« Est-ce que l’UMP est utile au Président de la République ? Pour moi la réponse est non» Christian Estrosi ne prend pas des chemins de traverse pour juger la route empruntée actuellement par l’UMP. Le reproche principal : les dirigeants n’ont pas été élus. Le maire de Nice explique sa conception du parti de la majorité : « L’UMP doit être une interface entre les engagements du Président qu’ont validé les Français et la compréhension par le peuple. L’UMP ne joue pas ce rôle parce qu’il n’y a pas de légitimité démocratique chez ceux qui le dirigent. Il appartient aux militants de choisir celui ou celle qui doit être amené à être désigné, si celui-ci s’engage dans un pacte de loyauté absolue à l’égard du Président de la République. »
Christian Estrosi n’a jamais été aussi critique que depuis qu’il est loin de Paris. Il n’est plus ministre, pas encore député, seulement président du Conseil Général des Alpes-Maritimes. Jeudi dernier, sans recevoir l’écho sans doute espéré, il devance les annonces faites par Nicolas Sarkozy concernant le service minimum d’accueil. Volontairement ou involontairement? Laissons les spéculateurs spéculés… Christian Estrosi est allé à l’encontre de la proposition du Président de la République. Ce dernier souhaite légiférer sur le service minimum d’accueil dans les écoles en cas de grève. Quelques heures avant, le leader azuréen de l’UMP le contredisait : « Il ne faut pas faire de l’autoritarisme par la loi mais mettre les gens autour d’une table. Je suis un homme de dialogue. » Cette divergence de point de vue ne remet pas en cause l’attachement de Christian Estrosi pour Nicolas Sarkozy dont il loue sa gestion de l’UMP : « Nicolas Sarkozy a réussi à fédérer des gens venus de tout horizon. »
La seule et unique cible du Maire de Nice est la direction de l’UMP et son secrétaire général Patrick Devedjian dont il ne cite jamais le nom et se dédouane de remettre en question ses compétences : « je ne remets pas en cause sa qualité car ce n’est pas une affaire d’hommes ». C’est donc une question de principe et de légitimité démocratique envers les militants, les médias et les Français :
« On est toujours plus respectueux de quelqu’un que l’on sait choisi par 300 000 militants. Si vous avez quelqu’un d’autoproclamé, quelque soit sa qualité que je ne remets pas en cause car ce n’est pas une affaire d’hommes, il a forcément moins d’autorité à l’égard des gens de communication, des politiques, des cadres de notre mouvement, des français qui attendent d’une grande formation politique moderne de veiller à ceux que ses responsables aient une légitimité donnée par la base. »
Christian Estrosi veut donc des élections à l’UMP. Il le clame et réclame depuis les municipales. (Certains disent depuis que Patrick Devedjian l’a sommé de choisir entre la mairie et le ministère.) Sera-t-il candidat? Difficile de l’affirmer à la lecture de ses propos. Ce qui est sûr c’est qu’il n’est pas insensible à ce sujet… Il en a parlé, continue d’en parler et continuera d’en parler tant que l’UMP errera entre les camouflets à l’Assemblée notamment sur le vote de la loi sur les OGM et qu’il estimera ses dirigeants non légitimes.
Christian Estrosi parle de l’UMP
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