Nice Premium : Jérôme Rivière, vous allez présider le comité de soutien à Philippe de Villiers. Pouvez-vous nous expliquer ce choix ?
Jérôme Rivière : D’abord, n’oublions pas que si j’ai choisi de ne pas apporter mon soutien à la candidature de Nicolas Sarkozy je suis loin d’être le seul à l’UMP. Près d’un tiers des militants ont en effet refusé de voter pour sa candidature unique et ceci en dépit des dizaines de mails sms et appels téléphonique qu’ils ont tous individuellement reçu.
Que de pressions, quelle resistance!
Ce malaise que les médias se gardent bien de montrer provient de l’ambiguïté de son discours qui cache mal l’absence de fermeté de sa politique. Cette ambiguïté le conduit à faire des concessionsde plus en plus grandes aux idées de la gauche : suppression de la double peine, vote des étrangers, refus de supprimer ou même de reformer l’Aide Médicale d’Etat, adhésion au principe du droit opposable au logement, financement des mosquées par l’argent public.
Pour cette élection majeure pour l’avenir de notre pays, j’ai choisi de m’investir avec force, et j’ai accepté de devenir le Président du comité de soutien national à la candidature de Philippe de Villiers. Les raisons sont nombreuses. Par exemple, parce que il s’est clairement engagé contre le communautarisme qui remet en question l’identité de la France. Ou encore, il inscrit son action dans une vision nationale au sens où l’entendait l’Académicien Ernest Renan « une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a fait et de ceux qu’on est disposé à faire encore », et refuse les solutions hypocrites comme l’immigration choisie ou la discrimination positive.
Comme je l’ai fait à la tribune de l’Assemblée Nationale, Philippe de Villiers a soulevé le problème politique posé par l’Islam en France, et le renoncement à la laïcité auquel nous conduirait une modification de la Loi de 1905 tendant à faire financer des mosquées par l’argent public de l’Etat.
Enfin, en matière d’immigration, Philippe de Villiers s’est clairement engagé à mettre un terme au regroupement familial ainsi qu’aux financements des soins pour les étrangers en situation irrégulière (AME).
NP : Faut-il y voir un rapport avec la perte de votre investiture UMP pour les prochaines législatives dans la première circonscription de Nice ?
JR : Si les idées que je défends étaient si abominables, il aurait fallu m’exclure de l’UMP, il n’en a jamais été question. J’ai depuis longtemps compris que ma liberté d’esprit et de ton, sont les raisons à la non-reconduction de mon investiture.
Le choix réalisé dans la circonscription, parce que la candidature qui m’est opposée est proprement ridicule, montre au grand jour l’esprit caporaliste qui règne autour de Nicolas Sarkozy et que tente d’instaurer Christian Estrosi dans le département.
Ceci n’est bien évidemment pas suffisant pour me faire renoncer à mes convictions.
NP : Cela veut-il dire que vous serez candidat aux législatives sous les couleurs du Mouvement pour la France ?
JR : Je serai bien évidemment candidat, mais il est bien trop tôt pour connaître les couleurs qui s’affronteront à l’occasion des élections législatives. N’oubliez pas que cette échéance devra inscrire les candidats par rapport au Président élu. Je suis certain que l’élection présidentielle permettra à un grand rassemblement de la Droite Patriotique de Gouvernement de naître. Je le souhaite, et ce sont ces couleurs, ces convictions de droite qu’il faudra défendre.
NP : Pourquoi pensez-vous que Philippe De Villiers est un candidat crédible aux prochaines présidentielles ?
JR : Vous savez, contrairement à ce que prétend le slogan de la campagne de Nicolas Sarkozy, tout n’est pas possible. Comme l’a très joliment écrit la romancière québécoise Monique Corriveau, « tout demeure possible, tant qu’on ne choisit rien », et je crains que le candidat soutenu par l’UMP n’ait encore rien choisi. Philippe de Villiers, lui, propose des choix à nos concitoyens, que ce soit en matière de logement, de travail, d’immigration, de défense. Ces choix ne sont pas toujours faciles, mais il ne cherche pas à flatter les Français en promettant tout et son contraire.
NP : Quel regard portez-vous sur les diverses campagnes présidentielles des autres candidats ?
JR : Je ne dirai qu’un mot de la campagne de Ségolène Royal, qu’en dire plus sur le fond? Je ne connais pas ses propositions, elle non plus, puisqu’elle attend les réponses de ses débats participatifs. C’est une démarche invraisemblable que de commencer à écouter les Français au moment même où on attend des femmes et des hommes politiques qu’il fassent part de leurs propositions !
Une deuxième remarque à propos de souveraineté. Madame Royal est une adepte de la Constitution européenne qui proposait aux Français de renoncer explicitement à notre souveraineté nationale. Je constate qu’elle propose reconnaitre au Quebec, qui n’est pas un pays, cette souveraineté qu’elle refuse pour la France qu’elle prétend diriger.
Pour terminer, je dirai à toutes celles et à tous ceux qui seraient tentés par un vote Royal, d’aller jeter un coup d’oeil au programme du parti socialiste. En effet, en l’absence du programme de la candidate, ils devront se contenter de celui du PS: c’est un retour aux vieux fantasmes des années 1981/83. La pire gauche.
NP : Enfin, qui imaginez-vous au second tour des présidentielles ?
JR : Il y a cinq ans, à la même période, le journal le monde titrait « jospin à l’Elysée, c’est fait ». Le candidat du PS caracolait à 32% dans les sondages… Je vois des surprises importantes, la meilleure sera la présence de Philippe de Villiers!