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29 novembre 2024

Ecosocialisme et humanisme

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Les étiquettes ont volé en éclats. Les logos, bannières et drapeaux veulent dire bien peu de choses aujourd’hui. Qui est qui ? Qui pense quoi ? Qui fera ou ne fera pas ce pour quoi il a été élu ? De gauche ? De droite ? « Et de gauche et de droite » ? Et avides de gloire et avides de pouvoir ?

Deux lignes de fond sous-tendent nos divergences profondes.

La première est une irrémédiable fracture entre ceux qui acceptent et ceux qui s’opposent au libéralisme économique sans frein, se traduisant par un capitalisme dérégulé, une recherche effrénée du profit, cupidité, avidité, démesure toujours plus excessive dans un processus morbide nous menant à notre propre perte à force de surconsommer toujours plus vite nos ressources fondamentales. Globalisation financière et marchande, néocolonialisme, délocalisations, pollutions, exploitation de la nature et de l’homme par l’homme, ce libéralisme-là est l’une des causes premières des crises sociales et des désastres environnementaux.

La seconde est une ligne de démarcation entre ceux qui renoncent et ceux qui refusent de transiger avec nos libertés et nos droits fondamentaux. Partout le repli identitaire, profitant de la menace terroriste et de la peur de la mort violente, reprend la marche sécuritaire du renoncement à certaines libertés sous prétexte de lutter contre ceux-là même qui cherchent à détruire nos libertés. Le différentialisme culturel, le retour de l’assimilationnisme xénophobe, la persistance de l’antisémitisme et le développement de l’islamophobie, le rejet de l’autre sous couvert de roman national, le rejet des migrants et la pénalisation de la solidarité, le populisme et la démagogie, le retour de l’ordre, de l’autorité, le culte du chef, tout cela forme un tout très tentant, se nourrissant des angoisses collectives et nous poussant à croire en une différence de nature entre « nous » et « eux », nous faisant oublier que, tous humains, nous ne faisons en réalité que nous autodétruire.

Refuser le libéralisme effréné et ses dégâts sociaux et environnementaux c’est poser une ligne idéologique basée à la fois sur une pensée de l’égalité sociale et sur une pensée écologique. Que l’on nomme cela écologie sociale, écologie politique, écosocialisme, cela importe peu.

Combattre le repli identitaire et xénophobe c’est réaffirmer l’égale dignité des êtres humains, l’universalisme des droits et l’humanisme.

Nous pouvons nous perdre en d’interminables débats terminologiques, les bases sont là et s’imposent à nous. Écosocialisme et humanisme sont les deux facettes d’une même ligne de conduite qui doit nous guider dans les tourments de nos consciences politiques et les turpitudes du moment.

par David Nakache, Président de l’association « Tous citoyens ! »

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