Annabelle Jaeger (Conseillère régionale EELV- déléguée à la biodiversité):
» Arrêtons de jouer les apprentis sorciers avec le Var et les habitants de ses rives! « .
L’EPA devrait réfléchir à un projet de territoire respectueux du fleuve Var… et des habitants de la Plaine.
Si les esprits ne sont pas encore prêts pour une telle remise en cause de dizaines d’années d’aménagement dont nous payons aujourd’hui les frais, sont-ils prêts à ne pas empirer la situation ??
Une fois encore, EELV demande une véritable concertation démocratique, seule à même d’atténuer la majorité des gros risques inhérents à l’opération Plaine du Var.
– Le Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI) Basse Vallée du Var : des solutions à court terme, inefficaces et couteuses pour le contribuable
Les phénomènes du week-end démontrent les limites de la gestion actuelle du Fleuve :
- les digues peinent à contenir un débit de « seulement » 1000 m3 et les inondations de Cap 3000, des routes longeant le Var à son embouchure prouvent que la gestion actuelle du Fleuve atteind rapidement ses limites;
-
la digue de Puget Théniers a donné des signes de fragilité démontrant, s’il était nécessaire, qu’elles ne sont pas invincibles ;
-
l’information sur les risques pour la population a manqué alors que la connaissance des risques et la transmission de l’information est au cœur d’une politique d’aménagement responsable autour d’un fleuve.
Les digues donnent l’illusion au citoyen que de nouveaux espaces sont protégés et donc libérés pour répondre à leurs besoins : on leur promet des aménagements créateurs d’emplois en période de crise, ou encore des logements tant attendus … mais le jour où ces équipements seront balayés par une crue, c’est toute la société qui devra payer pour réparer les dégâts, ce sont nos assurances et nos collectivités qui paieront cette prise de risque.
Plutôt que d’endiguer et d’aménager dans le lit du fleuve en augmentant surfaces imperméabilisées, il s’agit de redonner sa place au fleuve et faire le choix d’aménagement compatibles avec les risques d’inondation.
Le PPRI a acté des solutions à court terme dans le seul but de récupérer des terres fertiles afin de construire et de démarrer les aménagements de l’OIN. Les digues prévues ne le sont pas pour un contenir un fleuve torrentiel comme le Var.
A long terme ce n’est tout simplement pas efficace. Il faut préserver un lit majeur plus vaste pour que l’eau s’étale en cas de crue. Le coût de cette domestication supposée pour le contribuable est financièrement énorme.
- EELV tire la sonnette d’alarme en disant à la direction de l’Etablissement Public d’Aménagement qu’il est encore temps de réfléchir au projet de territoire de l’OIN Plaine du Var pour prendre en compte l’ensemble de ces risques pour un aménagement durable du territoire.
Et s’il était temps de regarder plus sérieusement les propositions faites par l’équipe West 8 à l’EPA visant à redonner sa place au fleuve Var ?
West 8, agence d’urbanisme hollandaise, a travaillé en 2011 pour l’EPA dans le cadre des Etudes de définition.
Ses conclusions, présentées le 26 septembre dernier lors de l’ouverture de la « Consultation » OIN Plaine du Var, visent à aménager la Plaine à la lecture du risque des crues du Fleuve, en lui redonnant de l’espace à travers des espaces supplémentaires de mobilité en cas de fortes crues. L’amélioration du delta est programmée en élargissant l’embouchure du fleuve ; des propositions audacieuses vont jusqu’à démolir ou déplacer 2 infrastructures lourdes qui entravent son écoulement naturel : Cap 3000 et l’Aéroport –qui pourrait être selon West 8 reconstruit en mer au moyen d’une structure flottante-.
Audacieuses mais crédibles venant d’une équipe hollandaise habituée à penser des aménagements devant cohabiter avec l’eau.
