« Nous en avons assez d’être les seuls à gérer les problèmes. On n’a pas à faire le travail de l’instituteur, du médecin, de l’assistante sociale. Pour nous il est urgent d’organiser un Grenelle de la sécurité », exige Jean-Claude Delage. Cet impératif fera partie de la motion déposée dans toutes les préfectures le 13 novembre. Les deux autres thèmes importants sont la « reconnaissance du travail des policiers partout, avec une baisse de la délinquance et que la justice suive le travail des policiers. C’est une priorité car c’est le bon sens avec la nécessité d’une peine plancher. J’espère aussi que lundi, le préfet des Alpes-Maritimes recevra le syndicat Alliance au moins pour ouvrir la porte », ajoute le secrétaire général. Il se refuse d’entrer dans le jeu des politiques même s’il avoue « se sentir mieux soutenu par Nicolas Sarkozy » et qu’il précise que le syndicat rival UNSA a appelé à voter pour Ségolène Royal. « Quand Nicolas Sarkozy critique les magistrats idéologues qui ne me mettent pas en prison un jeune qu’on a arrêté 70 fois on est d’accord. Mais ce n’est pas faire de la politique », justifie-t-il.
« Il est hors de question de nous retirer et céder du terrain aux voyous et de les laisser s’installer »
La police de proximité c’est « mettre du bleu mais sans possibilité d’action ni judiciaire ni d’interpellation ni de travail d’investigation. Il faut mettre du bleu dans les quartiers mais pas seulement pour mettre du bleu. Si, aujourd’hui, on se fait agresser c’est parce qu’on est présent. La police préventive c’est une utopie et la police de proximité pas le débat » Pour lui, les effectifs sont très mal utilisés surtout « pour des missions qui n’ont rien à voir avec des missions de police et qui occupent des milliers de fonctionnaires de police tous les jours ».
Il tait de suite le début de polémique comme quoi les policiers auraient reçus des consignes pour moins intervenir dans les quartiers : « On vient de le voir à Nice où les policiers sont très vite intervenus pour stopper les affrontements entre deux communautés. Il est hors de question de nous retirer et céder du terrain aux voyous et de les laisser s’installer. Je prône le devoir de rester dans tous les quartiers pour que les gens honnêtes puissent vivre ». Il réclame qu’on reconnaisse la dangerosité du métier avec une meilleure rémunération.
Sur le plan local, c’était l’occasion de dresser un état des lieux. La priorité se situe à l’ouest du département avec un gros souci d’effectif sur Cannes : -25% sur 20 ans alors que Cannes reçoit le même nombre de plaintes qu’une ville de 300 000 habitants. La police municipale est plus nombreuse ce qui pour le syndicat Alliance provoque des situations aberrantes « où c’est la police nationale qui vient en renfort de la police municipal ». Nice connaît également des problèmes similaires surtout l’été : « Nice n’est pas classée en tant que station balnéaire. Ainsi on n’a pas de renfort en saison estivale. » Dernière requête : classer les Alpes-Maritimes en zone 1 comme les départements de l’Île de France alors qu’actuellement le 06 se trouve dans la même zone que la Creuse…
Toutes ces revendications se retrouveront sur les bureaux de tous les préfets de l’hexagone. Les Policiers auront clairement exprimé leur condition d’exercice de leur profession et leurs difficultés actuelles d’assurer la protection des biens et des personnes.
