Le tableau ne sera achevé que ce dimanche mais on peut dire qu’à la veille du deuxième tour des législatives, le paysage politique français pour les cinq prochaines années sera probablement teinté d’une couleur « rose » (avec quelques touches de rouge et des petites traces vertes).
Le PS restera le mastodonte de la gauche et, s’il n’aura pas les pleins pouvoirs au palais Bourbon, sa domination restera telle qu’il aura des rapports somme toute aisés avec ses alliés.
L’UMP est le grand perdant de cette campagne 2012 : Après avoir perdu la présidentielle, le parti de la droite sera aussi minoritaire au Parlement.
Le message confus envoyé aux électeurs n’a pas payé, au contraire. De quelle droite doit-on parler ? D’une droite gaullo-sociale, ou libérale ou conservatrice ou plus « musclée », lorgnant vers le Front National et sa version « mariniste » ?
Il est aisé de penser que, privé de tout pouvoir et avec une ligne politique qui reste à déterminer, sauf bien sur celle de s’opposer à la majorité présidentielle et parlementaire, l’UMP devra repenser à sa stratégie, voire à son organisation même : Parti unique avec un leader reconnu et charismatique ou fédération de courants ou sensibilités conservatrices ?
La bataille, facile à prévoir, pour le leadership du parti occupera les énergies pendant les prochains mois et le vrai/faux abandon de la politique de la part de Nicolas Sarkozy est également un grand point d’interrogation.
Il faudra aussi reconstruire le moral des troupes, les défaites sont difficiles à digérer ainsi que le pouvoir et les avantages qui vont avec dans l’action politique. Et après tant de temps de bonne cuisine, revenir au fast food politique ne sera pas un exercice facile
Enfin un autre constat s’impose. Le FN est le troisième parti de France. Toujours brun ou en train de virer vers une couleur plus bleu marine ? Le nouveau leadership de Marine Le Pen, qui n’est plus seulement « la fille de » est en train de montrer un parti avec un nouveau visage même s’il demeure ouvertement xénophobe. Et reste plus fort que jamais, sa puissance d’attraction s’exerçant aussi bien sur les électeurs que sur des députés UMP.
Le PCF a souffert de la stratégie du Front de gauche et n’est pas sûr d’obtenir un groupe parlementaire.
Quant au Modem, il a donné la démonstration que le centre est voué à la disparition s’il s’obstine à refuser des alliances à droite ou à gauche. La preuve en sont les Verts qui tirent leur épingle du jeu grâce à un accord avec le PS.