Le Collectif pour les Droits des Femmes 06 organise à l’occasion de ce jeudi 8 mars Journée internationale pour les droits des femmes à partir de 18h30 place du Palais de Justice à Nice. Projection de vidéos, fanfare «ménagère», chants, collation, distribution de tracts … sur le thème : « Mais qu’est-ce qu’elles veulent ENCORE ? L’égalité maintenant !!! »
Cette égalité est reconnue, dans les textes mais les femmes en ont assez de réclamer des droits qu’elles ont acquis ou encore des lois non-appliquées. Assez d’être invisibles !
Les droits des femmes stagnent, voire régressent. Enracinées dans le système patriarcal et le capitalisme, les inégalités entre les femmes et les hommes persistent. Différences de salaire, répartition inégale des tâches domestiques, absence de parité, plafond de verre, précarité, image dégradée dans les médias, violences sexistes et sexuelles, domination, discriminations : STOP !
Une réelle volonté politique s’impose. L’égalité entre les femmes et les hommes est une condition essentielle du progrès, de la démocratie et de l’émancipation de toutes et tous.
L’origine du 8 mars s’ancre dans les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes, qui agitèrent l’Europe, au début du XXe siècle.
Cette année, plus que jamais, le 8 mars est une journée de solidarité avec les femmes qui se lèvent et combattent partout dans le monde, notamment au cœur des printemps arabes.
PARITÉ : L’INVISIBILITÉ
La France se classe au 48e rang du classement mondial de la parité
Aujourd’hui seules 18,5% des députés et 22% des ministres sont des femmes.
45 % de candidates aux dernières législatives, mais seulement 18,5% d’élues !
Conseil général 06 : 7,7%
Conseillères municipales : 32%
Femmes maires : 11%
Population française : 51,4%
L’absence de parité est liée aux modes de scrutins mais aussi aux inégalités femmes-hommes en général.
SEXISME
Les différences entre rôles sociaux ne sont pas naturelles : elles sont construites socialement, c’est-à-dire qu’elles résultent de notre environnement social et familial, de notre éducation.
Les jouets, la littérature pour enfants, le langage, les films, les émissions de télévision, les publicités, sont autant d’éléments qui nourrissent les stéréotypes. Ces stéréotypes sont à la base des inégalités vécues quotidiennement par les femmes : ségrégation dans l’orientation, dans l’emploi, dans le sport, dans les médias,…
Le sexisme se traduit également dans des images qui assimilent les femmes à des objets (publicités), dans des remarques sexistes (médias, humour) ou des propos qui relativisent les violences faites aux femmes.
Ces clichés confortent le sexisme ordinaire, et contribuent à renforcer l’invisibilité des inégalités femmes/hommes. La domination masculine est toujours tenue pour «naturelle».
La parentalité est encore trop souvent considérée comme l’affaire des femmes, 80% des tâches ménagères et éducatives sont encore assumées par les femmes. Le corps féminin est plus que jamais une marchandise.
DROITS SPÉCIFIQUES DES FEMMES
Alors que le droit d’avorter a été obtenu de haute lutte il y a plus de trente ans, il est aujourd’hui remis en cause dans son application . La contraception libre et gratuite est loin d’être une réalité.
• Près de 100 centres d’I.V.G. ont fermé en France entre 2000 et 2006 ;
• 5 000 femmes partent chaque année à l’étranger pour avorter parce qu’elles n’ont pas obtenu de rendez-vous en France dans les délais.
Emploi, salaire, retraite : c’est encore et toujours la précarité
Les inégalités professionnelles entre femmes et hommes s’aggravent. Les femmes sont toujours plus nombreuses que les hommes à occuper des emplois en contrat :
• à durée déterminée : la part des femmes en CDD dans l’emploi total est de 9.4 % contre 5.5 % pour les hommes
• à temps partiel : 81,5 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes ; 30 % des femmes qui ont un emploi travaillent à temps partiel, contre 6 % des hommes
• peu ou pas qualifiés : 62 % des emplois dits non qualifiés sont occupés par des femmes
• à bas salaires : 80 % des salariés à bas salaire sont des femmes, plus d’1 femme salariée sur 4 touche un bas salaire, contre à peine 1 homme sur 10 ; si l’on considère les très bas salaires, ce sont 17 % des femmes qui sont concernées contre 4 % des hommes.
Leur taux de chômage est plus élevé : supérieur de 2 points de pourcentage à celui des hommes. Les femmes touchent en moyenne une pension de retraite inférieure d’environ 40 % à celle des hommes, et pour la moitié d’entre elles c’est moins de 900 euros par mois. Les écarts salariaux moyens entre hommes et femmes sont de 23,6 % dans le secteur privé et de 17 % dans la fonction publique d’État.
LES VIOLENCES
Les violences envers les femmes sont spécifiques, liées au genre: c’est-à-dire qu’elles touchent les femmes parce qu’elles sont femmes. Parce qu’elles sont toujours admises, tolérées et même minorées, ces violences se manifestent dans la sphère privée comme dans la sphère publique :
• Violences conjugales : en France, en moyenne, une femme meurt tous les deux jours et demi des suites de violences au sein du couple.
• Viols : 75 000 femmes par an en France
• Mariages forcés, mutilations sexuelles et diverses formes d’esclavage.
• La prostitution concernerait 18 000 personnes en France d’après l’office central pour la répression de la traite des êtres humains, dont l’immense majorité sont des personnes étrangères et/ou contraintes.
Suite à cette liste de discrimination le Collectif du Drois de s Femmes 06 demande le prise en compte de :
Une réelle volonté politique dans la lutte contre les violences en-vers les femmes
L ’égalité professionnelle et salariale maintenant
La suppression de la loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires) pour arrêter le démantèlement de l’hôpital public et sauvegarder nos maternités et nos CIVG (Centre d’Interruption Volontaire de Grossesse)
Accès libre et gratuit à la contraception et à l’I.V.G. sur tout le territoire
Le droit à un logement décent avec un loyer accessible, l’application de la loi Dalo (Droit au logement opposable)
L’hébergement inconditionnel de toutes les femmes, avec ou sans papiers
Le développement d’un service public de la petite enfance et la création de celui des personnes dépendantes
Une véritable éducation ni sexiste ni homophobe
La liberté de choisir sa sexualité
Un statut d’autonomie pour les femmes migrantes et le droit d’asile pour les femmes persécutées dans leurs pays en raison du seul fait d’être femme
La régularisation des sans papier-e-s
L’abolition du système prostitueur
L’adoption d’une nouvelle loi pour la parité avec scrutins de liste, non-cumul des mandats et suppression des subventions aux partis politiques qui ne respectent pas l’obligation de parité
Un vrai Ministère des droits des femmes avec de vrais pouvoirs, la sauvegarde de nos associations assurant des missions de service public