Exclue du deuxième tour, la liste de la gauche radicale VIVA! rumine amer. Déjà absente lors de la mandature qui se conclura dimanche prochaine, le ratage de la possible entente ex extremis avec les socio-démocrates et les écologistes a empêché un retour par la fenêtre au Conseil Municipal.
La liste et les associations qui la composent se retrouveront réduits à s’exprimer par voix de communiqués, réseaux sociaux, manifestations publiques. Ce sera mieux que rien, mais comment en être satisfaits.
Alors on tire à boulet sur les « usurpateurs », soupçonnés de manœuvres transversales et de chercher des accords assez flous. Leur tête de liste Jean-Marc Governatori (oui c’est celui du slogan « mon métier c’est la gestion, ma passion c’est l’écologie », qui donne envie de lui demander s’il aime la pizza!) d’après cette supposition, ambitionnerai se voir confier la « gestion environnementale » (définition plutôt vague et qui mériterait plus de précisions).
Si l »accusation de la liste VIVA! devait correspondre à vérité, il y aura de quoi se demander pourquoi Christian Estrosi devrait y répondre autrement que par un éclat de rire. Quelle pourrait être son intérêt ? Neutraliser l’opposition de quelques conseillers alors que sa majorité sera écrasante ?
De plus, même si la Maire de Nice aime être le premier de la classe en tant que novateur, cette fois-ci il serait l’inventeur d’une nouvelle déclinaison de la démocratie représentative: celle en franchising (une formation politique gagne l’élection et puis délègue à une liste minoritaire une partie de ses responsabilités institutionnelles). Pas sur que cela puisse marcher.
Il est vrai que Jean-Marc Governatori est un personnage énigmatique, toutefois…
Ce n’est pas la première fois que Jean-Marc Governatori cherche un « accord » avec Christian Estrosi. Déjà en 2015 entre les deux tours des Régionales, fort de ses 4 %, en contrepartie d’un soutien à Christian Estrosi, Jean- Marc Governatori se vantait d’avoir obtenu des promesses du candidat des Républicains et notamment la création d’un institut pour l’écologie et la qualité de vie en région PACA (doté de 30 millions d’euros de budget sur le mandat), qu’il présiderait en cas de victoire. Peu au fait des réalités régionales, Jean-Marc Governatori ne savait pas qu’un tel institut existait déjà.
Sans doute, tout aussi peu au fait des réalités municipales, Jean-Marc Governatori sait-il que prétendre se voir confier la gestion environnementale par Estrosi aura pour contrepartie d’assumer les choix du même Christian Estrosi ? C’est à dire, par exemple: l’extension de l’aéroport, la bétonisation de la plaine du Var, les projets coûteux comme le déménagement du Palais des congrès, la démolition du Théâtre de Nice…
Jean-Marc Governatori tend la main à Christian Estrosi qui n’en demandait pas tant. Et cela avant même le second tour… C’est là la démonstration, s’il en était besoin, que Jean-Marc Governatori n’a jamais été un homme de gauche, que celles et ceux, d’EELV, qui se sont embarqués avec lui dans cette affaire, au grand désespoir de nombreux militants écologistes, l’ont fait pour des raisons d’opportunité sans être très regardant sur le Président d’AEI…
Pour le second tour à Nice les électrices et électeurs de gauche, celles et ceux qui ont voté pour Viva! n’ont pas de choix. Face au maire sortant, obsédé par les politique sécuritaire, un candidat de l’extrême droite, et un pseudo candidat écologiste bien peu regardant sur l’éthique et qui rêve aujourd’hui de co-gérer avec Estrosi.
Une chose est certaine sur les questions économiques et sociales Christian Estrosi et Jean-Marc Governatori c’est « Blanc bonnet, bonnet blanc » et pour les communistes le 28 juin, ce sera un vote blanc.
Il faut prendre conscience, dès aujourd’hui, qu’il n’y aura pas d’opposition de gauche au sein du conseil municipal, mais uniquement dans la rue et dans les mobilisations associatives et citoyennes!
Robert Injey, liste VIVA!