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22 novembre 2024

Ouverture officielle de la session « Nice-Gênes » de l’IHEDN : « promouvoir l’esprit de défense parmi tous les secteurs de la Nation ».

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jpg_IHokfinal.jpgOn s’y tutoie d’emblée à l’image, paraît-il, d’une confrérie maçonnique. Une sorte de « fraternité d’armes » sans l’obligation de passer par le champ de bataille ni celle d’appartenir exclusivement à la gente militaire. Ce mardi 20 janvier 2009, des uniformes de couleur « Bleu Marine » et « Terre de France » aux multiples rangées de barrettes caractéristiques des colonels -les « étoiles » réservées aux officiers généraux viendront plus tard- se mélangent aux tenues plus ordinaires d’une population civile. C’est en effet dans les locaux du CICA, le Centre International de Communication Avancée sis à Sophia-Antipolis et mis gracieusement à disposition par le Conseil Général des Alpes-Maritimes qu’a lieu l’ouverture officielle de la 176ème session régionale de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale. Organisme placé sous l’égide du Premier Ministre, l’IHEDN a pour vocation de promouvoir et de diffuser un « esprit de défense » à travers l’organisation de travaux de réflexion et la formulation de propositions sur des sujets d’actualité liés aux problèmes internationaux, de défense et de sécurité. Présidence française « active » de l’Union européenne oblige, le thème de cette année définit une perspective : « l’Union Européenne en quête de sécurité intérieure et extérieure ».

Le Colonel Lalanne-Berdouticq
Le Colonel Lalanne-Berdouticq
Déroulement pratique des « opérations » : pendant une période de 18 jours étalée sur plusieurs semaines, sélectionnés selon un principe général -un tiers de militaires, un tiers de fonctionnaires et un dernier tiers de chefs d’entreprise et de personnalités du monde civil susceptibles d’être considérées comme des relais d’opinion-, des « auditeurs », nom porteur d’un statut officialisé par décret du Premier Ministre, suivent des conférences dispensées par des spécialistes et participent activement à différents débats qui se succèdent à un rythme soutenu. Ils se répartissent entre six comités spécifiques. A l’issue d’un des séminaires qui se tiendra à Gênes, un déplacement destiné à favoriser la cohésion entre les « auditeurs », ces derniers devront rendre des travaux écrits, résultats de leurs cogitations qui seront directement envoyés à Paris et qui contribueront -osons le croire- à la réflexion militaire et politique dans son ensemble.

Dans la liste des auditeurs, disponible sur le site de l’IHEDN ( https://www.ihedn.fr/formations/sr_liste_176.pdf ), on peut notamment relever la présence de personnalités politiques comme celle du Directeur de cabinet du Député-Maire de Nice, Jean-Robert Lefèvre ainsi que celles de Benoit Kandel et de Jean-Pierre Mangiapan, respectivement 1er Adjoint au Maire de Nice et son homologue pour Villefranche sur mer. La participation de nombreux universitaires, professeurs et proviseurs, comme Claudine Batazzi-Alexis, Maître de conférence à l’IUT de Nice, atteste de la priorité accordée par les responsables de l’IHEDN à l’éducation.

L’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale a un « triple devoir », a souligné le Colonel Alexandre Lalanne-Berdouticq, chef du département « sessions en région » : celui de permettre l’acquisition, la réflexion et la transmission des connaissances. Quant aux auditeurs, ils se doivent de « rayonner dans la société ou dans leurs milieux professionnels où ils diffuseront l’esprit de défense ». Notons à ce titre que, soucieux de « sensibiliser » les différentes populations dans l’Hexagone, des séminaires sont également mis en place à destination des jeunes ou des professionnels concernés par les questions d’intelligence économique. « La défense de la Nation, c’est l’affaire de tous », a conclu le Colonel avant d’ajouter : « Vous entrez dans une grande famille ».

Réception des auditeurs par le Préfet Francis Lamy
Réception des auditeurs par le Préfet Francis Lamy
Le Préfet Didier Petetin, Directeur adjoint de l’Institut a ensuite prononcé quelques mots de bienvenue tout en faisant connaissance avec chacun des auditeurs. Puis, au nom du Préfet du Département Francis Lamy, le sous-Préfet de Grasse, Claude Serra, s’est félicité de la tenue de cette réunion, rappelant que « cela faisait 10 ans qu’il n’y avait pas eu de session dans les Alpes-Maritimes ». Il a notamment mis l’accent sur l’importance de ces travaux à cet échelon, signalant que « les acteurs régionaux et départementaux » se trouvaient « désormais en première ligne sur Nice en raison d’une interpénétration des enjeux locaux et internationaux ». En clair, les violences urbaines sur Nice plus ou moins liées au conflit du Proche-Orient. Un phénomène relativement nouveau sur lequel planchent actuellement les plus hautes autorités du Département. Il a, par surcroît, donné quelques indications chiffrées. La Méditerranée, a t-il précisé, est une « terre d’immigration » : la population des Alpes-Maritimes compte 9% d’étrangers d’où l’intérêt de l’initiative lancée par Nicolas Sarkozy : rapprocher les deux rives de la Méditerranée sur des projets spécifiques et durables. La défense concerne aussi, selon lui, celle de notre patrimoine industriel et technologique d’où l’attention portée aux pôles de compétitivité. Sans parler de l’industrie touristique -35% du PIB local- même si le sous-Préfet s’est bien gardé de préciser les raisons -le terrorisme ?- susceptibles d’en faire un objet digne d’études du champ de la défense. Un domaine étendu, depuis la parution du dernier « Livre Blanc », à celui de la sécurité nationale. Une description qui serait incomplète sans mentionner la politique énergétique européenne : « nous savons ce que cela veut dire », a-t-il rappelé dans une allusion à peine voilée aux importantes coupures de courant dans la région, confirmant l’interconnexion avec les pays voisins comme moyen d’un désenclavement énergétique.

Malgré le côté parfois protocolaire, sinon convenu des premières interventions, cette journée introductive a finalement atteint son but : créer des contacts, susciter des questionnements, lancer des débats. Compte tenu de la sensibilité des sujets évoqués, il y a de quoi faire.

Thèmes des six comités de travail :

COMITE 1 : Existe-t-il une conscience partagée par les pays riverains de la Méditerranée du patrimoine que représente la mare nostrum ? Quelles mesures environnementales concrètes ont été adoptées pour protéger cette mer ?

COMITE 2 : Quelle coopération internationale vous semble nécessaire pour lutter efficacement contre la piraterie maritime dans le Golfe d’Aden?

COMITE 3 : Comment une démocratie attachée à la liberté de la presse, peut-elle gagner la bataille de la communication? Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur l’exemple de la France en Afghanistan et a contrario sur celui des Etats-Unis lors de la guerre du Vietnam (1964-1973)

COMITE 4 : Quels défis pour la mise en œuvre d’une politique énergétique européenne ?

COMITE 5 : Les thèses de Huntington sur le choc des civilisations vous semblent-elles pertinentes au regard du contexte international du début de l’année 2009 ?

COMITE 6 : Gagner la guerre contre le terrorisme : quels dilemmes pour les démocraties ? L’Europe peut-elle apporter un éclairage nouveau à cette problématique?

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