très Grande Vitesse s’avérerait extrêmement coûteuse donc « infinançable », et surtout inopérante.
Ce tronçon devrait, à minima, desservir Nice, Monaco et Vintimille, dont les faibles distances entre chacune de ces gares (de 10 à 20 km) ne permettent pas d’arriver à la grande vitesse (300km/h). Un réseau régional de haute performance allant à 200km/h serait donc largement satisfaisant, et permettrait une desserte expresse des territoires tout en réduisant de moitié les coûts de sa réalisation (2,5 milliards contre les 5 originaux).
Seule une infrastructure de haute performance, telle que celle mise en œuvre en Italie, permettra de desservir efficacement les agglomérations de Nice, Monaco, Menton et Vintimille.
Un besoin de report modal
Cette section de ligne TER est, aujourd’hui, la plus chargée de France (hors trains parisiens) et son attractivité s’est fortement renforcée.
La mise en place du plan Priori’T, initiée par la Région sous la direction de Jean-Yves Petit, Vice-Président délégué aux Transports, a démontré que si le service TER était de qualité (chiffres record de ponctualité), la demande était au rendez-vous : pour preuve, 19% d’augmentation de fréquentation de la ligne littorale et plus de 23% pour la partie Est des Alpes Maritimes en un an.
Les défis écologiques qui nous attendent, notamment à cause de la pénurie des ressources énergétiques et des dérèglements climatiques, affecteront les transports. Ces défis nous imposent de façon urgente de mettre en œuvre une politique de mobilité durable à grande vitesse, favorisant le report modal vers le train pour les déplacements quotidiens.
L’une des principales conclusions des études soumises à la concertation est que le développement du TER nécessitera en région PACA, et donc a fortiori entre Nice et Vintimille, le doublement de la ligne afin que la ligne « historique » puisse être dédiée à la circulation des TER. La nouvelle voie pourra alors accueillir une circulation longue distance mixte -fret, TER à grande vitesse (TER-GV) et lignes nationales et internationales. La fiabilisation de la robustesse de la ligne actuelle fondamentale au développement local sera ainsi assurée.
La réalisation de cette infrastructure à l’Est de Nice exige de trouver une solution à la traversée de Nice. En effet, les études présentées garantissent le passage de 18 trains par heure sur les deux voies existantes, alors que cette même infrastructure ne permet pas, aujourd’hui, d’en faire circuler correctement la moitié.
Des échéances à court terme
Ce choix judicieux de ligne à haute performance a été celui des italiens, qui ont choisi d’opter pour le doublement de leur ligne plutôt que le choix d’une très grande vitesse ne desservant pas les territoires.
La ligne Gênes-Vintimille sera mise en service dès 2014 et le service intégral est prévu en 2016 ou 2018 !
Il serait donc judicieux que la réalisation du tronçon Nice-Vintimille soit réalisé prioritairement afin que l’arc méditerranéen ferroviaire entre Barcelone et Gênes puisse être complet d’ici 2023.
La maille manquante de l’arc méditerranéen
Les Écologistes soutiennent le développement européen notamment par ses infrastructures ferroviaires. La mise en œuvre de cette nouvelle infrastructure venant renforcer la coopération des régions européennes pourra bénéficier d’aides de l’Europe, auxquelles les nombreux Élus Écologistes Européens apporteront tout leur appui.
Il nous semble vital que ce projet de réseau régional de haute performance permette la remise en service d’une desserte transfrontalière entre le Département des Alpes Maritimes et la Province d’Imperia et d’un service inter-régional entre Marseille et Gênes.
Aussi, les Élus Écologistes demandent à ce que le doublement de la ligne actuelle, par une infrastructure ferroviaire à haute performance, soit réalisé entre Nice et Vintimille en continuité de la ligne italienne et à l’échéance de la mise en service de celle-ci et serve de « laboratoire » à la réalisation de la LGV en PACA.
La priorité doit être donnée à ce tronçon international afin de poser les jalons d’un arc ferroviaire méditerranéen de haute performance pour relever les défis écologiques de nos générations futures.
Les enseignements tirés de la réalisation de cette ligne à l’horizon 2023 montreront que le modèle de développement ferroviaire, tant pour les biens que pour les personnes, proposé par les Écologistes est bien le plus adapté au besoin de notre territoire, pour ses habitants comme pour son économie.