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22 novembre 2024

Jean-François Knecht, un des fleurons de la politique niçoise s’efface

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jrjfk1-3.jpg Outre la relation professionnelle qui me liait avec Jean-François Knecht, un lien amical était et sera toujours bien présent et je voudrais rendre hommage à un homme qui a su placer l’amitié et la fidélité au centre de ses qualités. Homme politique avec un grand H, il aura mené son combat jusqu’au bout et ses adversaires perdent autant que ses compagnons d’armes dont j’espérais faire partie.

C’est justement le cœur, l’une de ses qualités, qui lui a fait défaut et toute l’équipe de Nice Premium présente toutes ses condoléances aux proches et aux enfants de celui qui restera dans le souvenir de beaucoup de niçoises et de niçois.

Baieta JFK !

REACTIONS

Dominique et Patrik Mottard (Conseillers municipaux et généraux PS) :

Trop de peine pour ordonner les idées, les images, les pensées.

Homme de terrain et de dossier,
Le militant était un peu austère, mais l’homme privé aimait la douceur de vivre.
Combatif jusqu’à l’excès, il respectait profondément ses adversaires.
Autodidacte, il était devenu un juriste reconnu.
Pas toujours très bien attifé, il avait l’élégance intérieure.
Bâtisseur du réel, nous l’avons vu construire au moins deux maisons.
Au centre de familles recomposées, il aimait passionnément et parfois douloureusement ses enfants.
L’humanitaire était depuis peu un antidote à la rudesse de la politique.
D’apparence indestructible, il était fragile.
Impitoyable face à l’injustice, il pouvait rendre les armes face à la médiocrité.
La politique locale avait besoin d’un homme comme lui.
Mais il n’était peut-être pas fait pour cette politique là.


Rudy Salles (Député UDF) :

Je suis très affecté par la disparition de Jean François Knecht qui était Conseiller Général dans le 11ème canton situé dans ma circonscription. C’était un élu dévoué et attentif aux besoins de ses administrés. Il avait également eu le mérite de lutter contre les dérives financières avec détermination. Nous entretenions une relation faite de respect mutuel et nous n’hésitions jamais, au delà des différences politiques, de travailler ensemble sur les dossiers d’intérêt général concernant le canton et la ville de Nice. La dernière fois où je l’ai rencontré c’était, il y a quelques jours, pour la création de l’association des journalistes Niçois à Paris. Nous avions beaucoup parlé de Nice, cette ville qui motivait nos actions respectives. Sa disparition brutale est une perte pour la politique. Je salue sa mémoire et rend hommage à l’action publique qu’il avait mené avec passion.


Christian Estrosi (Président du Conseil Général des Alpes Maritimes et Ministre UMP) :

Les Alpes-Maritimes et le Conseil général ont perdu un élu de grand talent, animé par le sens du service de l’intérêt général.

Travailleur acharné, c’était un homme de convictions, ouvert au dialogue.

C’était surtout un militant inlassable de l’intégrité et de la bonne utilisation des fonds publics. Il avait d’ailleurs accepté la co-présidence de la commission d’évaluation et de suivi des marchés publics du Conseil général.

Au-delà de nos combats politiques, je crois pouvoir dire que nous étions devenus des amis. Et notamment à l’occasion de récents déplacements communs pour la paix au Liban et en Israël.

Je tiens à assurer de mon soutien et de mon affection son épouse et ses six enfants, et à présenter mes sincères condoléances à sa famille.


Patrick Allemand (premier secrétaire fédéral 06 du Parti Socialiste :

Jean-François vient de nous quitter brutalement d’un arrêt cardiaque. Ce matin encore il était passé au bureau au Conseil Général, plein de projets.

Avant tout, je pense, en ce moment douloureux, à ses six enfants, pour qui leur père est parti beaucoup trop vite.

Pour beaucoup de Niçois, pour le microcosme, il était devenu au fil du temps « JFK ». Il était notre président de groupe au Conseil Général des Alpes Maritimes. Il était aussi l’opposant principal de Jacques Peyrat. Il empêchait parfois la majorité municipale de dormir.

Je ne suis pas de ceux qui encensent les morts après avoir eu des désaccords avec eux. J’ai eu des désaccords avec Jean François, des divergences d’appréciation mais je sais la place importante qu’il occupait.

Avec sa mort, sur l’échiquier politique local, le Parti Socialiste perd l’une de ses pièces maitresses et la vie politique en général, un de ses grands animateurs.

Ce soir tous les socialistes sont dans la peine, et demain toute la classe politique lui rendra hommage, adversaires y compris, parce qu’il était redouté et avait su se faire estimer d’eux. Seuls, tapis dans l’ombre, les corrupteurs et les corrompus, sableront le champagne.

