La nouvelle association » Les amis du Maire » a fait ses débuts à l’occasion d’une grande soirée publique (environ 2 000 personnes présentes selon les organisateurs) qui s’est tenue hier à Acropolis.
Dans la salle, l’aréopage de la ville et de la métropole, élus et collaborateurs, militants et sympathisants UMP, employés et fonctionnaires municipaux en bon nombre. Après l’horaire de travail tombe le devoir de neutralité politique et chacun est libre (ou conseillé) de manifester son appartenance politique.
Au menu, la présentation de l’équipe dirigeante (Pierre-Paul Leonelli en Président de l’association, Dominique Estrosi-Sassone et Benoît Kandel en étant les deux vice-présidents) tandis que Denise Fabre (heureuse de toute évidence d’avoir retrouvé pour une soirée les gestes et paroles de son ancien métier en tant que maitresse de cérémonie) se voit réserver la place classique de la doyenne : Celle de la présidente d’honneur.
En apéritif, l’introduction de Pierre-Paul Leonelli fut solennelle: « Depuis mars 2008, Christian Estrosi se consacre sans relâche et avec toute son énergie à mettre en œuvre les actions pour réaliser les engagements qu’il avait pris devant vous à l’occasion de son élection à la Mairie de Nice. Jamais Nice n’avait connu un tel renouveau : Embellissement, rayonnement, dynamisme. Un renouveau qu’il mène au service de nos enfants, de nos aînés, de notre patrimoine, de nos emplois, de notre pouvoir d’achat… C’est la raison pour laquelle, afin que notre engagement pour Nice autour de notre Maire puisse se renforcer, nous avons décidé de créer « l’Association des Amis du Maire ». Elle est ouverte à toutes les Niçoises et à tous les Niçois qui ont Nice dans le cœur et qui souhaitent préserver son histoire, son patrimoine, ses coutumes et plus généralement son identité ».
En entrée , le menu prévoyait les interventions des différents adjoints qui, à vrai dire, ne purent que s’ajouter aux propos hagiographiques précédents.
Par contre, intéressante fut la déclaration d’Eric Ciotti, que les opposants mais aussi certains amis, voudraient voir en rival (histoire de créer une situation de confusion et d’affaiblissement général) : Il n’en aura pas été ainsi, l’ancien collaborateur et bras droit de Christian Estrosi, s’il a appris à voler de ses propres ailes, reste fidèle à cette alliance qui fait de ce remarquable tandem, le duo qui gère le pouvoir à Nice et dans les Alpes-Maritimes.
Le plat de résistance fut bien sur l’intervention de Christian Estrosi: là aussi pas de surprise, l’allocution fut abondante (une heure et demi) face à un public fidèle qui n’aura même pas eu le temps de trouver justement le temps long !
Le Maire de Nice ne manqua pas l’occasion de brosser un tableau exhaustif de sa mandature et d’envisager déjà le programme à venir pour la prochaine (Top départ pour la pré-campagne électorale.) : Tout y passa, la métamorphose de Nice (la rénovation de la ville, les grands travaux tels que la Coulée Verte, le Grand Stade Allianz Riviera, la Gare du Sud, l’hôpital Pasteur etc…) , l’engagement personnel ( « depuis 25 ans, chaque jour, chaque heure, je me suis employé au service de Nice et de son comté »), l’amour de sa ville (« La première source de ma force vient de ce sol de Nice, elle est géante, inépuisable »)…
Ne pouvait manquer la critique tout azimut contre le gouvernement avec un appel à la résistance et de la citation historique du Général De Gaulle (Par honnêteté intellectuelle, on doit dire que la comparaison parait , en plus qu’immodeste, assez déplacée tout au moins à l’égard du contexte car on peut légitiment critiquer et s’opposer à l’action du gouvernement mais la comparer à l’occupation du sol national de la part d’un occupant en armes…c’est tout de même autre chose).
Deux nouvelles intéressantes pour le futur : L’ancien Palais du Sénat (au fond du cours Saleya) sera destiné, après rénovation, à accueillir le Centre du Patrimoine et la Promenade des Anglais, (après le lifting en cours) sera proposé à l’inscription, par l’Unesco, au patrimoine mondial.
Deux excellentes initiatives qui ne pourront que trouver l’adhésion unanime de tous les niçois, fort justement fier de leur histoire.
Bien sur, on pourrait analyser avec attention les différences entre le discours de Christian Estrosi et les réalités parce que, si Nice est une belle signature, comme dit avec fierté légitime son maire, elle n’est pas non plus ce paradis terrestre que l’on pourrait croire en écoutant ses envolés lyriques.
Mais d’autre part, que doit dire un maire qui se prépare à demander à ses concitoyens de le renouveler dans cette magistrature sinon que son action a été la meilleure possible ?
On sait que les critiques motivées sont plus utiles que trop d’auto-satisfecit et que les conseillers avisés et sincères sont mieux que les « laudatores » (Quand on écoute la jeune conseillère municipale, Marine Brenier, elle qui devrait représenter l’audace et l’impertinence de la jeunesse, dire dans son intervention que Christian Estrosi est « l’incarnation de Nice », on se demande quels sont les liens entre la transcendance et l’action politique !).
Mais, on sait aussi que la politique actuelle préfère à la vérité, l’apparence, l’effet et la sensation. Que le l’homme ou le parti politique victorieux n’est plus celui qui présente le meilleur bilan ou le meilleur programme mais celui qui sera doté de l’image la plus marquante car les images vont bien plus vite que les arguments et leurs nécessaires compréhension.
Nous sommes au règne de l’opinion rapide, des décisions réactives, au règne de l’aléatoire et de contingence. Donc acte.
Et pour ne pas démentir le président des « Amis du Maire » qui avait annoncé que ce meeting ne serait pas politique mais « Un moment d’amitié et convivialité », on dira que ce fut au final une belle soirée.
