Hier, après le Bureau politique de l’UMP au cours duquel Jean-François Copé avait démissionné de la présidence du parti, les premières déclarations des deux poids lourds de la droite locale avaient fait apparaitre une distinction assez nette entre les propos de chacun d »eux.
Eric Ciotti avait déjà endossé la tenue de combat pour entrer en bataille alors que Christian Estrosi avait employé des expressions presque œcuméniques, ce qui, habituellement n’est pas vraiment son genre.
Aujourd’hui, à l’occasion d’une intervention sur une chaine de télévision, le maire de Nice a dévoilé sa stratégie :Se tenir à l’écart des clans et des luttes fratricides et jouer le rassembleur.
Mais pour qui ?
Si le retour de Nicolas Sarkozy, appelé par le maire de Nice (dont on sait la proximité avec l’ancien Président de la République), apparait problématique sauf en cas d’appel unanime de la nomenklature du parti (mais François Fillon a déjà affirmé qu’il ne renoncerait jamais à se présenter à la primaire qui désignera le candidat UMP pour la présidentielle 2017 et qui est déjà fixée pour 2016), Christian Estrosi n’a pas perdu espoir : « Le futur congrès, c’est peut-être le moment pour lui, s’il a une envie de retour sur la scène politique, de pouvoir le faire ».
Ceci dit, être fédérateur c’est bien quand il y a une volonté commune de se fédérer. Ce qui en ce moment ne semble pas d’actualité à l’UMP.
Entre les copéistes, en ce moment en grave difficulté mais pas morts, les fillonistes décidés à porter l’estocade finale contre l’adversaire du moment, les quelques « poids lourds » qui voient l’occasion de revenir sur la scène et les nombreux « jeunes loups » qui voient la route libre pour leurs ambitions, c’est plus un ring que le Club Med ! D’ailleurs, les déclarations de Michéle Tabarot à l’adresse d’Eric Ciotti (Nice Matin d’hier) donnent bien le ton de la situation.
Donc, où le choix de Christian Estrosi peut-il bien le conduire? Soit à la marginalisation parce que, passée la tempête, les candidatures s’annonceront et il faudra bien se positionner. Soit à un rôle de pivot si, à un moment donné, dans une situation figée, on devait accepter un compromis et penser à quelqu’un de neutre pour s’en sortir…
Dans ce cas, Christian Estrosi aurait le profil adéquat et toute la légitimité pour endosser les habits de l’administrateur « apostolique » et prendre la présidence du parti avec toute l’expérience nécessaire pour organiser la primaire et gérer l’UMP jusqu’à la présidentielle.
Après, on verra mais, entre temps, il aura acquis un statut national et peut-être revu ses ambitions à la hausse.
Un scénario qui manque de logique ?