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22 octobre 2024

Débats animés autour des chantiers de l’éducation et du logement au Conseil municipal

Lors du Conseil municipal de ce vendredi 18 octobre, élus de la majorité et de l’opposition ont eu d’âpres discussions. Les questions de logement, d’éducation et de mixité sociale ont été débattues.

Le débat central du conseil a porté sur les orientations budgétaires de la ville pour 2025. La réduction de la dette publique à 5 % du PIB, un objectif fixé par l’État français, exige des efforts de la part des collectivités locales, y compris Nice. Toutefois, Christian Estrosi s’est engagé à ne consentir à « aucun sacrifice envers nos concitoyens. » Le ton clair et sûr, le maire dit refuser toute dégradation des services publics. Celui-ci a réaffirmé son ambition de garantir la sécurité des Niçois en annonçant le recrutement de 50 policiers municipaux. « Vivre en sécurité est le premier droit des Niçois », avait-il déclaré.

Dans le cadre de son engagement pour l’éducation, le maire a également évoqué le Projet Éducatif Territorial et le Plan mercredi, avec un objectif clair pour la rentrée 2025-2026 : accompagner les familles dans leurs dépenses liées à la scolarité. L’accès à une éducation de qualité reste une priorité, et le service de restauration scolaire doit, selon lui, maintenir ses standards. 

Sur la question du logement, les tensions ont émergé autour des logements sociaux et des résidences secondaires. Fabrice Decoupigny (écologiste) a pointé une pénalité de 11 millions d’euros infligée à la ville pour insuffisance de logements sociaux et a proposé une augmentation de la taxe foncière sur les résidences secondaires. Selon ce dernier, cette mesure ne doit pas affecter les Niçois puisque 75 % des propriétaires de ces résidences vivraient hors de la région. De l’autre côté, Valérie Delpech (Retrouver Nice) a critiqué l’endettement de la ville. 

Rapport de mixité sociale : discussions accrochées et irascibles 

Le conseil municipal s’est enflammé lors de la discussion portant sur la signature d’un contrat de mixité sociale avec l’État. Ce contrat vise à renforcer l’application de la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain), laquelle impose aux communes de disposer d’un nombre minimal de logements sociaux.

A ce sujet, Philippe Vardon (Retrouver Nice) a dénoncé ce qu’il qualifie de « contrat de peuplement », en soulignant que le nombre de logements sociaux a augmenté de 31 %, alors que celui des logements principaux n’a progressé que de 5 %. Selon lui, cette politique dangereuse est responsable d’un « bouleversement pour les habitants d’origine », qui, d’après ses mots, finissent souvent par quitter les territoires concernés. Le conseiller municipal a ensuite qualifié cette loi de « loi communiste, au cœur de la faillite française. » Il a ensuite fait un lien entre cette évolution et l’évolution de l’insécurité.

Ces propos ont provoqué une vive réaction. Madame Chesnel-Le Roux, conseillère municipale écologiste, bondit, et a qualifié les déclarations de monsieur Vardon de « démagogiques » et de « racistes ». Le maire, en maître de cérémonie, conclut par une longue algarade à l’encontre de Philippe Vardon. Il cite Abdellatif Kechiche, réalisateur de cinéma naît dans la cité des Moulins, « qui a bien mieux réussi sa vie que vous. » Malgré l’abstention du groupe Retrouver Nice, le texte a finalement été adopté.

Les joutes verbales entre élus de la majorité et conseillers municipaux du groupe Retrouver Nice ne s’arrêtent pas là. Lors de l’introduction par Abdallah Khemis du dispositif Bus de l’Egalité, qui a pour but de promouvoir l’égalité des chances dans les quartiers, Thierry Venem (Retrouver Nice) rétorque : « Le retour des habitants est clair : il ne veulent pas d’un énième dispositif de communication, ils veulent une présence forte et concrète, que l’on débarrasse leurs quartiers des criminels. »

Rémi Sauvat

Auteur/autrice

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