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22 novembre 2024

Europe: une autre politique d’immigration est possible ? (3)

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Les élections européennes (26 mai) seront l’occasion pour débattre autour de nombreux thèmes essentiels et faire de choix.

Mais pour décider , il faut ou faudrait avoir connaissance des contenus des problèmes évoquer ou , au moins, savoir de quoi on parle.

Ce qui, malheureusement, n’est pas toujours le cas!

D’après les recherches des instituts d’opinion, le thème de l’immigration est considéré comme centrale par les citoyens européens.

C’est la raison pour laquelle , on y reviens avec une série d’articles qui pourront implémenter la réflexion et le débat.


Faciliter l’intégration des migrants dans les économies africaines
par Carmen Gonzales Enriquez, professeure au département de science politique de l’Universidad de Educación a Distancia (Uned), à Madrid, et chercheuse au Real Instituto Elcano

Il faut partir d’une prémisse souvent oubliée : les Etats européens n’ont pas la capacité d’imposer la paix, ni le respect des droits humains dans les pays en guerre ou soumis à une dictature. La situation dans les pays en développement, en Afrique et en Asie particulièrement, continuera donc à provoquer la fuite de personnes en quête de conditions de vie plus sûres ou plus libres. Il faut donc imaginer des solutions de long terme qui soient soutenables à la fois sur le plan économique et politique, qui facilitent la vie de ceux qui se voient contraints d’abandonner leur pays et qui soient plus justes que la situation actuelle où seuls 10 % des réfugiés vivent dans des pays riches et tous les autres dans des pays en développement.

Plusieurs champs d’action sont possibles. En premier lieu, il faudrait réformer la Convention de Genève sur le statut des réfugiés, signée en 1951, en modifiant la définition de ce qu’est un réfugié pour en faire bénéficier les victimes des conflits, et pas seulement les personnes qui craignent des persécutions liées à leurs opinions, leur religion ou leur appartenance à un groupe social discriminé. Il faudrait aussi établir des mécanismes obligatoires de financement de l’aide à ces migrants par les Etats signataires, avec une répartition proportionnelle à leur richesse par habitant. Aujourd’hui, ces Etats attribuent des ressources sur une base purement volontaire. De ce fait, les financements au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) sont insuffisants et la charge est répartie de manière très inégale au niveau mondial.

En deuxième lieu, il faut faire pression sur les Etats qui n’ont pas encore signé la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés pour qu’ils le fassent. Les monarchies du Golfe notamment, qui ont un revenu par habitant très élevé et qui sont proches de nombreuses zones de conflit.

Vingt ans dans un camp

En troisième lieu, il faut investir dans la création d’emplois dans les pays en développement qui accueillent aujourd’hui le plus de réfugiés. La gestion internationale des camps, qu’elle soit faite par le HCR ou par des ONG, se limite à fournir des moyens de survie (logement, nourriture, soins) aux personnes accueillies et à scolariser leurs enfants. Cela pourrait suffire si un retour rapide vers leurs pays d’origine était prévisible, mais le plus souvent ce n’est pas le cas. L’assistance à des personnes dans des camps pendant une moyenne de vingt ans, comme aujourd’hui, n’est pas acceptable. Si les pays développés et démocratiques ne sont pas disposés à l’accepter sur leur sol, ils ne devraient pas le considérer comme acceptable dans d’autres régions de la planète. Il faut donc consacrer davantage d’efforts au développement économique des pays d’Afrique et d’Asie qui accueillent des réfugiés, surtout pour créer des emplois dans les zones où se trouvent les camps. Ces pays ont des avantages en la matière : de vastes territoires où l’agriculture est possible mais qui ne sont pas exploités, des niveaux de salaires concurrentiels, des règlements parfois relativement souples en matière de créations d’entreprises. Faciliter le commerce de ces pays avec l’Union européenne est un pas nécessaire, à l’instar de la levée de barrières tarifaires à laquelle elle a procédé vis-à-vis de la Jordanie. Un autre consiste à attirer des investissements productifs dans les pays qui accueillent le plus d’immigrants, comme l’Union européenne commence à le faire en Afrique (plan d’investissement extérieur).

Même prises ensemble, ces mesures ne résoudront pas la tragédie des réfugiés, mais elles peuvent améliorer leur intégration dans les pays d’accueil et contribuer à clarifier les responsabilités des pays développés.

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