Un Christian Estrosi étonnamment calme et posé, lui qui normalement marche à l’adrénaline, a tracé le panorama de la situation économique de Nice et de sa métropole et dévoilé ses prochaines perspectives et ses grandes orientations.
Un public nombreux et attentif, en présence de l’oligarchie locale, pour entendre parler de la business community de ce territoire en pleine mutation que son Président souhaite transformer, à partir d’une célèbre station touristique, en une moderne technopole européenne et mondiale.
L’intention est belle, le propos est noble : restent à présent à définir les conditions pour sa réalisation. La volonté et la détermination de Christian Estrosi ne sont certes pas en doute, mais si c’était si simple…
Bref, le one-man-show du Maire-Président a eu le mérite de rappeler la liste des projets en cours et l’engagement en terme d’investissements dont le tissu industriel local a bénéficié et continuera à en bénéficier grâce au Small Business Act métropolitain qui favorise les entreprises locales dans les offres publiques.
Quant à la densification industrielle du territoire, deux nouvelles zones d’activités sont en projet : l’une sur les communes de Castagniers et Colomars à l’usage des PME/TPE et l’autre à Carros (renforcement de celle existante), Saint-Esteve et Saint-Jeannet.
Cette orientation voudrait rééquilibrer le développement commercial de la Plaine du Var, pour l’instant occupée de plus en plus par des centres commerciaux qui ont le mérite de porter des emplois mais qui sont bien loin d’avoir le profil innovant des activités d’une OIN.
Face à ce gigantisme commercial qui est en train de faire de la Plaine du Var, une Market Valley plus qu’une technopole, et l’impact négatif sur les activités de commerce de proximité, une nouvelle initiative a été annoncée : la constitution d’un fond à destination du commerce de proximité financé par ces mêmes groupes de distribution. Pour en faire quoi ?
La politique ambitieuse du Maire-Président (3,7 milliards d’euros ont été injectés par la Métropole et la Ville de Nice dans l’économie) représente un levier intéressant mais qu’il faut accompagner et faire fructifier.
D’où l’appel de Christian Estrosi à un parterre plus orienté à la conservation des acquis et à la lamentation qu’à une audacieuse réaction : » j’ai besoin de vous ! Je ne pourrais pas poursuivre sans vous ».
Cet appel ne cache-t-il pas une vérité plus profonde : en fait, sans l’adrénaline de son Maire-Président, Nice Métropole ne serait-elle pas qu’un territoire touristico-balnéaire ?
