A tout seigneur, tout honneur. C’est à Christian Estrosi, Maire de Nice et Président de la Métropole Nice Côte d’Azur et candidat à sa succession, d’ouvrir nos « Entretiens ». Il est l’homme à battre, plus qu’un simple candidat. On pourrait même dire que si les autres candidats aspirent à la victoire, lui ne pourra que perdre !
Homme d’expérience avec 30 ans de vie politique, il a un parcours peu commun qui ne nécessite pas d’être rappelé. Si on reste dans le cadre local , il est le « seigneur » des lieux et exerce son pouvoir avec détermination. Il n’est pas un spéculatif, ni un grand théoricien mais un pragmatique qui s’inscrit dans l’action. On pourrait même dire pour lui la joie de l’âme est dans l’action.
Ses adversaires lui reprochent les effets d’annonce, un gaspillage des deniers publics, l’omniprésence médiatique permanente et parfois oppressante et nombre de manifestations dispendieuses et inutiles.
Jamais en panne de projets, à son bénéfice, reste toutefois un certain nombre d’actions bien concrètes comme l’Allianz Riviera, la coulée verte de la Promenade du Paillon ou encore la médiathèque Louis Mille à l’ancienne Gare du Sud..
Il veut être, pendant une nouvelle mandature, ce maire « omnia omnibus ubique » (Tout, pour tout le monde, partout), avec l’ambition de faire de Nice une grande signature internationale.
Et, si c’était en tendant la main plutôt que de serrer les poings envers tous ceux qui ne pensent pas comme lui ? Un bon Maire ne doit-il pas être, avant tout, un grand fédérateur ?
Nice Premium: Les élections municipales sont la rencontre des citoyens avec « leur » maire …Comment vous positionnez-vous par rapport à ce principe de
proximité ?
Christian Estrosi : D’abord, je n’ai pas attendu la campagne pour aller à la rencontre des Niçoises et des Niçois. Depuis 6 ans, je rencontre chaque jour des niçois qui me parlent de leurs attentes pour notre ville, leur fierté de voir leur ville s’embellir mais aussi de leurs craintes à l’égard de la politique gouvernementale qui écrase leur pouvoir d’achat.
Cette politique de proximité, elle est permanente. C’est donc tout à fait logiquement que je propose à l’ensemble des niçois de prendre part au projet que je proposerai le moment venu en s’inscrivant dans des groupes de travail ou en laissant une
contribution sur mon site internet : www.estrosi-2014.fr
NP: Pensez-vous que cette élection sera-t-elle influencée par la situation
nationale ?
CE : Oui, car les politiques gouvernementales inquiètent profondément les Niçois. Ils ne supportent plus les mensonges et l’embrouille de M.Hollande qui promet depuis 6 mois de baisser les impôts qu’il a pourtant augmenté lui même considérablement. Le rôle d’un maire est de protéger ses administrés. C’est la raison pour laquelle, pour la sixième année consécutive, j’ai souhaité que la ville de Nice vote un budget sans augmentation de la fiscalité.
NP : Nice, comme la France, est en train de sortir de la crise de ces dernières années. Le but est d’avoir plus de croissance. Comment le développement économique sera-t-il favorisé ?
CE : En créant un cadre général de développement. Nous venons de jeter les bases de notre stratégie économique pour les années à venir: réorienter le modèle économique pour le diversifier, le rendre plus technologique, plus créateur d’emplois et de richesses collectives. L’OIN Eco-Vallée est, et sera, la pièce-maitresse de cet axe. J’ai promis 30 000 emplois à l’horizon 2020 et grâce à l’implantation d’Ikea, du siège régional d’EDF, de Veolia, de GDF-Suez et nous sommes déjà à plus de 4000 emplois garantis.
NP : Vous êtes un partisan inconditionnel de l’événementiel…
CE : Oui, parce que cela soutient l’emploi. Les retombées économiques du tour de France, de la coupe du monde de patinage, des Jeux de la Francophonie et du Nice Jazz Festival se comptent en millions d’euros… Nous sommes passés de 500 évènements par an en 2008 à 1500 aujourd’hui…
NP : Quelle est votre ambition ?
CE : Mon ambition est de faire de Nice et la métropole Nice Côte d’Azur qui rassemble 49 communes, le territoire où l’on est le plus heureux de vivre tout en gardant et en développant notre cadre de vie exceptionnel. Et ce dans une perspective qui concerne aussi le moyen et haut pays pour réussir un développement équilibre avec le littoral.
NP : Vous vous déclarez partisan de « l’estrosisme ». Mais, il existe également un anti-estrosisme… En plus de vos adversaires traditionnels de gauche et d’ extrême-droite, une partie de la droite « niçoise » veut vous défier…
CE : Les Niçois sont juges de ce que j’ai accompli en six ans de mandature. Certains, à qui j’avais signifié que la constitution de la prochaine liste reposerait sur le mérite et l’acharnement au travail ont préféré tenter une aventure basée sur des ambitions personnelles. C’est leur problème. Moi, j’attends les propositions !
NP : Si vous êtes élu, avec la mise en application de la loi interdisant le cumul des mandats, en 2017, vous devrez choisir entre la mairie et la députation ?
CE : J’ai déjà eu l’occasion de dire que je choisirai quoi qu’il arrive mon mandat de maire.
NP : les femmes auront une place importante dans votre future équipe ?
CE : Je crois avoir déjà démontré une grande ouverture en ce sens dans cette mandature. Un nombre important de délégations leur ont été attribuées et je me réjouis de la qualité de l’engagement et du travail accompli. Bien sur, elles auront toujours de grandes responsabilités aussi si je suis élu,
