Nice Premium : Patrick Mottard, l’ambiance était plutôt tendue vendredi dernier au Conseil Municipal ?
Patrick Mottard : Ambiance tendue ? Je serais tenté de dire : comme d’habitude ! Le style et les propos du sénateur-maire ne conduisent que très rarement à un débat serein et républicain.
NP : Vous avez interpellé Jacques Peyrat sur ses choix électoraux. Que pensez-vous de sa réponse ?
PM : En fait, je suis un peu étonné par le faible écho national et même local (si ce n’est mon interview sur Nice premium reprise par Le Monde) à sa scandaleuse prise de position en faveur d’un vote FN au second tour en cas de face-à-face entre la gauche et Le Pen. Lors de ce Conseil, j’ai voulu, d’emblée, l’obliger à s’expliquer sur ce point. Il l’a fait en persistant et en signant avec – j’insiste beaucoup sur ce point – l’approbation bruyante des cinquante membres de sa majorité. Cette position est une gifle pour tous les électeurs de gauche qui, en 2002, ont voté Chirac.
NP : Quel est votre sentiment sur la présence des Identitaires dans la salle du conseil ?
PM : Personnellement, je pense que moins on parle de ces groupuscules de nazillons, moins on leur fait cette publicité qu’ils recherchent pour exister. Cette discrétion, bien sûr, n’empêche pas d’agir.
NP : Avez-vous des précisions sur le dossiers des danseurs de l’Opéra ?
PM : Oui. La majorité municipale, une fois de plus, s’est très mal comportée dans cette affaire : arrogante sur les aspects artistiques, inhumaine sur les aspects sociaux. A la suite de nos interventions (Jean-François Knecht et moi-même étions très impliqués sur ce dossier), elle est, semble-t-il, revenue à de meilleurs sentiments. Et en fin de journée, on pouvait espérer que des solutions individuelles soient offertes à tous. Mais restons vigilants…
NP : En marge du conseil municipal, pouvez-vous nous donner des nouvelles de Bruno Della Sudda ?
PM : Il va beaucoup mieux, mais l’alerte a quand même été sérieuse. Du coup, en tant que Président de groupe, je suis partagé entre l’envie de le voir revenir le plus vite possible car il nous manque, et l’esprit de responsabilité qui me souffle de lui laisser le temps d’une vraie convalescence.
NP : Enfin, quelles sont vos conclusions sur cette nouvelle séance animée du débat municipal niçois ?
PM : Nous ne sommes pas au bout de l’exception niçoise d’une droite extrême qui estime, comme Jacques Peyrat, que « l’extrême droite fait partie de la droite » (sic). De Dominique Estrosi à André Barthes, de Juliana Chichmanian à Agnès Rampal, je n’ai pas entendu une voix pour exprimer un quelconque désaccord. Un silence assourdissant, comparable à celui de Muriel Marland Militello dans vos colonnes il y a quelques jours. A partir de là, il ne faut pas compter sur Nice plurielle pour jouer le jeu d’un débat dépassionné et technique. Quand l’essentiel est en jeu, il faut le dire.