Depuis le 5 août, la caravane du Mouvement des Jeunes Socialistes parcourt la France. Lundi à Valence, mercredi à Toulon, jeudi à Marseille et donc mardi à Nice.
Patrick Menucci, un des responsables de la campagne de Ségolène Royal a caractérisé le MJS « école du vice », dans la cité des Moulins c’était plutôt l’école de la citoyenneté avec des jeunes adhérents ou sympathisants socialistes accompagnés par leur président national Razzye Hammadi, et soutenus par les jeunes élus azuréens socialistes Yann Librati et Anne-Julie Clary et les expérimentés Paul Cuturello, Conseiller Général et municipal Niçois et Patrick Allemand, premier secrétaire fédéral PS.
Razzye Hammadi ne s’est pas trop étendu sur l’incident MJS/Ségolène Royal de dimanche où la présidente de la région Poitou-Charentes avait malmené verbalement Nolwenn, une militante du MJS. Il a préféré répandre la bonne parole socialiste reposant sur un projet recevant « l’adhésion de la gauche associative et syndicaliste et qui viendrait comme une alternative sur tous les points à la droite. ». Pour pardonner les écarts du MJS notamment concernant Ségolène Royal, Razzye Hammadi se pose en victime et s’interroge : « Pourquoi n’aurait-on pas le droit à un débat interne démocratique au sein du PS contrairement à l’UMP où on connaît déjà le candidat ? »
A défaut de se prononcer sur l’investiture d’un candidat socialiste pour les Présidentielles 2007, les jeunes socialistes ont investi toute la journée le quartier des Moulins à l’ouest de Nice. Au programme : tractage sur le marché le matin, devant les lycées Thierry Maulnier, des Eucalyptus et Paul Augier l’après midi mais surtout rencontrer les habitants du quartier, notamment la population jeune. L’objectif est énoncé par Sébastien Franco, animateur fédéral du MJS06 : « Nous voulions dialoguer avec les jeunes. J’ai été étonné, et c’est appréciable, par leur envie d’aller voter. Ils sont curieux et se renseignent sur comment s’inscrire sur les listes électorales ». Le porte parole des jeunes socialistes azuréens ne dissimule pas sa stratégie : récupérer pour le candidat socialiste les voix des nouveaux votants : « vous savez ici dans ces quartiers, ils n’ont pas oublié le Karcher de Nicolas Sarkozy ». Une stratégie jugée politicienne par certains, mais durant toute la journée, des jeunes ont parlé à des jeunes de politique et ont convaincu de l’importance de voter. « Je n’ai pas souvenir avoir ressenti un tel intéressement des jeunes pour la politique à part pour les municipales à Vitrolles pour contrer la famille Mégret ».
Sur le plan national, le MJS se refuse de prendre position et soutiendra le projet socialiste sur le terrain. Le candidat qui le portera importe peu même si c’est Ségolène Royal. « La raison est simple : au MJS un adhérent sur deux n’est pas carté parti socialiste et donc ne désignera pas le représentant PS. Il est donc légitime qu’on ne soutienne personne et c’est la même chose sur le plan local », explique Sébastien Franco.
Les jeunes militants socialistes auront de quoi s’exprimer tout le long de l’année et dès le 28 septembre avec la grève puis la rentrée étudiante. Après la désignation du candidat socialiste, ils auront quelques mois pour convaincre.