Avec un dernier meeting, ce vendredi midi, dans un lieu, oh combien symbolique, le Théâtre Francis Gag, antre de la tradition culturelle et linguistique niçoise en plein coeur de la vieille ville, Christian Estrosi a donné le dernier coup de collier à une campagne jouée à l’offensive.
Un dernier discours, « le coeur sur la main » aux tons d’une parfaite « nissartité », il a retracé le chemin parcouru et les réalisations pendant la première mandature dans le quartier.
Mais, Christian Estrosi a également tracé la route pour la prochaine qui s’annonce, à ses dires, de bon augure et tout autant prometteuse en résultats.
On peut être d’accord ou pas avec le maire sortant, convenir ou pas avec lui sur les valeurs qu’il proclame et les idées qu’il applique, apprécier ou pas son comportement parfois autoritaire et/ou populaire suivant les personnes et les circonstances, le seconder ou pas dans ses ambitions et réalisations, mais, comment nier cette volonté de fer, cette implication totale pour être un maire plus que de proximité, presque « ubique » ?
D’autre part , en y réfléchissant bien, comment ne pas admettre que la politique est noble mais aussi cynique, qu’il y a une part de vérité mais aussi de mensonge dans tout propos et action, que tactique et propagande sont souvent l’amalgame de la formule de réussite et que l’expérience donne la capacité de voir de près comme de plus loin la réalité sans se bercer d’ illusions ?
Et encore, que la nature humaine est celle qu’elle est, et que les hommes ont des idéaux mais aussi des intérêts, et que ceux-ci ne se déclinent pas qu’en termes généraux, mais bien et souvent en ceux particuliers et personnels ?
Enfin, pour ne pas nier la vérité mais la regarder en face, si le pouvoir dans le service public est neutre, il peut tout aussi bien être « bon » s’il est utilisé pour la communauté tout comme il peut-être « malsain » s’il est utilisé pour soi-même
Ces réflexions de « fin de campagne » nous venaient à l’esprit en écoutant, une fois de plus, le discours de Christian Estrosi, ce matin : Il a pratiquement la victoire dans la poche et il voulait encore abattre ses idées, son engagement et sa volonté.
Ses détracteurs disent qu’il est un « autodidacte » en pensant peut-être lui afficher une étiquette négative, une sorte de péché originel. Mais, tout autodidacte qu’il soit (et alors ?), nul doute qu’il a bien appris la leçon à l’école de la vie politique et montre bien la validité de l’aphorisme : » Le pouvoir n’use que ceux qui ne l’ont pas. », ce qui est à la fois la réponse et l’explication du comment on fait pour survivre à toutes les décennies et les avatars du pouvoir même.
Dimanche, se sera, une nouvelle fois, aux électrices et électeurs d’exprimer, avec leur vote, si Christian Estrosi est le meilleur candidat, ou pas, pour être maire de Nice.
A nous, peu nous importe, mais en tant qu’observateurs extérieur, force est de reconnaitre qu’il sait appliquer à merveille la méthode la plus efficace et performante dans le rapport avec l’électorat : « être en accord avec tous (ou un maximum) afin que tous soient d’accord avec lui ». Non, sans oublier une forte ambition et une vitalité hors-pair.
D’ailleurs, « homo faber fortunae suae » – n’est- ce pas ?
