La campagne électorale commence a prendre pied et chaque candidat est dans l’obligation de choisir son cheval de bataille. Celui de Patrick Allemand, candidat socialiste, sera sans aucun doute celui de la dette de la ville de Nice et de la Métropole, les deux collectivités dirigées par Christian Estrosi, son adversaire traditionnel.
Un thème que le PS a bien décidé d’agiter devant les électeurs comme la muleta du torero devant son taureau. Entrons donc dans l’arène…
L’argument est sensible compte tenu de l’engagement pris par le maire sortant ne pas toucher à l’impôt local pendant la prochaine mandature et qui indique ne pas l’avoir fait pendant cette mandature qui va s’achever (sans compter l’augmentation de près de 15% en 2009…. Mais, en politique, si on est dans l’obligation de dire la vérité, on n’est pas nécessairement obligé de dire toute la vérité!.
Les socialistes ont donc trouvé pour ça un slogan blessant à l’égard de Christian Estrosi : « Fils de Nice, père de la dette », en faisant allusion au titre de son dernier opus dans lequel le maire de Nice revendique toute sa nissartitude.
La riposte ne s’est pas faite attendre et le Maire de Nice a convoqué un Conseil Municipal pour avoir l’autorisation de porter l’affaire en justice contre ces dires pour « propagation de fausses informations » et « diffamation ».
Mais, Patrick Allemand réfute cette attitude : « Les problèmes politiques ne se règlent pas dans un prétoire » et relance à son tour « Christian Estrosi c’est un peu comme Attila, là où il passe les finances trépassent. »
Les finances, venons donc à ces finances. Heureusement les chiffres* ne sont pas contestés par les deux camps.
Seulement Patrick Allemand, lui, les additionnent pour en arriver à un total de 1,3 milliard d’euros et en tirer la conclusion que « Depuis 2008 l’encours de la dette globale a augmenté de 738,6 à 1 331 M€ d’où une augmentation de 80% ».
Il ajoute également à cela l’endettement du Conseil Général après le passage de la Communauté Urbaine en Métropole à partir de 2012 avec l’intégration des compétences de celui-ci, compte tenu de la nouvelle instance territoriale, pour en arriver à la comparaison finale avec les autres villes de taille comparable qui ferait, selon l’élu socialiste, de Nice la ville plus endettée par habitant avec 3 673 euros.
Et affirmer, dans sa bataille personnelle avec le premier magistrat : « Christian Estrosi est une machine à produire des dettes. Le champion de la dette s’était déjà fait la main au Conseil Général (Il en fut le président entre 2003 et 2008) avec une nette augmentation alors que son successeur, Eric Ciotti,lui, fait pas mieux ».
Pour terminer son réquisitoire – tel un entrainement avant l’heure ? – en appelant à la comparaison avec la situation du Conseil régional, une des cibles préférées du maire de Nice : « En quinze ans , le Conseil Régional PACA a porté sa dette de 730 à 1809 M€ d’euros avec une variation de 1079 ME. Christian Estrosi , d’abord au CG 06 de 2003 à 2008, a augmenté la dette de 657,7 M€ en de 2008 à 2013, et en tant que maire de Nice et président de la Métropole de 590,5 M€. Une situation comparable ? Bien sur que non, les chiffres montrent bien la réalité des choses ».
Pour Patrick Allemand: » Quelle que soit la collectivité dont il a le gestion, la dette flambe. C’est une véritable machine à produire la dette. Il est de mon devoir de donner aux niçois l’accès aux chiffres, de leur monter la réalité de leur endettement et de dénoncer la gestion irresponsable du maire de Nice ».
Réponse attendue à présent par le premier magistrat qui réfute en bloc toutes ces accusations qui risquent fort d’être un véritable leitmotiv dans une campagne des municipales qui est lancée grand train…
