Suite au déroulement du dossier « Grand Stade », les oppositions ne pouvaient se taire. Écrasées dans les urnes, malmenées dans les débats lors des séances publiques par une majorité pas toujours consensuelle, l’occasion était trop belle pour ne pas donner de la voix : ténors et barytons étant, cette fois, en choeur !
Patrick Allemand ( PS/EELV)
Patrick Allemand , et opposant dès la première heureà la construction du Grand Stade, a tenu une conférence de presse dans la foulée au titre évocateur …« Très cher Allianz Riviera »:
Nous avons toujours été opposé à la construction du stade. Nous étions favorables à la reconstruction du Ray
C’est une situation financière catastrophique pour la ville. Les sommes engagées dans l’Allianz Riviera représentent l’équivalent de 40 années d’investissement pour une ville comme Nice. Le seul responsable politique est Christian Estrosi, c’est lui seul qui a voulu ce stade.
J’avais alerté 4 ans plus tôt (17 décembre 2010) lors d’un Conseil Municipal sur l’autorisation de signature du contrat de partenariat, le risque financier engagé par la ville de Nice sur la construction d’une telle enceinte.
Il y a de toute évidence une dérive des coûts au regard des besoins du club de football de l’OGC Nice et de la rareté des événements sportifs de grande ampleur organisés en France.
Finalement, le contribuable niçois devra supporter un surcoût entre 1200 et 1500 euros pour la durée de la convention.
Gaël Nofri ( Elus Indépendants)
Que nous apprend le rapport de la Chambre Régionale des Comptes sur le Grand Stade ? Le rapport confirme plus qu’il n’apprend. Il met des mots clairs sur ce que nous dénoncions. Le choix du Partenariat Public Privé n’est pas légitime, le cout du projet pour la collectivité est exorbitant (400 Millions d’euros), de nombreux aménagements financiers sont purement et simplement illégaux comme le renoncement aux pénalités de retard, la compensation du rachat de l’électricité produite par les panneaux solaires …
D’autres apparaissent inappropriées, comme le remboursement de certains impôts et taxes. Le recours masqué à l’emprunt par le Musée du Sport constitue, lui, une volonté délibérée de contourner la loi …
Mais le plus important, c’est bien ce qui avait attiré mon attention dans la lecture du rapport initial de la Mission d’Appui au Partenariat Public Privé (MAPPP) : la question du Centre Commercial est le véritable cśur du projet économique.
En effet, le Grand Stade c’est un peu l’arbre qui cache la forêt. La forêt, c’est les 29 000 m2 de surface commerciale qui sont donnés au consortium du Stade, lequel les a cédés contre 80 Millions d’Euros à un actionnaire de l’OGC Nice. Or je rappelle que ces 29 000 m2 sont cédés pour une durée de près de 100 ans, ce qui représente une valeur foncière estimée entre 600 Millions et 1 Milliard d’Euros !!!
Là est le véritable enjeu du projet, là est le scandale. Au delà du cout exorbitant du Grand Stade, l’affaire de gros sous est dans cette opération bien plus lucrative … Je rajoute d’ailleurs qu’avec l’éco-vallée, la voie des 40 mètres, le déplacement du MIN, le pole multimodal de Saint Augustin et l’arrivée des lignes 2 et 3 de Tramway, c’est en fait plusieurs centaines de millions d’Euros qui seront investis par le contribuable afin de valoriser un espace marchand et privé.
Vendredi au Conseil Municipal, je demanderai des comptes pour les erreurs du passé et proposerai des pistes quant à l’avenir …
Marie-Christine Arnautu ( FN)
Il aura fallu attendre sept ans, soit une mandature plus un an, pour que la lucidité et le sérieux d’un rapport de la cour régionale des comptes se penchent sur le cas de la gestion Estrosi.
Dans son rapport qui a pour objet la construction du Grand Stade de Nice, la Cour démontre, page après page, ce qu’est une gestion version Estrosi and Co.
Elle révèle la vraie nature des « Bébés Médecin », tant sur le fond que sur la forme!
