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22 novembre 2024

L’Edito du Psy – Présidentielles 2012…déjà ?

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jpg_bobine2008-84.jpgFinalement, ces élections purement « régionales aux conséquences régionales » ne l’étaient pas ! Et si l’UMP pensait digérer, voire effacer sa défaite par un simple « remaniement technique » de son gouvernement, elle doit aujourd’hui amèrement constater que les résultats de cette échéance ont clairement marqué le coup d’envoi de la campagne présidentielle pour 2012 : soucieuse de promptement capitaliser sur sa personne une victoire, qui demeure d’autant plus aléatoire au plan national qu’elle reste hantée par le spectre des 35 heures, Martine Aubry annonce pour la mi-2011, des primaires qui désigneront le candidat aux présidentielles du Parti socialiste et auxquelles pourront participer « tous les citoyens qui le souhaitent ». A droite, des sondages publiés viennent de doucher les maigres espoirs d’Alain Juppé, premier candidat en puissance tandis que Dominique de Villepin refuse le passage obligé par la « machine du parti ». A droite encore, des ténors conservateurs distillent dans la presse remarques ambivalentes et recommandations paternalistes. D’autres ne s’embarrassent guère de cette diplomatie doucereuse: le sénateur UMP Alain Lambert dénonce « des méthodes » que Nicolas Sarkozy « croit bonnes depuis trois ans » et qui entraînent la droite « tout droit dans l’abîme ». Il stigmatise en particulier « l’esprit de cour » dont se nourrit l’anti-sarkozysme. Battu en région Paca, le député du Vaucluse Thierry Mariani estime, quant à lui, avoir été « pris pour un con ». Ponctuées de petites phrases publiques en provenance de son entourage privé et généralement peu encourageantes sur un éventuel second mandat, les spéculations sur les intentions réelles ou supposées du Président de la république se multiplient. C’est dire.

Le système du quinquennat expliquerait-il à lui seul cette dynamique précipitée des intentions, cet emballement précoce des logiques électoralistes ? Peut-être convient-il également de s’interroger sur une forme d’impatience des électeurs, souvent oubliés dès leur devoir électoral accompli ? Loin d’avoir épuisé la fonction de « décharge pulsionnelle » -le soulagement d’un vote sanction ad hoc ne remettant pas en cause les soutiens traditionnels- ces élections régionales, on le pressent, ont amorcé un mouvement de fond dont il est difficile de prévoir les conséquences. S’essoufflera-t-il en route ? Nicolas Sarkozy dont on voit bien qu’il cristallise sur sa personne, irrémédiablement associée à son action de par son mode de gouvernance, une large part des mécontentements, saura-t-il en récupérer l’énergie ? Parviendra-t-il, par une mesure spectaculaire, une annonce gaullienne à en saper le courant ? Puisqu’il lui est hasardeux d’agir de manière réaliste sur l’économie et les affaires du monde, en trouvera-t-il les moyens en politique intérieure ? Osons une hypothèse savamment provocante : une décision, par exemple, d’interdire strictement tout cumul de mandats aurait une portée considérable, lisible politiquement et à même de retourner en sa faveur une opinion publique largement dubitative. Elle ouvrirait, par surcroît, la porte à de nouvelles générations qu’elle pourrait mobiliser tout en brisant le sentiment passablement répandu d’un pays de responsables politiques à la moyenne d’âge la plus élevée d’Europe. On devine d’ores et déjà les nombreuses résistances des multiples concernés !

D’ici à 2012, s’il n’est pas déjà trop tard, le chef de l’Etat devra résoudre une triple équation. Il devra, en premier lieu, décider d’une stratégie politique plus présidentialiste qui ne repose pas uniquement sur une tactique politicienne, établir ensuite un rythme des réformes qui ne puise pas uniquement sa cadence dans l’actualité quotidienne et, enfin, choisir une équipe gouvernementale qui échappe au seul gré des circonstances des alliances utiles et des préférences affectives du moment. Trois questions qui interrogent à l’évidence son tempérament, et, en reflet, son image désormais altérée de président volontariste. Une corrélation qui n’est pas sans risque mais pas non plus sans avantage. Si tant est que le chef de l’Etat parvienne lui-même à s’en convaincre.

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