13h15 : le Conseil municipal de Nice en vient à la délibération concernant la destitution de neuf adjoints de Jacques Peyrat. Les rivalités et les rancoeurs, jusque là contenues, vont se mettre à jour petit à petit, dans un vaste crescendo. Pendant les quatre premières heures de la matinée, Jacques Peyrat parvenait à peu près à maîtriser la situation. On comptait certes quelques accrochages avec des élus du groupe « socialo-communiste », mais les projets étaient adoptés à un train de sénateur. Dans une ambiance studieuse et appliquée, Jacques Peyrat menait son pointu.
Le Maire prenait la parole le premier sur le dossier des destitutions. Sur un ton lent, solennel, il expliquait sa décision : « Je ne vois pas ces personnes travailler à mes côtés. Je dis cela pour l’intérêt de la ville de Nice. J’exige de la part de mes collaborateurs le respect de certaines valeurs. » Il ajoute : « les défections se sont confirmées ce matin. », faisant référence au vote de l’indemnité demandée par l’entreprise Cari pour le chantier du grand stade. Sur ce sujet, les neufs membres de cette « joyeuse compagnie », comme l’a qualifiée Jacques Peyrat, ont voté contre la proposition, ainsi que Juliana Chichmanian-Delpy, adjointe démissionnaire. Avec 32 voix pour et 35 contre le projet, la décision sera remise aux tribunaux.
Les pro-Estrosi quittent Jacques Peyrat
Patrick Mottard, le premier à demander la parole, ajoutait de l’huile sur le feu en soulignant que les élus sur la sellette ont attendu le dernier moment pour retourner leur veste. Et s’étaient toujours tus lors des différentes affaires qui ont émaillé le dernier mandat de Jacques Peyrat.
Bernard Asso, chargé du développement économique jusqu’au 22 novembre, reprenait la parole. Il provoque l’explosion finale en admonestant le Maire : « Si vous avez été élu en 2001, c’est grâce à l’investiture de l’UMP et le soutien du Conseil général. » Interpelé par les élus socialistes, il peine à se faire entendre. Le brouhaha, augmentant, Bernard Asso, suivi des huit autres élus, quitte la salle du conseil. Dans le public, on est partagé : ces élus sont-ils des lâches ? Est-on en train de perdre les meilleurs éléments de l’équipe Peyrat ?
Le bâtonnier Gubernatis prend alors la défense de Jacques Peyrat contre ses adjoints félons: « Vous n’avez pas à vous plier devant les oukases du parti. Moi, je ne me trompe jamais dans mon amour et mon engagement pour Nice. »
15 heures : le résultat du vote du Conseil municipal est rendu public. Messieurs Asso, Barthe, Bettati, et Sanz, ainsi que Mesdames Estrosi, Alziari-Nègre, Mari-Fontana, Monier-Pierre et Rampal sont officiellement demis de leur fonction d’adjoint au Maire. Madame Brigitte Ferrari, élue nouvelle adjointe à la culture, prend en charge le dossier « Nice capitale de la culture 2013. » Les autres nouveaux adjoints seront élus lors du prochain Conseil municipal, le 21 décembre.