La tribune – aux tons de la Sainte Inquisition- cosigné par 61 élus LR du département ces jours derniers à l’initiative d’Eric Ciotti sur l’affaire Benalla sentait tellement l’instrumentalisation que ne pouvait pas rester sans réaction de la part des députés départementaux de la majorité présidentielle.
S’il s’agit d’une « affaire d’Etat » , que des élus locaux s’expriment c’est leur droit, mais montre aussi le caractère spéculatif de leur initiative , qui par ailleurs ne sert strictement à rien ( qui l’aura lit la tribune hors département ?) , sauf pour faire constater qu’un certain Christian Estrosi s’ en est démarqué .
En fait, il est claire à tout le monde, que le but de l’initiative n’était pas tellement d’épingler le Président de la République – d’ailleurs Eric Ciotti le fait au quotidien- mais son allié « de fait » , dont on veut montrer ,une fois de plus, le positionnement hors parti.
Nous, députés LaREM des Alpes-Maritimes, avons pris connaissance avec stupéfaction de la tribune cosignée par 61 élus LR du département. Aussi, nous souhaitons rétablir la vérité par des faits incontestables que l’opposition instrumentalise.
Les évènements survenus le 1er mai dernier sont choquants et inacceptables, c’est pourquoi le directeur de cabinet du Président de la République a pris une décision dès le lendemain : Monsieur Benalla a été mis à pied pour quinze jours, avec suspension de salaire.
À la demande des députés de la majorité, en 24 heures, la commission des lois de l’Assemblée nationale s’est transformée en commission d’enquête parlementaire. C’est la première fois qu’une commission se réunit si rapidement.
Deux autres enquêtes sont également en cours afin de rétablir la vérité : le ministère de l’intérieur a saisi l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN), le Procureur de la République a également été saisi, 5 gardes à vue ont été prononcées et les auditions ont immédiatement commencé.
Ces réactions administrative, judiciaire et parlementaire sont rares par leur célérité et leur intensité.
Concernant les auditions du ministre d’État Monsieur Gérard Collomb et du préfet de police de Paris Monsieur Delpuech, 155 questions ont été posées par la commission des lois de l’Assemblée nationale, dont 114 par des membres de l’opposition qui bénéficient donc de tout l’espace pour poser les questions qu’ils souhaitent dans le cadre des procédures prévues par la constitution.
Concernant des fausses informations qui ont été véhiculées par l’opposition, Monsieur Benalla n’a jamais été en charge de la réorganisation des services de sécurité de la Présidence de la République. Il a été associé au chantier, mené sous l’autorité des chefs du GSPR (Groupement de Sécurité du Président de la République) et du commandement militaire.
L’Élysée n’a jamais encouragé Monsieur Benalla à se porter candidat au poste de sous-préfet, puisqu’il n’a pas l’âge minimum requis (35 ans). Aucune demande n’a été faite au ministère de l’Intérieur à ce sujet et le Président de la République n’a évidemment pas poussé cette nomination, impossible par nature.
En revanche, Monsieur Benalla était effectivement habilité « secret défense », ce qui est le propre de tous les collaborateurs de l’Élysée qui ont accès à l’agenda du Président.
Le Président de la République ne se défausse aucunement de ses obligations. En s’exprimant hier soir, il a ainsi assumé avec courage et détermination ses responsabilités.
Le temps médiatique n’est pas le temps judiciaire. Il est urgent de laisser travailler la justice pour que la vérité soit faite. Il est de notre devoir de respecter les institutions et de se concentrer sur l’examen des textes cruciaux pour notre démocratie.
Loïc DOMBREVAL, Cédric ROUSSEL, Alexandra VALETTA-ARDISSON