Hier, les ministres de l’Intérieur de l’Union Européenne ont approuvé le plan proposé par la Commission concernant l’accueil des migrants.
La Commission européenne a demandé aux Etats membres de l’Union européenne de prendre en charge 40 000 demandeurs d’asile originaires de Syrie et d’Erythrée arrivés en Italie et en Grèce, en signe de solidarité avec Rome et Athènes. La France a décidé le 10 juillet d’accueillir 2 375 réfugiés et 6 752 demandeurs d’asile dans les deux ans.
Selon les estimations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en date du 10 juillet, plus de 150 000 migrants sont arrivés en Europe par la mer depuis le début de l’année, pour moitié en Italie, où les arrivées sont encore supérieures aux records enregistrés en 2014. L’autre moitié choisit comme destination la Grèce, où l’arrivée de migrants est en très forte croissance.
Selon l’OIM, près de 1 900 hommes, femmes et enfants sont morts ou ont disparu en tentant la traversée, dont quelque 800 migrants lors du naufrage d’un bateau en avril, le pire drame des dernières décennies en Méditerranée.
Les flux migratoires forment une composante essentielle de l’histoire de l’humanité et il n’y a que la peur pour faire le lit d’une superficialité démagogique.
Responsabilité et solidarité sont deux concepts qui vont de pair.
Mais l’Europe a besoin d’avoir une stratégie. Et elle doit être claire. L’indécision actuelle causera les problèmes e demain.
Si la responsabilité et la solidarité l’emportent, on trouvera des solutions: ceux qui ont droit au statut de réfugiés doivent être accueillis. Pour les autres, des opérations d’identification et d’admission, prise en charge économique doivent être adoptées et appliquées.
Les migrants déboutés du droit d’asile doivent être renvoyés chez eux et dans ces pays , il est de devoir de l’Europe de faire plus en termes d’aide au développement, de projets de coopération internationale, d’échanges culturelles et technologiques.
L’Union Européenne a une identité qui lui est propre, elle est une communauté d’âmes, de destin, d’idéaux. Elle doit affirmer ses valeurs de civilisation et de paix.
Elle ne peut pas tomber dans l’hystérie pour quelques milliers de migrants supplémentaires débarqués cette année.
L’Europe est et doit rester un phare de la civilisation, pas un mur de la peur.
Les flux migratoires forment une composante essentielle de l’histoire de l’humanité et il n’y a que la peur pour faire le lit d’une superficialité démagogique.
Responsabilité et solidarité sont deux concepts qui vont de pair.
La caractère instrumental et xénophobe de l’opposition à une politique d’accueil relève des chiffres : si quelques centaines de milliers de migrants dérèglent l’équilibre social ( et mental ?) de plus de 500 millions de personnes , vient le doute que quelque chose ne fonctionne bien dans ce ‘berceau de la civilisation’…
En 2013, 232 millions de personnes ne vivaient pas dans le pays de naissance ( 3,2% de la population mondiale). Ils étaient 154 millions en 1990, 2,9% . Pas vraiment un tsunami en quinze ans!
Deux pays à eux seuls en étaient les destinataires dans le 25% des cas: Etats-Unis et Russie, l’Allemagne étant le troisième.
Les réfugiés sont 60 millions en 2014, 8,3 de plus que l’année précédente. ce qui montre une recrudescence du phénomène; Syrie ( 3,8 mio), Afghanistan et Somalie sont les principaux pays d’origine.
La directrice Sud-Nord ne représente qu’1/3 des flux des migrations qui est loin d’être un fléau européen. En fait, le pays qui est le plus important récepteur est la Turquie ( 1,59 mio) , suivie par Pakistan, Liban, Iran, Ethiopie , Jordanie.
A déterminer cette augmentation, la décomposition des états post-coloniaux au Moyen-Orient, Afrique et Europe sud-orientale avec des épicentres au Siraq, Sahel et Ukraine.
Et oui , le monde change.
Et pour en finir, une information qui déplaira aux plus réfractaires : 1/3 des français , eux ou un de leurs deux parents, ne sont pas nés en France.
