On ne dit pas qu’après la pluie viendra le beau temps ?
Cette expression s’applique bien à un Parti Socialiste laminé aux élections législatives en 2017, qui essaye de se reconstruire avec ténacité même si les conditions sont franchement difficiles et défavorables.
Surtout dans les Alpes-Maritimes, un département historiquement et sociologiquement à droite, voir à la droite extrême.
On ne peut donc qu’admirer ceux qui, comme Xavier Garcia, le 1er secrétaire fédérale , n’ont pas démissionné de leur engagement et s’appliquent à animer un parti qui a presque tout perdu.
Pour rester dans les belles phrases, il fait sien » l’optimisme de la volonté » plutôt que se rendre au « pessimisme de la raison ».
Après une année 2017 cauchemardesque pour le Parti socialiste, quel bilan tirez-vous de 2018 ?
Un bilan forcément mitigé. Nous sommes encore convalescents et notre situation ne s’améliore pas aussi vite que nous l’espérions. Mais au cours de l’année écoulée, le parti s’est remis en ordre de marche avec un nouveau leader et une équipe rajeunie qui ont la volonté de ne pas accepter une vie politique qui se résume en un dialogue entre le parti présidentiel et les extrêmes et qui s’en donnent les moyens. L’autre point positif est la cohésion du parti, ce qui n’avait pas toujours été le cas ces dernières années, c’est le moins qu’on puisse dire. Les premiers signaux positifs se font sentir, notamment au niveau de la base militante. Non seulement il n’y a plus de départ mais nous enregistrons aussi des retours d’anciens militants et de nouvelles adhésions.
Quels sont vos espoirs pour 2019 ?
A ce stade, je suis plus déterminé que plein d’espoirs. Nous avons énormément de travail devant nous, nationalement comme localement. Notre premier défi est de rassembler une gauche qui est aujourd’hui en miettes et qui de ce fait n’est plus en mesure de peser plus dans le débat public.Nous avons un président certainement affaibli politiquement mais nous sommes incapables d’en tirer partie du fait des divisions de la gauche en chapelle qui n’ont plus de sens. Tout le monde créé son propre groupuscule au nom de l’union ! C’est consternant. Il faut ramener tout le monde à la raison. J’y travaille localement pour nous permettre de bien figurer aux élections municipales. Mais cela passe aussi par des projets. C’est la raison pour laquelle j’ai créé un blog* uniquement destiné à faire des propositions afin d’alimenter le débat et créer des convergences autour de projets concrets.
Quels type de projet ?
Simplement des propositions pour améliorer la qualité de vie des habitants des Alpes-Maritimes ou de la métropole niçoise. Dans cet esprit, j’avais travaillé sur un plan vélo départemental avec le responsable écologiste Laurent Lanquar. Nous avons proposé des solutions simples et peu coûteuses qui permettraient de rendre moins marginal ce qui est le moyen de transport le plus écologique et agréable qui soit sur un territoire qui bat tous les records au niveau des pics d’ozone.
Cela peut aussi être des propositions d’infrastructures pour décongestionner certaines territoires. Je pense à la Vallée du Paillon qui a besoin d’aménagement routier au niveau du pont reliant La Trinité et l’Ariane et de l’arrivée du tramway, mais aussi à la Turbie qui se transforme chaque matin en enfer automobile pour les salariés de Monaco. Je propose un VAL (métro automatique léger) en souterrain de 2,5 km entre la sortie d’autoroute de la Turbie et Monaco. Avec les financements croisés des collectivités, de la principauté, de l’Etat et de l’Union européenne, nous pouvons envisager de financer un tel équipement qui coûterait environ 250 millions d’euros. Je ferai chaque semaine ce type de propositions.
Qui pour porter ce projet, notamment à Nice ?
La première chose à faire à Nice comme dans toutes les autres grandes villes du département c’est de se mettre d’accord sur le principe du rassemblement et sur les axes d’un projet. Une fois qu’on sera d’accord là-dessus, tout sera plus simple, notamment la désignation d’un ou une tête de liste à même de rassembler toute la gauche et de porter ses idées. Avec de bons projets et de bons leaders, on pourra être très ambitieux et il n’est pas exclu que l’on rassemble au-delà de notre seul camp des gens qui refusent le système LR en place qui est devenu une caricature de lui-même. A Nice, avec la division annoncée de la droite, si nous ne retombons pas dans nos travers, il peut se passer des choses intéressantes.