Dernier meeting de campagne électorale pour Christian Estrosi qui, suite au vote de dimanche dernier au premier tour de cette élection, a pratiquement retrouvé son magistère de premier citoyen.
Avec plus de trente points d’avance sur son premier opposant, le maire sortant peut seulement avoir le regret d’avoir manqué l’élection au premier tour comme ses collègues de parti, Louis Négre au niveau métropolitain, Jean Léonetti et Michèle Tabarot au niveau départemental et Alain Juppé au niveau national.
Le deuxième tour sera donc un cavalier seul pour Christian Estrosi qui aura deux « adversaires » symboliques (encore que probants en termes d’analyse politique) : les abstentionnistes avec le but d’avoir plus de voix qu’eux et la barre des 50% des voix exprimés (résultat non atteint depuis 31 ans).
En tout cas, cette deuxième mandature sera très intéressante à suivre pour la nouveauté que représente la présence au conseil municipale et métropolitain des élus du FN (qui se veulent combatifs et fort probablement imperméables aux sirènes comme le furent ceux de l’Entente Républicaine lors de la mandature qui se termine) et de ceux de la liste Bettati dont on ne peut ignorer les rapports conflictuels existants entre l’ancien adjoint et le Maire de Nice.
Arrivera-t-on à considérer l’exigüe patrouille socialiste et verte, traditionnellement opposante de la majorité de droite, en qualité de force modérée ?
Pour revenir à hier soir, le parfum de victoire pour les uns, et, pour les autres, la volonté de s’afficher.aura fait que la salle du Palace (ex Superstar) à peine rénovée était bondée et l’assistance prête à exploser à toute occasion.
Chauffés par l’introduction du président du Comité de soutien de la candidature de Christian Estrosi, Eric Ciotti , aux tons épiques et répliquant ceux du Général De Gaulle à l’occasion de la libération de Paris le 28 mai 1944 ( Nice restaurée, Nice rénovée…!), les nombreux supporters (le terme sportif s’employant à merveille dans une telle atmosphère) ont réservé à Christian Estrosi un accueil triomphal et applaudissements à tout rompre, de cris et des slogans » Christian, Christian ! » et » On va gagner, on va gagner » ponctuant régulièrement son allocution.
Le candidat, quant à lui, dont on ne peut qu’apprécier le style oratoire de tribun en pareille occasion, dans un discours vibrant a demandé à son électorat qui pourrait se sentir satisfait de la victoire et, par conséquence, se contenter des acquis du premier tour, d’éviter toute démobilisation.
Entouré de ses colistiers – parmi lesquels était frappante la quasi-totale absence de la nouvelle génération 2.0 (Combien de moins de trente ans dans une équipe qui dirigera la ville dans les six prochaines années ?), après un résumé du bilan de sa première mandature et un rappel des points forts du nouveau projet (et d’un plan de développement à vingt ans!), Christian Estrosi a laissé parler son coeur dans un final « homérique ».
Mais, après une campagne menée tambour battant sur le terrain avec l’engagement et l’intensité qu’on lui connait, on ne va tout de même pas faire la bouche fine pour ce final un peu trop « Nicewood » qui nous rappelle, toutefois, que la cité azuréenne a été une des capitales du cinéma français…
