Même si la nouvelle n’a pas fait la une des JT et de la presse écrite, l’accord franco-allemand du 18 mai restera historique. On l’évoquera toujours quand la crise du coronavirus ne sera plus qu’un lointain souvenir dans la mémoire collective.
En effet sous la pression de la conjoncture, l’Allemagne a accepté ce qu’elle refusait depuis deux décennies: la mutualisation des dettes européennes c’est à dire, ni plus, ni moins, que la solidarité européenne. Merkel et Macron proposent que l’Europe contracte un emprunt massif de 500 milliards destiné aux régions et aux secteurs les plus touchés par la crise ( pour une fois pas de saupoudrage façon » I want my money back « ). Cet argent sera remboursé par le budget européen ( alimenté par chaque état en fonction de sa richesse) et le remboursement ne sera pas lié à ce que chaque pays a reçu. Nous pouvons donc considérer que cet accord est l’acte fondateur d’une nouvelle solidarité européenne. Celle qui précisément avait été mise à mal par la crise grecque et le Brexit.
Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule , l’Allemagne et la France vont également prendre des initiatives pour que l’Europe de la santé juridiquement inexistante devienne une réalité politique avant d’intégrer les Traités.
On peut ne pas être d’accord avec la politique du Président sur le plan interne mais reconnaître qu’élu sur la base d’un programme ouvertement européen , il a fait le job. Reste à souhaiter que personne dans les 25 autres membres de l’Union européenne ne remette en cause cette promesse de nouvelle frontière.