Jean-Christophe LAGARDE est passé à Nice pour des raisons familiales. L’occasion pour aller à l’encontre des cadres locaux du parti à la veille du Congrès national de l’UDI qui se tiendra ce dimanche à Versailles.
Le thème central de ce congrès est la participation, ou non, à la primaire organisée par Les Républicains qui, dans ce cas, deviendrait la primaire de la droite et du centre. Les 23 000 adhérents auront tranché avec un vote électronique mais le résultat est escompté puisque le bureau politique s’est exprimé en ce sens.
Clairement et fortement ancré à droite, l’UDI est un allié fidèle de la droite républicaine dans le territoire niçois et dans la région.
Son président départemental, Rudy Salles, par ailleurs député, occupe des places importantes dans l’échiquier politique local et certains des ses membres figurent parmi les élus des communes, du conseil départemental et, maintenant, régional.
Depuis dix jours à lire les journaux, Jean-Christophe Lagarde explique que son parti n’ira pas à ce scrutin en l’absence d’ouverture des négociations qu’il réclame en vain depuis fin janvier avec LR. Il l’a ainsi confirmé aux militants lors de son petit discours.
En jeu, la prise en compte de certains positionnements politiques mais surtout le poids de la représentation de l’UDI aux législatives qui suivront la présidentielle.
En clair, le label UDI se paye si on veut faire passer les primaires du mois de novembre pour le choix du futur candidat unique et ne pas laisser la porte ouverte à des candidatures qui pourraient se revendiquer comme « centristes » .
« Unis on gagne, divisé on perd » – on dit à l’unisson les deux leaders.
Dans ce jeu de «gonflette» entre Les Républicains et l’UDI, Sarkozy fait la sourde oreille. Lui, il préfère gagner la primaire et négocier ensuite une alliance en position de force plutôt que se plier à l’appétit du pouvoir des centristes.
Puis, il pense plus facile et plus utile de passer des accords en douce avec quelques barons de ce parti, qui ne manque pas d’ambitieux à titre personnel.
Seul Alain Juppé, candidat qui a les faveurs d’une bonne partie des adhérents de l’UDI, a pris la plume pour dire à Lagarde qu’il était ouvert à «un accord de gouvernement» avec les centristes et prêt à investir les députés sortants (29 députés UDI actuellement).
Dans cette impasse,le vote de dimanche servira à donner corps à une ligne d’autonomie vis-à-vis du plus puissant allié.
En fait , les deux partis sont indissociables et le savent bien. Ce différend, au delà des apparences, est juste une question de partage du gâteau: chacun veut une part la plus grosse possible. Attention toutefois qu’il ne reste pas que des miettes…
Le reste est juste une question d’habillage… D’accord pour le respect de la forme mais le contenu, c’est mieux !