Jean-François était l’homme des recours parce qu’il avait de l’engagement public une idée absolue. Il ne transigeait pas avec la corruption, avait parfois tendance à la voir partout mais savait la trouver lorsqu’elle était passée par un marché public. Ce n’était pas un homme de compromis mais un homme d’engagement total. D’une grande sensibilité, il avait parfois l’impression de ne pas être compris. Gros travailleur, il est allé au bout de lui-même, convaincu de la justesse de son engagement. Il avait érigé en principe d’action le « faire de la politique, c’est servir les autres et ne pas se servir ».

C’est l’image qu’il laissera à chaque socialiste des Alpes-Maritimes.

Dans les jours et les mois à venir, se bousculeront des échéances électorales qui lui tenaient à cœur. J’espère que nous serons dignes de tout le travail qu’il a accompli et qu’il nous laisse. Il est parti avec des espoirs qu’il nous laisse la responsabilité de concrétiser.

Ce soir, un peu comme ses enfants, beaucoup moins bien sûr, chaque Socialiste de notre fédération se sent orphelin après cette tragique disparition.


Jean-Christophe Picard, porte parole des Alpes-Maritimes du Parti Radical de Gauche :

Jean-François Knecht : « Un Don Quichotte qui n’a pas eu assez de Sancho Panza
auprès de lui »

Non. C’est le premier mot qui m’est venu quant j’ai appris l’impensable. Non, on
ne peut pas mourir quand on a six enfants. Non, on ne peut pas partir quand on a
autant d’amis. Non, on ne pas abandonner ses mandats électifs quand on s’est
rendu à ce point indispensable.

Notre amitié avait commencé en 1998, autour d’un verre, au bar Le Magnan.
J’admirai tellement l’homme que j’ai souhaité travailler avec lui, et même pour
lui puisqu’il fût, pendant plusieurs mois, mon « patron » quand il accéda à la
présidence du groupe socialiste et vert, au conseil général. Par la suite, nous
avons continué à nous voir régulièrement. J’ai toujours été étonné des
rendez-vous qu’il me fixait, chez lui, pour travailler sur tel ou tel dossier…
un dimanche !

Il était toujours sur la brèche : quand il délaissait les dossiers locaux et
qu’il ne construisait pas lui-même sa maison, c’était pour œuvrer pour la
défense de l’environnement au sein de l’Institution de protection et de
valorisation de la forêt méditerranéenne ou pour agir en faveur du
codéveloppement avec l’Afrique au sein de l’Association pour la formation en
développement humain. En février dernier, nous avions lancé, ensemble, Anticor
06, antenne locale de l’association nationale de lutte contre la corruption
parrainée par Éric Halphen.

Il faisait partie de ceux – et ils ne sont pas nombreux – qui m’ont donné envie
de faire de la Politique car il faisait mentir le fameux « tous les mêmes ! ».
Il a, en effet, démontré que l’on pouvait être un élu honnête, dévoué,
travailleur, loyal et courageux. Quand la cause lui semblait juste, rien ne
pouvait l’arrêter. C’était un Don Quichotte qui n’a sans doute pas eu assez de
Sancho Panza auprès de lui.

Son départ n’affectera sans doute pas tout le monde, notamment parmi ses
adversaires politiques. Mais c’est le destin des grands que de déranger les
petits. J’espère néanmoins que la ville de Nice cessera de vouloir honorer des
fripouilles et saura célébrer la mémoire de celui qui a incarné,
incontestablement, ce qu’il y a de meilleur en nous.

J’avais eu l’occasion de dire à Jean-François que Nice sera sauvé le jour où
soixante-neuf « Knecht » siégeront au conseil municipal… Aussi, puisse son
exemple susciter de nombreuses vocations !


Élodie Jomat
candidate de la gauche rassemblée (PRG et PS) dans la 3e circonscription des Alpes-Maritimes

Je suis sous le choc.

Mes premières pensées vont vers sa famille, et notamment ses six enfants, à qui
je présente mes plus vives et sincères condoléances.

Jean-François m’avait fait l’honneur d’accepter d’être soit mon suppléant, soit
le président de mon comité de soutien. La jeune candidate que je suis comptait
beaucoup sur son expérience et ses conseils.

Outre qu’il était un ami, c’était pour moi un modèle, un exemple à suivre.

Qu’il sache que nous serons beaucoup à emprunter le chemin qu’il a défriché.
Qu’il ne doute pas que son combat contre la corruption sera repris par
d’autres.

Profondément affectée par sa disparition, je suspends pendant quelques jours ma
campagne.

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