Des méthodes qui, au long des dernières décennies, ont entaché la Ville de Nice: projets pharaoniques, méconnaissance totale des règles des partenariats public-privé, des délégations de service public, du code général des collectivités territoriales, etc.
Dès la campagne des municipales, le Front National avait mis en garde le candidat maire de l’époque, Christian Estrosi, sur le danger de sa folie des grandeurs et sur la mentalité qui règne dans la cour du Seigneur du même nom : clientélisme, copinage, communication « les 3 C ».
Une ligne 2 du tram dont le coût estimé passe de 200 millions d’euros à 1 milliard, un stade dont le coût estimé passe à 400 millions nets, une dette de plus d’un milliard d’euros à la Métropole, un engouement quasi obsessionnel pour l’emprunt : tels sont quelques symptômes d’Estropolis.
Et pendant ce temps-là: dix mille demandes de logements sociaux en attente depuis plus de dix ans pour certaines, sept cents demandes de places en crèche insatisfaites, insécurité et paupérisation des quartiers, communautarisme grandissant….
Estropolis vous a fait rêver par sa communication, mais Estropolis vous a bernés.
Olivier Bettati ( Notre parti c’est Nice)
Aujourd’hui, Nice se retrouve, de nouveau, ramenée aux heures les plus sombres de son histoire. Une fois encore, cela a commencé par un petit article de journal, hier le Standard, aujourd’hui Mediapart.
Une fois encore, le Maire en place a indiqué être totalement serein face à un dossier vide. Et une fois encore, au petit matin, la Police judiciaire a investi l’Hôtel de ville.
Ce stade que Monsieur ESTROSI a tant voulu et nous a tant vanté comme une affaire en or pour les Niçois coûtera en fait 400 millions d’euros .
La Cour Régional des Comptes nous révèle avec un grand étonnement que la société Bouygues se serait trompée en rendant son offre alors qu’elle obtenait en même temps le Vélodrome de Marseille. Je veux rappeler que Bouygues ne se trompe pas toujours à Nice puisque c’est cette société qui a obtenu le mirobolant contrat du tunnel du tramway niçois.
Pire, on apprend aussi qu’un des actionnaires aurait acheté 80 millions d’euros à Vinci l’immense centre commercial payé selon la CRC de facto par la Ville. Cette vente privant la ville elle même de recettes gigantesques. Autre curiosité qui semble avoir échappé à la CRC, l’actionnaire cité n’a plus fait paraître de bilan de ses sociétés depuis les années 2000…
Enfin il est stupéfiant d’apprendre que la commune n’a procédé à « aucune analyse économique » avant de signer un tel contrat.
Ainsi, sans préjuger de ce qui pourrait arriver, nous sommes devant une réalité simple:
Soit Monsieur ESTROSI savait, ce que je ne peux pas croire, car il aurait dans ce cas participé à organiser cette terrible affaire financière; mais si ces conditions sont confirmées par l’enquête alors Monsieur ESTROSI devra prendre ses responsabilités et démissionner;
Soit il ne savait pas mais alors il n’est plus le patron chez lui ce qui en dit long sur ce qui nous attend dans les mois à venir avec les travaux pharaoniques lancés dans toute la Métropole.
Robert Injey (FdG):
Le rapport de la Chambre régionale des comptes PACA n’est pas pour nous étonner. Il pointe, entre autre, le coût du projet et sa démesure.
Dès le début, en décembre 2010 les élus PCF-Front de gauche n’ont eu de cesse de dénoncer : tant le recours au Partenariat Public Privé, le coût au final de l’opération que le fait que le nouveau stade n’était que le prétexte à une vaste opération pour construire un centre commercial .
On pourra regretter qu’il aura fallu attendre plusieurs années pour voir enfin la Chambre régionale des comptes PACA et la justice s’intéresser au montage. Sans préjuger des suites qui seront données à ce dossier, le grand stade de Nice pose la question du scandale des montages en Partenariat Public Privé qui, trop souvent, se transforment en gouffre financier pour les générations futures.
Il y a une ancienne expression populaire qui dit qu’ « il n’y a pas de petit profit », avec le PPP elle se transforme en « il n’y a que des gros profits »….