Après les jeunes niçois qui se sont exprimés hier sur le sport de leur ville, c’est au tour du Vice Président du Conseil Régional, M. Patrick Allemand, de donner son avis sur l’ensemble du sport niçois et azuréen.
Un bilan mi-figue mi-raisin selon l’élu niçois qui propose quelques idées pour redorer des blasons bien ternes sur les terrains municipaux.
Quelle est votre analyse du sport niçois et du sport à Nice ?
En résumé, un gros potentiel très mal exploité, indigne de la 5ème ville de France. Le sport professionnel niçois renaît un peu de ses cendres grâce à des dirigeants exceptionnels, mais nous avons perdu énormément de temps à cause de choix politiques souvent ineptes. Cette municipalité a laissé mourir le RRC Nice, le meeting Nikaïa, l’open de Tennis. L’OGC Nice a failli y passer aussi. C’est la mobilisation des supporters et de l’équipe dirigeante autour de Maurice Cohen et de Gilbert Stellardo qui a permis au club de ne pas disparaître. La Mairie, elle, portait une grande responsabilité dans les déboires du club depuis 1991.
Quant au sport amateur, il est le parent pauvre de Nice. Il y a un manque important au niveau des équipements de proximité dans toute la ville. Et au lieu d’en construire de nouveau, on détruit l’existant. Par exemple, deux stades de foot ont disparu avec la construction du Nikaia, sans être remplacés. La salle Pasteur est dans un état indigne de nos handballeurs et je ne parle même pas de la piscine Jean Bouin, dont le prix d’entrée est exorbitant et qui se délabre à vue d’œil.
Au lieu d’une vraie politique de proximité qui relancerait la pratique sportive et l’ancrage social du sport à Nice, la ville investit dans des évènements internationaux sans lendemain. Par exemple, on a organisé en 2000 les championnats du monde de patinage artistique mais on a laissé mourir le Nice Hockey Club. On a organisé la finale de la Coupe Davis de tennis en 1999 mais on a perdu l’Open du NLTC etc…Cela est lamentable et il faut saluer dans ce contexte, le dévouement de centaines de bénévoles qui doivent au contraire être encouragés et sentir la mairie derrière eux.
Avez-vous des idées pour améliorer la gestion du sport municipal ?
Elles découlent de ce que je viens de dire. Investir en premier lieu massivement dans les équipements de proximité pour encourager les jeunes niçois – et les moins jeunes d’ailleurs – à la pratique du sport et pour enraciner la culture sportive dans la ville. Nice a pourtant une grande tradition sportive. Il faudrait simplement plus la mettre en valeur. Pour cela, je souhaiterai donner un ancrage social à nos clubs pros, pour qu’ils soient un élément d’identification pour les jeunes niçois, par exemple en nous inspirant de ce que nous faisons à la Région avec les stages « sport et découverte ».
La ville doit aussi prendre ses responsabilités en aidant les petits clubs, en leur donnant des moyens corrects pour assurer une véritable mission de services publics auprès de nos jeunes. Il faudra créer un Office Municipal des Sports qui soit une véritable instance de concertation avec tous les clubs pour, aux cotés de la municipalité, mettre en œuvre les choix opérés avec la plus grande équité.
Quelques axes :
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un travail de fond sur l'éducation physique et sportive dès l'école primaire en lien avec l'éducation nationale. -
La promotion du sport et la mise en place d'une politique de structuration des clubs -
Un véritable observatoire de l'utilisation des équipements afin de permettre l'accès au plus grand nombre. -
Des critères clairs de répartition des subventions croisant différents paramètres : le nombre de licenciés, le coût des équipements, la longueur des déplacements, le nombre de bénévoles, les quartiers touchés etc...et une augmentation significative de leur volume global.
Quel nom donneriez-vous au grand stade de football dans la plaine du Var ?
Vous savez que je me suis prononcé contre ce stade car la meilleure solution pour la ville, pour le club et pour ses supporters me semblait une rénovation du Ray in situ tribune par tribune (cf. le dossier que j’y ai consacré : https://actu.patrickallemand.com). Mais puisqu’il est vraisemblable que ce stade se fera (même si avec cette municipalité, on ne sait jamais !), je souhaiterai que lui soit donné le nom d’un sportif. Je suis étonné de voir circuler les noms de Garibaldi ou Catherine de Ségurane. Le stade doit prendre le nom du sportif qui symbolise le mieux l’OGC Nice. Pancho GONZALES me paraît être celui là, parce qu’il assure le lien entre le passé glorieux de notre club et le présent. Il y a d’autres possibilités : Yeso AMALFI, Jean-Pierre ADAMS etc… mais « Pancho » c’est le monument de notre club.
Vos souhaits pour la nouvelle année du sport local ?
De belles victoires pour nos clubs pros, un ancrage des clubs encore plus grand dans la vie des quartiers populaires, une fin de saison en trombe pour le gym… et un espoir secret : le renouveau du rugby à Nice. J’essaie d’ailleurs d’y contribuer. La Région finance une école de rugby dans les quartiers Est.
Quels sont les clubs ou sportifs que vous suivez à Nice ?
Je suis régulièrement tous les résultats des clubs qui représentent la ville de Nice, même si je n’ai pas toujours le temps de répondre à toutes les invitations. Cela fait un moment que je prévois d’aller voir jouer le Nice Volley Ball – qui fait une très belle saison et reste en course pour les playoffs – sans trouver le temps. Je monte quand même très souvent au stade du Ray pour voir jouer le Gym et j’ai une faiblesse pour le CSC Vieux-Nice, que j’irai voir jouer bientôt – je l’ai promis à son président, Max Payan.
Je suis aussi un amateur de boxe et régulièrement je vais aux réunions organisées à Nice, que ce soit par Nice Azur Boxe de Daniel Olivieri ou par le Nice Pugilist Club de Marc David. La dernière à laquelle j’ai assisté, organisée par le NPC, a été excellente, même si elle s’est conclue par la défaite très honorable de Denis Saïoni.
Vous pratiquez vous-même un sport ou une activité sportive ?
Je n’ai plus trop le temps malheureusement, même si j’ai récemment fait une pige comme gardien pour dépanner un club de foot à 7. L’occasion de vérifier que j’avais vieilli ! Mais j’ai longtemps fait du vélo à l’UFOLEP et à la FSGT. J’ai arrêté la compétition en 1987 mais j’ai appris à être endurant et tenace. Cela me sert beaucoup aujourd’hui.
Votre meilleur moment de sport cette année ?
Cela n’avait pas été du grand football, mais d’un point de vue émotionnel je dirais le sauvetage de l’OGC Nice lors du match contre Auxerre au mois de mai dernier. Sinon, je retiens surtout un combat de boxe, le plus beau que j’ai vu depuis longtemps : Diego Corrales contre Jose Luis Castillo et la finale de Tennis du Masters féminin : deux françaises c’était exceptionnel et pas usurpé. Quel match !
