Olivier Bettati, conseiller municipal et régional sous l’étiquette Front national, a tenu une conférence de presse dans laquelle il a fait le point sur les six premiers mois de Christian Estrosi en tant que président de la région PACA.
C’est dans les bureaux du Front national 06, situé dans la rue de l’Hôtel des Postes, que Olivier Bettati, l’un des principaux élus de l’opposition au conseil municipal de Nice, a organisé une conférence de presse. Le but étant de mettre en avant les promesses de Christian Estrosi, président de la région PACA depuis le mois de décembre.
En compagnie de Philippe Vardon , Benoît Loeillet et Anne Kessler et du responasable départemental Lionel Tivoli le conseiller régional a d’abord avancé que « ces six premiers mois étaient une reconduction de ce qu’à fait son prédécesseur, Michel Vauzelle ». En effet, la plupart des réformes appliquées par la région PACA avaient déjà été entreprises sous le mandat de l’ancien président socialiste.
« On attendait quatre changements, classés en grandes thématiques », prévient Olivier Bettati. Ces thématiques sont la sécurité, l’économie, l’emploi et la culture.
Preuves à l’appui, le conseiller régional frontiste débute son argumentaire. Première attaque : les portiques de sécurité promis dans toutes les gares de la région. Après avoir montré une courte vidéo dans laquelle Christian Estrosi tient cette promesse, il relève « qu’un seul portique a été installé, à la gare des Arcs ». Puis, dans une autre vidéo, Olivier Bettati se filme en train d’entrer dans la gare des Arcs soi-disant « totalement sécurisée »… Par la porte de sortie, située à deux mètres du portique de sécurité adjacent.
« Il faut savoir qu’un portique de sécurité comme celui-là coûte 100 000 euros par mois ». Philippe Vardon se fend également d’un commentaire : « il en coûterait 152 millions d’euros pour équiper toutes les gares. Il est impossible que Christian Estrosi tienne ses engagements ». Il faudrait donc trouver 160 millions d’euros pendant l’été, étant donné que Christian Estrosi a promis ces portiques de sécurité pour la fin de l’année.
« Au lieu de payer un agent de sécurité privé, on pourrait payer pour avoir de vrais policiers qui sécurisent les trains et les gares. Car ce n’est pas une porte avec un autocollant qui empêchera quiconque d’entrer », dénonce Philippe Vardon.
En ce qui concerne l’économie, Olivier Bettati constate que « les crédits alloués à l’économie ont baissé de 12,5% ». S’il reconnaît « une augmentation de l’aide aux entreprises », l’instauration du guichet unique, censé faciliter l’inscription des entreprises, ne fait pas l’unanimité. Nouvelle vidéo à l’appui : un coup de téléphone au centre d’appel de la région. Au bout du fil, un hôtesse décontenancée par les questions de l’élu frontiste. Et au final, un constat éloquent : « non, rien ne change en fait », avoue la standardiste au terme de la vidéo.
Olivier Bettati passe ensuite à la deuxième thématique, l’emploi. Et de relever que « 25 000 emplois ne sont pas pourvus en région PACA ». Christian Estrosi avait promis qu’ils seraient pourvus « dans les six mois suivant son élection ». Il avait également ajouté « qu’un site internet serait créé » afin de suivre l’avancée de cette promesse. Mais aujourd’hui, il n’en est rien. Et quand on demande des chiffres à la région, celle-ci avance que « les chiffres ne sont pas disponibles, ils doivent encore être consolidés ».
La culture, enfin, n’a pas été épargnée. « Estrosi a voulu présider la régie culturelle de la région », d’après Olivier Bettati. Le conseil d’administration a donc été déplacé à Marseille, au siège de la région. Philippe Vardon a ensuite rappelé que « la vice-président du conseil d’administration, Sophie Jouassin, a démissionné en avançant que le mandat de conseiller régional était devenu un mandat hors-sol ».
« Christian Estrosi a retrouvé ses vieux travers »
Olivier Bettati a ensuite révélé que la dette de la région avait augmenté de 200 millions d’euros. Puis, en décortiquant un rapport financier, il a ressorti quelques « frais de bouche », à savoir des notes de restaurants allant de 2 500 euros à 11 000 euros, dans des restaurants de Cannes, de Marseille et même au Bourbon, à Paris, situé juste derrière l’Assemblée Nationale.
Si la loi autorise les frais de bouche, « ça n’empêche pas de commenter », se défend Olivier Bettati. « Près de 78 000 euros de restaurant, pour des tablées d’environ 300 personnes, c’est indécent de cumuler de telles notes ».
Il dresse ensuite un constat assez alarmant : « c’est dommage d’en arriver à des démonstrations absurdes comme celles de la gare pour dénoncer le sketch permanent » de Christian Estrosi. Il fustige ensuite les trop nombreux déplacements à gérer pour aller aux réunions car des agences ont été fermées pour re-centraliser les services de la région. « Aujourd’hui, dix-sept employés d’agences sont payés à ne rien faire, à Nice ». Puis, Olivier Bettati persiste et signe : « il m’est arrivé de faire quatre heures de route aller-retour pour 22 minutes de réunion à Marseille ».
Philippe Vardon a conclu en annonçant que lors de la séance plénière du conseil régional prévue aujourd’hui, une motion allait être déposée afin de demander la démission de Christian Estrosi de la présidence du conseil d’administration de la régie culturelle de la région PACA.