Paroles et musique pour les voeux de Patrick Allemand à une belle petite chambrée de ses amis et fans au cours d’un sympathique après-midi. On laisse le petit concert des chansons d’auteur de côté, pour aller aux propos et messages distillés par celui qui, demis de ses responsabilités régionales après un long bail, veut replonger dans la vie politique locale. Sa cible annoncée est, et ce n’est pas nouveau, Christian Estrosi.
Un objectif qui ne manque pas d’ambition, si l’on considère que, après le résultat des régionales, le maire de Nice a le vent en poupe, alors que l’élu socialiste, lui, est tombé de son destrier, à défaut de piédestal .
L’ancien Vice-Président du Conseil Régional de PACA est revenu sur les élections du mois de décembre dernier: » on savait qu’on aurait eu des difficultés mais on ne pansait pas que Marion Le Pen aurait fait un score de plus de 40 % au premier tour » et a confirmé la justesse du désistement socialiste au deuxième tour: » Ce fut un geste républicain, malgré ses positions droitières, Christian Estrosi n’est pas Marion Le Pen ».
L’absence d’une représentation socialiste dans l’hémicycle régional ? « Cela ne signifie pas que nous serons absents du débat et silencieux à l’extérieur. Nous participerons à la Conférence Territoriale que Christian Estrosi s’est engagé à mettre en place et nous serons vigilants sur la cohérence des actes de sa gouvernance »;
Opposition, c’est toujours bien. Mais quelle opposition et avec qui ? L’ indication est toujours la même: c’est le rassemblement des forces de gauche qui peut créé les conditions pour avoir quelques chances de succès.
Bon, très bien, mais pour l’instant, de cette union on n’en voit pas la couleur. D’ailleurs, ni les radicaux, ni les communistes n’étaient présents dans la salle, même simplement par courtoisie, et, il y a quelques jours, Dominique Boy-Mottard a mis, dans un communiqué, les points sur les « i » quant au rôle de Patrick Allemand en tant que président du groupe » Une alternative pour Nice »: « Le président coordonne le groupe et ne le représente pas à titre individuel ». C’est clair, non ?
Ne parlons pas des communistes et encore moins des mélenchonistes, enfermés dans leur lutte anti-gouvernementale et qui n’ont aucune intention de descendre des barricades.
Et que dire des écologistes, une armée mexicaine plus qu’un parti politique. Perdus dans l’épais brouillard de leurs idées, mais encore plus tétanisés par les rivalités et ambitions personnelles.
Au de-là des propos de routine que Patrick Allemand a distillé tout au long de son allocution, la question qui planait dans cette réunion de militants, reste toujours la même et de toute actualité: le PS saura-t-il retrouver le rôle qui est (était ?) le sien, celui de première force d’opposition ?
Personne ne peut le dire mais il faudra peut-être regarder du côté du renouveau porté par Xavier Garcia, le nouveau secrétaire départemental, et de Ladislas Polski et de sa nouvelle initiative de « Débout La Gauche ».
Pour l’instant, il ne reste qu’à tenir le cap. Dans les moments difficiles, ce n’est pas toujours un objectif des plus simples…
