Nice-Premium : Le mois de mars se rapproche. Vous êtes officiellement candidat pour
un troisième mandat. Comment définissez vous les 4 mois à venir dans la vie
de Jacques Peyrat?
Jacques Peyrat : Les quatre mois à venir seront intenses, passionnants mais aussi et
certainement tendus. Face à ce qui semble bien être la division de notre
camp, c’est à dire, aussi, la division de nos militants et de nos
électeurs, face à une campagne que l’on essaie de situer sur un autre plan
que celui du bilan et des programmes, il faudra faire preuve de ténacité,
de conviction et de détermination. J’aborde les temps à venir avec beaucoup de sérénité mais aussi un peu de tristesse de voir notre camp, qui aurait pu gagner facilement avec une candidature d’unité, s’entredéchirer.
NP : Autre date importante : le 24 novembre 2007 avec l’inauguration du
Tramway de Nice. Que ressentirez vous le jour de l’inauguration?
Est-ce que le 24 novembre 2007, le président de la CANCA et Sénateur
Maire de Nice, laissera une petite place à Jacques Peyrat candidat aux
Municipales ?
JP : Incontestablement le 24 novembre sera pour moi une date forte et
importante. Pour Nice, je crois qu’elle sera une date fondatrice.
Fondatrice d’un renouveau, d’une ère porteuse d’un espoir retrouvé. Cet
événement dépasse de loin le cadre électoral car il est un rendez-vous
majeur pour tous les Niçois sans exclusion et sans appartenance. Il n’y a
pas deux Jacques PEYRAT, il n’y a pas d’un côté le candidat et de l’autre
côté le Maire, il n’y a pas d’un côté celui qui offre aux Niçois une Ville
totalement transformée et modernisée par la mise en service du tramway et
celui qui réclame un troisième mandat autour des idées de proximité, de
développement durable et de service à la personne. Il y a dans tout cela
une unité : unité autour d’un bilan de désendettement et de baisse de la
fiscalité d’abord, d’efforts en faveur de la modernisation de notre Ville
ensuite, de proximité et de rapport avec les administrés enfin.
NP : En ce début de campagne, tous les regards se tournent vers Christian
Estrosi. Les regards des médias, des adhérents de l’UMP, des députés UMP et
même de certains de vos alliés qui appellent à la candidature du Président
du Conseil Général des Alpes Maritimes. Comment vivez vous cette période?
JP : Qu’un certain nombre de caciques locaux se range derrière la candidature de
Christian ESTROSI je n’en ai jamais douté, il y a parmi ceux qui nous ont
rejoint en 2001 celles et ceux qui appartenaient déjà au sérail et aux
municipalités qui m’avaient précédé.
De la part de certains autres au contraire, je verrai cela comme une
trahison, trahison envers moi d’abord qui leur ait fait confiance, trahison
envers une équipe de laquelle ils se désolidarisent et qui pourtant n’a pas
démérité, trahison surtout envers les Niçois et les Niçoises qui ne
méritaient pas de tels comportements, qui pouvaient espérer mieux en terme
d’intérêt général.
« Je mènerai une liste de la société civile, ouverte au monde socioprofessionnel, dépassant les clivages partisans et les amitiés personnelles. »
NP : Eprouvez vous de la déception et comprenez vous cette force d’attraction
pour Christian Estrosi ?
JP : Oui, il est évident que j’ éprouve de la déception face à un manque de
reconnaissance certain et à un opportunisme avéré de quelques uns. Quant à
la force d’attraction, il y en aura inévitablement autour du candidat
Secrétaire d’Etat, tout auréolé de son poste parisien, comme il y en a
d’ailleurs déjà autour de l’équipe menée par le Maire sortant, avec un bon
bilan, des réalisations et un projet pour Nice… Les Niçois jugeront !
NP : Êtes vous prêt à affronter Christian Estrosi avec la machine UMP
derrière lui ?
JP : On ne fait pas des élections avec des machines mais avec des idées, des
programmes et des projets. Dans tout cela la seule chose qui compte c’est
Nice, c’est en pensant aux Niçois et aux Niçoises ainsi qu’à l’avenir de
notre cité que j’ai choisi de défendre envers et souvent contre tous, les
projets novateurs qui sont aujourd’hui livrés. Demain encore, je me battrai
pour cette certaine idée de notre Ville.
NP : Le Front National par l’intermédiaire de Rémy François vous a
courtisé. Vous avez décliné l’offre. C’est donc définitivement exclu de
voir des membres du Front National figurer sur votre liste?
JP : Je suis membre de l’UMP et à ce titre j’ai postulé pour obtenir le soutien
de ma formation politique. Quoiqu’il en soit je ne serai pas le candidat
d’un seul parti. Comme en 1995, conformément à la démarche d’ouverture et
de rassemblement, je mènerai une liste de la société civile, ouverte au
monde socioprofessionnel, dépassant les clivages partisans et les amitiés
personnelles.
NP : On a évoqué un possible affrontement Jacques Peyrat Christian Estrosi
à droite mais la gauche aura son duel entre Patrick Allemand et Patrick
Mottard. Qu’en pensez vous et comment expliquez vous ces cassures au sein
des partis ?
JP : Je ne réagirai pas sur la façon de procéder et les discussions au sein de
l’opposition, car, c’est le plus souvent en bloc que les socialistes avec
leurs alliés communistes, verts et alternatifs de l’opposition municipale
se sont opposés aux projets modernes, novateurs et structurants que nous
leur avons proposés. Ensembles ou séparés ils sont des opposants.
J’observe toutefois que si je suis bousculé aujourd’hui, après douze années
de travail et d’efforts, par un candidat, aussi inattendu que surprenant,
issu de ma propre formation politique, il existe pareil scénario du côté du
PS, où le candidat qui a mené l’opposition municipale pendant douze ans est
lui aussi bousculé…
J’aurai presque de la sympathie pour Monsieur Mottard !
NP : Pour finir, parlons du rôle des médias. Il y a eu quelques accrocs
entre votre entourage et le quotidien régional. Quel est votre avis
là-dessus et craignez vous une prise de partie dans le scrutin municipal ?
JP : Le rôle des médias en général et particulièrement à l’occasion d’une
élection municipale est d’informer, de présenter les uns et les autres,
d’exposer les programmes et par là même les choix offerts aux électeurs.
J’espère simplement que Nice-Matin, comme tous les autres media, respectera
à l’occasion des échéances municipale, cette déontologie.