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22 novembre 2024

L’Edito du Psy – La fessée n’a plus la main chaude!

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jpg_bobine2008-86.jpgSerions-nous définitivement entrés dans l’ère des interdictions? Cette interrogation n’est certes pas sans fondement. Un problème surgit? Chercher à le résoudre prendrait trop de temps. Envisager une concertation requerrait trop d’énergie. Trop d’incertitudes probablement. Trop « d’humain » aussi. Pris dans la spirale de l’immédiateté réactive, illusoirement interprétée comme une marque de pouvoir, on brandit l’arme absolue de la mesure prohibitrice.

Dernier exemple en date: la fessée! Vingt pays sur quarante-sept membres du Conseil de l’Europe l’ont déjà bannie. Outre la Suède il y a trente ans, d’autres, comme la Grèce, l’Espagne, la Roumanie l’ont fait plus récemment. La France s’y prépare depuis une proposition en ce sens de la députée UMP Edwige Antier qui tient les châtiments corporels pour « attentatoires à la dignité de l’enfant ». Pas la peine de questionner la vaste palette des gestes et des signes dogmatiquement perçus comme répressifs avant d’être envisagés comme éducatifs, ni d’étudier le parcours individuel et affectif du tout-petit ou les conditions particulières d’exercice de l’autorité parentale: on ne distingue plus la claque sanglante qu’il convient effectivement de condamner de la petite tape dont l’effet sidérant -et certainement pas traumatique- pourrait encore servir à l’enfant pour se construire. On jette le bébé avec l’eau du bain. La proscription universelle dont le législateur se fait ainsi le complice timoré, castre les potentialités d’intervention du magistère domestique: on viendra ensuite douloureusement gémir sur la démission des parents!

Il en va finalement de cette fessée comme de l’interdiction de l’alcool pour les Musulmans. Le grand Mufti d’un pays du Moyen-Orient confiait un jour à l’auteur de ces lignes l’histoire -sans doute une parabole- de la Sourate du Coran dont l’interprétation prohibe la consommation de l’alcool: « ô les croyants! n’approchez pas la Salât alors que vous êtes ivres, jusqu’à ce que vous compreniez ce que vous dîtes… »( Sourate 4, verset 43). A l’origine, m’expliqua ce haut dignitaire de l’Islam, les fidèles devaient eux-mêmes apprécier le moment où ils s’arrêteraient de boire afin d’écarter le risque de blasphémer lors de leur prière. Las! L’homme connaît rarement ses propres limites et les résultats désastreux de ce libre-arbitre ont conduit, selon lui, au plus petit dénominateur commun: l’interdiction universelle. Dans ce domaine comme dans d’autres, on sait ce qu’il en advint.

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