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22 novembre 2024

Gaël Noifri (FN/RBM): La touche verte du pointilliste Estrosi

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Alors que le plus grand nombre s’accorde à des louanges sur la nouvelle Promenade du Paillon, il est en un qui n’est pas forcément du même avis. Le directeur de campagne de la prochaine liste du Front National aux municipales niçoise a pris la plume pour donner son avis à contre-courant et à quelques semaines de l’ouverture de la campagne officielle des différents participants à ce prochain scrutin local.


nofri_-2.jpg La coulée verte –opportunément rebaptisée promenade du Paillon car si peu verte- est un incontestable succès urbain. Nous verrons à l’usage ce qu’il en adviendra.

Je regrette cependant que le concert de louanges généreusement offert par les Médias locaux, et brillamment orchestré par le Cabinet du Maire–Candidat, n’est pas permis de faire valoir quelques arguments de bon sens qui, s’ils n’enlevaient rien à la qualité de la réalisation, auraient permis de tempérer le jugement émis, de chercher des solutions aux problèmes réels qui demeurent : cout étonnement important de l’aménagement, interrogations quant à la charge que représentera l’entretien d’une telle structure, conséquences pour la politique de sécurité de la création d’une nouvelle brigade des parcs et jardins, manque de traverses pour relier les deux « rives », enfin absence de places de parking que la livraison des projets déjà prévus ne saurait compenser.

Au-delà de ce double constat, je retiens cependant de ce projet, promis par la quasi-totalité des candidats à l’élection municipale précédente, une considération de politique générale… ou plus exactement de climatologie locale : le climat de Tarascon, cher au célèbre Tartarin, semble avoir migré à l’Est pour s’établir sur la Ville de Nice.

En effet, stupéfiant fut le discours du Maire de Nice à l’occasion de l’inauguration de la Promenade du Paillon, riche d’une emphase à peu près sans-précédent. Sous la plume d’un conseiller du Maire, dans la bouche de Christian Estrosi, voici le lapin de Garenne devenu lion d’Afrique, les jardins de la Promenade transformés en pyramides d’Egypte et Christian Estrosi propulsé Pharaon des deux rives du Paillon.

Un Pharaon qui a tout de même la particularité de prendre quelques libertés par rapport à ses lointains ancêtres du Nil qui se proclamaient eux « Vérité incarnée ». Or, chez Christian Estrosi la Vérité est un concept relatif et optionnel. Ainsi, lorsque le Maire de Nice compare généreusement la coulée verte avec Centrale Park je me sens dans l’obligation de rappeler au Maire que nos 12 hectares sont assez loin de la prestigieuse référence qui est la sienne, avec ses 341 hectares de parcs et jardins. Certes Nice n’est pas New York, et bien loin de quiconque l’idée de faire d’une situation de fait un reproche contre le Maire; mais alors pourquoi ce dernier s’évertue-t-il à des rapprochements aussi fallacieux ?

C’est que le malaise dans cette affaire n’est pas tant dans la taille du projet que dans la démesure des ambitions. Le problème n’est pas le nombre d’arbres sur le Paillon, mais le goût de la démesure; cette habitude de tordre la réalité jusqu’au mensonge, et ce, dans l’espoir fou de s’ériger en modèle de toute chose…
L’homme qui voulait être Ministre des Sports le jour de l’inauguration du Grand Stade, prétendait au portefeuille de la Santé durant sa visite des travaux de l’Hôpital Pasteur, voyait dans son petit manuel pour « mater » les Roms à l’usage de tous les Maires de Français un titre de séjour pour la place Beauvau, ne cachait pas ses ambitions pour la Culture au lancement de l’exposition Matisse, rêve sans nul doute aujourd’hui d’un grand Ministère de la Ville et du logement. A moins que, tel un peintre pointilliste, Christian Estrosi peigne par touches une toile plus large dont on ne percevrait le sens qu’en s’en éloignant un peu, dans une vue d’ensemble.
Hélas les bêtisiers des émissions de télévision sont là pour nous rappeler tous les jours qu’il ne suffit pas de se vouloir artiste pour rencontrer sa Muse.

Aussi, et bien que n’étant pas expert en Arts, je me permets de soulever quelques doutes quant à la côte future de ce peintre là. Car finalement, il lui manque ce qui est l’essentiel sans doute chez un artiste : une âme, un style, une attache, une identité… Une signature oserai-je dire.

En un mot comme en cent, le plus grand drame d’Estrosi est de ne retrouver nulle trace chez lui de Nice et de l’intérêt des Niçois.

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