Nice-Premium : Selon vous, quels sont les points positifs du PS par rapport aux autres partis représentés ?
Michel Vauzelle : Ces élections régionales ne sont pas fondamentalement des élections qui opposent des partis politiques. Il s’agit d’abord d’un choix, que devront faire les citoyens entre deux modèles de société radicalement opposés.
La liste de l’UMP considère qu’il ne s’agit que d’élections nationales, sans contenu régional, au cours desquelles il faudrait simplement manifester un soutien au Président de la République. Un soutien, également, à des politiques datées, celles qu’avaient initiées dans les années 1980 Margaret Thatcher au Royaume-Uni ou Ronald Reagan aux Etats-Unis, et qui ont depuis démontré leur profonde inefficacité.
A l’inverse, il y a les listes de l’Alliance de l’Olivier, avec les socialistes, le parti radical de gauche, le mouvement républicain et citoyen, mais aussi les communistes et les Verts lorsqu’ils décideront de nous rejoindre. Nous défendons un modèle de société français, fondé sur nos valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité. Nous défendons aussi le droit à l’existence de la Région et la possibilité pour les citoyens de Provence-Alpes-Côte d’Azur de choisir eux-mêmes leur avenir, plutôt que de se le voir imposer par le pouvoir parisien, comme le souhaiterait l’UMP.
N-P : Comment prévoyez vous de répondre aux attentes des citoyens ? (principaux engagements)
M.V. : Le premier défi à relever, c’est l’emploi. La loi charge l’Etat de cette mission, mais les politiques du Gouvernement sont socialement injustes et économiquement inefficaces. Or, la Région est compétente dans le domaine du développement économique. Nous avons déjà créé 33 000 emplois en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il faut continuer et créer 10 000 emplois par an, grâce à notre Plan régional pour l’emploi, grâce à notre soutien aux entreprises, grâce à notre aide à l’économie sociale et solidaire, grâce à notre capacité d’investissement public…
Au-delà de cela, nous voulons replacer l’humain au centre de toutes nos décisions. C’est l’enjeu d’une société plus juste, d’un développement plus responsable, d’un aménagement plus équilibré de nos territoires. La Région porte cet espoir. Elle est en charge de la construction des lycées : nous équiperons l’ensemble des toits de nos établissement en panneaux solaires. Elle est en charge des Trains express régionaux : nous financerons intégralement les déplacements des jeunes de 12 à 25 ans, qui ont besoin de mobilité, et des plus démunis, qui ont besoin de la solidarité régionale. Ce ne sont que quelques exemple de ce que nous voulons et de ce que nous pouvons faire, mais ces initiatives contribueront, à l’échelle de la Région, à répondre concrètement à des enjeux vitaux.
N-P : Vous vous êtes rendu à Nice récemment. En conclusion de cette visite quels sont les principaux projets que vous avez élaboré pour les Alpes-Maritimes ?
M.V. : Je suis Président de cette Région et je suis souvent à Nice et dans les Alpes-Maritimes. L’équité territoriale et la solidarité régionales sont au cœur de nos actions et de notre projet. Ce département dispose d’atouts formidables, mais il faut relever les enjeux d’un aménagement plus équilibré et d’un développement plus durable des Alpes-Maritimes.
Nous continuerons donc à soutenir et financer les projets structurants. Nous travaillons très bien avec le Maire de Nice Christian Estrosi et nous ferons vivre, avec lui, le Contrat de développement que la Région a signé avec la Communauté urbaine, qui concerne notamment le financement du tramway.
Nous assurerons aussi la modernisation des Chemins de fer de Provence, à hauteur de 100 M€, afin de réaliser un véritable RER de l’agglomération niçoise. Nous soutiendrons encore l’Opération d’intérêt national de la Plaine du Var, qui est vitale pour le développement de tout ce territoire.
N-P : Sur plusieurs tracts, vous évoquez les problèmes rencontrés dans le service public du transport ferroviaire, quelles sont les solutions que vous proposez ?
M.V. : Les Trains express régionaux sont la grande réussite de la Région. Avec 3 milliards d’euros d’investissement, nous sommes parvenus à faire circuler 700 trains chaque jour, contre 290 en 1998. Nous avons amélioré le confort des passagers en achetant 100 nouvelles rames et en en rénovant 190 autres. les résultats sont clairs : le nombre d’usagers quotidiens a augmenté de pas moins de 90%.
Pourtant, ce bilan est partiellement terni par l’attitude de la SNCF, qui est chargée par la loi de faire circuler nos trains : nous lui payons une subvention annuelle de 220 M€ annuels pour cela. Mais sa direction choisit délibérément de supprimer des postes de cheminots : elle a diminué de 12 000 à 8 000 ses effectifs. L’Etat préfère empocher les dividendes issus de l’exploitation du TGV, jugé plus rentable, et semble considérer le service public ferroviaire régional comme un service de seconde classe… C’est cela qui est intolérable !
Pour cette raison, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a été la première de France à exiger des pénalités pour non-satisfaction du contrat passé avec la SNCF. Elles ont été doublées et portées à 15 M€. Je veux aussi expliquer aux usagers que nous devons rester mobilisés pour, ensemble, faire pression sur la SNCF et l’Etat. Nous avons, citoyens de Provence-Alpes-Côte d’Azur, les mêmes droits que les usagers du TGV !
N-P : Quel score espérez vous à l’issue des régionales dans la région PACA?
M.V. : Ce n’est pas fondamentalement une question de score. La question posée est celle de l’existence même de la Région. Ce que j’espère, c’est que les citoyens de Provence-Alpes-Côte d’Azur pourront continuer à choisir eux-mêmes leur avenir, sans que le représentant local de l’UMP de leur impose directement ici ce que l’UMP décide à Paris. J’espère simplement un score qui porte l’espoir et la confiance pour notre région.