Vainqueur dimanche dernier, le groupe UMP-UDI portera, ce matin, Eric Ciotti à la présidence du Conseil départemental. Largement prévue, cette issue n’a rien de vraiment surprenant.
Une nouveauté fera, par contre, son arrivée dans l’hémicycle avec le nouveau peloton « rose » qui assurera la parité voulue par la nouvelle loi. On verra si l’attribution des délégations suivra ce même principe (par exemple, le premier vice-président sera-t-elle une femme ? ) ou si la logique traditionnelle prendra le dessus : soit belle et tais-toi !
Cette élection aura-t-elle mis fin à la figure du notable ou sera-t-elle le commencement d’une notabilité à silhouette féminine ? On sait que, parfois, quand les femmes s’y mettent…
Une autre avancée du côté du renouvellement : certains gros pardessus laissent la place à de nouveaux arrivant(e)s.
On ne peut que s’en féliciter, encore que la fin du clanisme, et du clientélisme qui en est le produit direct, ne sera probante qu’avec la mise en place du mandat unique doublé de l’interdiction de plus de deux mandatures pour le même office public.
Pouvons-nous imaginer l’agenda de Madame Dominique Estrosi-Sassone, sénatrice, adjointe au maire de Nice avec d’importantes délégations, y compris la Présidence de la société publique qui gère l’habitat, conseillère métropolitaine, conseillère départementale ? Cela n’étant juste que l’exemple le plus éclatant même si on connait l’engagement et l’efficacité de l’élue.
Côté sociologique : quelle place aura la gauche ou encore mieux les gauches ?
Si le résultat de dimanche dernier a permis le maintien des trois sensibilités , la saignée est sans précédent pour ce que cela comporte en termes de réseaux d’influence, de ressources financières et de forces militantes.
De plus, une socialiste, un vert et deux communistes (qui ne semblent pourtant pas adhérer à la mouvance proto-révolutionnaire) sauront s’unir pour exercer le rôle d’opposants modestes mais sérieux et éviter de devenir des supplétifs ou choisiront-ils le rôle de « flatus vocis » à qui on donne la parole par devoir et qu’on écoute par courtoisie ?
Le FN malgré son indiscutable progression et son bon résultat n’aura aucun représentant dans cette assemblée.
C’est la conséquence de la règle du scrutin majoritaire. Mais nul peut nier que cette règle comporte un manque de représentativité du corps électoral.
Enfin, Eric Ciotti aura la lourde tâche de présider une collectivité dont les compétences sont en cours de définition au Parlement. A la tête d’une majorité quasi-totalitaire, il pourra choisir si exercer ce mandat avec une domination sans partage ou le faire dans un esprit plus égalitaire.
Bref, le faire suivant les principes de la démocratie participative (la majorité assume ses responsabilités et respecte les prérogatives de l’opposition) ou de la « démo-crature », quand l’un commande et l’autre, en minorité, obéit.