Comme prévu, la présentation du projet alternatif de la ligne 2 du tramway sera l’argument majeur du débat jusqu’aux prochaines municipales. D’ailleurs, il est l’acte public le moins idéologique de la mandature de Christian Estrosi et celui par lequel tous les citoyens se sentent concernés.A ce sujet, nous recevons une contribution du président de l’association Vivre à NIce, le docteur Hervé Cael, personne bien ancrée dans la vie locale.
En introduction il convient de rappeler trois évidences :
1/ Qui peut aujourd’hui contester la nécessité d’un transport en commun rapide, efficace et écologique pour traverser d’Est en Ouest la cité ?
2/ La future ligne 2 du tramway ne peut pas être considérée de manière isolée. Il faut repositionner cette ligne dans un schéma global de déplacement et de stationnement pour nos quartiers.
3/ L’organisation des moyens transports au sein d’une ville doit tenir compte de la vie quotidienne et professionnelle des niçoises et des niçois.
Le projet du Parti Socialiste présenté appelle les observations suivantes :
1/ Le succès de la ligne 1 du tramway démontre que les futures lignes doivent être dimensionnées pour le transport de plusieurs dizaines de milliers de voyageurs par jour.
Le projet de l’actuelle municipalité prévoit le passage d’une rame de 300 passagers toutes les trois à quatre minutes soit 105 000 personnes transportées à la mise en service de la ligne 2 pour arriver à terme à 200 000.
Le projet socialiste reste flou (et comme le disait la grand-mère de Martine Aubry « quand c’est flou c’est qu’il y a un loup ») sur la fréquence de passage des rames qui selon une diapositive projetée lors de la présentation dépasserait largement les sept minutes ! Les contraintes d’un trajet en surface impactent donc directement le nombre de passagers transportés.
La question du financement de cette infrastructure est majeure mais elle doit être analysée au regard du nombre estimé de passagers transportés.
2/ Le tronçon prévu par la municipalité en souterrain se situe dans des secteurs de la ville caractérisées par : une forte urbanisation, des voies de circulation automobile étroites avec des croisements multiples et la présence d’un commerce de proximité.
Faire passer le tramway en surface dans ces zones entraîne inévitablement des répercussions majeures sur la circulation, la vie quotidienne des habitants et l’activité économique non seulement pendant les travaux mais également de façon pérenne une fois le tramway mis en service.
L’absence de réponses concrètes lors de la présentation publique du projet socialiste est à souligner en matière : d’impact sur la circulation sur les voies perpendiculaires au tracé et d’indemnisation puis de risque de disparition du commerce de proximité.
Ne pas prendre ces éléments en considération conduirait certains quartiers à leurs paupérisations par l’asphyxie de la circulation et la disparition du commerce de proximité.
3/ Nice a besoin d’une ligne ininterrompue de transport en commun Est-Ouest.
Le projet de l’opposition municipale propose une ligne 2 qui arrive de l’Ouest pour s’arrêter à l’avenue Jean Médecin et un total abandon de la desserte des quartiers du port. Cette rupture de charge hypothèque gravement le succès d’une liaison rapide, efficace et écologique des quartiers Est et l’Ouest de la ville.
4/ Un projet socialiste sans majorité politique !
La présentation en du projet socialiste d’une nouvelle ligne de tramway représente manifestement une véritable chimère politique.
Patrick Allemand sait parfaitement qu’il lui sera impossible de disposer d’une majorité politique sur ce dossier ! L’équation est simple, la gauche est minoritaire à Nice et au sein même de son propre camp il est loin de faire l’unanimité : Les réserves appuyées du conseiller général socialiste du premier canton (les habitants des quartiers du port sont totalement exclu du schéma de transport proposé …) viennent s’ajouter aux réticences exprimées publiquement des écologistes d’Europe Ecologie Les Verts et à l’absence des communistes !
La ligne 2 du tramway représente une infrastructure majeure en termes d’aménagements urbains dont la ville ne peut faire l’économie. L’intérêt du projet pour la ville est tel que l’on ne peut que s’opposer aux agitations purement politiciennes et démagogique visant à le discréditer.