Nice Premium : Jérôme Rivière, comment avez-vous vécu votre exclusion de l’UMP ?
Jérôme Rivière : Comme moi vous avez compris que dans les Alpes-Maritimes, Estrosi tente de faire main basse sur tous les mandats disponibles pour lui et ses proches. Président de l’UMP 06, il a mis tout son poids dans la balance pour faire basculer la première circonscription. Le vote des militants que je conteste et pour lequel j’attends toujours une décision de justice est le prétexte à une procédure d’exclusion « exceptionnelle ».
Député, je siège aujourd’hui, comme hier, et comme au lendemain du scrutin si les électeurs me renouvèlent leur confiance au groupe UMP.
De nombreux très hauts responsables du parti m’ont appelé pour m’encourager, et me rappeler que seule compte la victoire pour le parti qui s’empressera de lever mon exclusion après le 17 juin !
Est-ce-que le Député UMP va engager des actions suite à cette décision ?
JR : Vous savez, aujourd’hui le temps n’est plus aux intrigues de parti. Je suis candidat comme député de la majorité sortante. Je siége au groupe UMP à l’Assemblée Nationale, et je veux par mes actions conforter Nicolas Sarkozy, faire en sorte qu’il tienne ses promesses de campagne.
Je veux l’aider par exemple pour qu’il n’y ait pas de droit de vote pour les étrangers, pour défendre de la laïcité, et lutter contre l’euro cher qui plombe le pouvoir d’achat de nos concitoyens. Nous devons très vite voter le texte qui mettra un terme au désendettement des rapatriés, la loi qui exonèrera les successions. Bref nous aurons du pain sur la planche pour le pays, pas pour les partis.
NP : Serez-vous tout de même candidat aux législatives dans la 1ère circonscription et pourquoi ?
JR : Oui bien sur je suis candidat. D’abord parce que ce ne sont pas les partis qui décident des candidatures. Nicolas Sarkozy juste avant le 1er tour de la présidentielle rappelait qu’un homme politique doit avoir son pays en tête et non pas son parti. C’est ma philosophie !
Et puis parce que notre circonscription mérite mieux qu’un collaborateur parachuté dans nos quartiers pour servir Estrosi. Je sais bien que Ciotti explique que son grand père était commerçant dans la circonscription. Mais ce n’est pas son grand père qui est candidat. C’est lui, et il est bien parachuté.
Moi, je suis un élu dans cette circonscription depuis 10 ans. Député n’est pas un mandat simple, cela exige bien sur des compétences, mais aussi de la proximité et de l’écoute. Le député de notre circonscription doit être la voix des niçoises et des niçois à Paris et non pas la voix du gouvernement à Nice !!!
Enfin, élu depuis cinq à l’Assemblée Nationale j’ai un bilan, dont je suis très fier, à défendre. Sur mon site Internet www.jerome-riviere.fr ma profession de foi de 2002 est toujours en ligne. J’ai dit ce que je voulais faire, et j’ai fait ce que j’avais dit. Vous savez ce n’est pas si souvent le cas!
NP : Sous quelle étiquette allez-vous présenter votre candidature et votre projet ?
JR :Mon projet est simple, conforter la majorité de Nicolas Sarkozy en étant le candidat du rassemblement de toute la droite. Cela a été son pari réussi, c’est le mien dans la première circonscription. Pour l’étiquette, encore une fois je suis député UMP sortant, et c’est dans ce même groupe que je siègerai après l’élection si les niçoises et les niçois me renouvèlent leur confiance.
NP : Jérôme Rivière, Patrick Allemand, Eric Ciotti… Le plateau sera relevé dans la première. Comment envisagez-vous le second tour et l’issue de ce scrutin ?
JR :Je mène campagne pour être qualifié à l’issue du second tour, et l’emporter le 17 juin par un large rassemblement autour de mon projet, mes actions, et ce que j’ai réussi à incarner depuis 10 ans.
En 2002 aussi j’ai connu une forme de primaire au premier tour. Le système des copains et des combines ne m’aime pas parce que je ne suis pas taillé de ce bois là ! Alors, régulièrement les caciques du moment veulent m’évincer, mais je sens bien que nos concitoyens veulent des élus indépendants de toutes ces combines… Et puis après tout, c’est la démocratie, les électeurs arbitreront, c’est bien ainsi.
NP :Philippe Soussi pressenti comme candidat UDF dans un premier temps sera finalement suppléant du Rudy Salles. Attendez-vous une autre candidature UDF dans la circonscription ?
JR :Je ne comprends plus rien à ce qui se passe de ce côté de l’échiquier politique. Rudy Salles est visiblement soutenu par l’UMP alors qu’il a censuré le gouvernement Villepin, et voté contre les budgets, y compris ceux de Nicolas Sarkozy… Comme je vous le disais, copains et combines…
NP : Enfin, quel est le programme de Jérôme Rivière dans les jours qui suivent ?
JR :Mardi dernier, j’ai inauguré ma permanence de campagne avec des centaines de sympathisants, et puis du terrain, du terrain et encore du terrain, tous les jours, pour solliciter personnellement la confiance des électeurs. Mais aussi de très nombreuses rencontres avec des représentants associatifs, du monde socio-économique.
En cette période électorale, les élus sont très sollicités pour faire connaître leurs engagements et leur bilan, ce qui est bien normal.
Je vais aussi dédicacer mon livre dans différentes librairies, et comme d’habitude je participerai à toutes les manifestations auxquelles je suis invité.