Le président de la République Emmanuel Macron vient de présenter sa réforme « santé » pour les (dizaines d’) années à venir. Ce n’est pas un énième plan sur le sujet qui n’ambitionnerait que de combler le fameux trou de la sécurité sociale, véritable tonneau des Danaïdes. Il expose la vision de l’Elysée de notre système de santé qui se base sur :
1/ Un constat extrêmement lucide de la situation :
- Echec de la régulation des dépenses par la diminution de l’offre de soins
- Tensions dans accès aux soins et dans les conditions d’exercices des professionnels de santé,
- Evolution de notre société (démographie, état sanitaire de la population, nouvelles pathologies, progrès des thérapeutiques et des techniques médicales …)
2/ Des propositions innovantes en matière de cursus de formation aux métiers de la santé, dont la suppression du numérus clausus à la fin de la première année de la faculté de médecine est la mesure la plus emblématique.
3/ Une réorganisation de fond de notre système de santé. Si beaucoup vantent, à juste titre, la qualité du système de santé en France, nous devons garder à l’esprit la fragilité d’une organisation de plus en plus technique et complexe, dans un environnement économique contraint. Il faut inventer un nouveau paradigme avec une modification des comportements, l’établissement de nouvelles priorités, la création de nouveaux métiers, un changement des modes de financement …
Quelques secondes après la prise de parole présidentielle les réactions politiciennes se multiplient comme des petits pains. Certains points méritent débat, c’est le fondement même de toute démocratie :
- Nous pouvons ainsi nous interroger sur ce pari risqué d’une réforme de la santé avec des moyens financiers forcement limités.
- L’appel, légitime, à la responsabilisation des professionnels de santé, devrait s’accompagner d’un appel identique à la responsabilisation des patients qui doivent devenir de véritables acteurs de leur santé.
Mais si tous ceux qui se cambrent dans la seule critique avaient agi lorsque qu’ils étaient hier en responsabilité ou déployaient autant d’énergie à faire des propositions concrètes nous n’en serions pas là aujourd’hui !
Dr Hervé CAEL, Co délégué de la fédération des Alpes-Maritimes du Mouvement Radical / Social Libéral