Nice Première : Quel est votre sentiment après les trois débats ?
Nathalie Audin : Je crois tout d’abord que ces débats ont été utiles, ils ne s’agissait pas d’éprouver tel ou tel candidat en lisse, mais d’éclairer les militants sur les orientations des candidats. De ce point de vue Dominique Strauss-kahn a pu déployer pleinement ses propositions, avec pour chaque débat une proposition structurante : le Pacte de l’Elysée dès juin 2007 pour la relance de la croissance par le pouvoir d’achat, le renouveau de l’Europe en 2008 et la conférence sur l’environnement en 2009.
Un agenda du premier au dernier jour pour que le socialisme au pouvoir puisse enfin s’inscrire dans la durée et dans le devoir de vérité
NP : Comment analyseriez-vous les prestations de chacun en quelques mots ?
NA : Laurent Fabius a mis très justement en avant la question sociale, mais sa grille de lecture et ses solutions sont apparues parfois en décalage par rapport aux vraies réponses qu’attendent nos concitoyens. Je pense, par exemple, à l’idée que tout partirait de la loi, alors qu’il est nécessaire de s’appuyer sur les corps intermédiaires (associations et syndicats) pour permettre les réformes structurelles indispensables à notre pays.
Ségolène Royal m’est apparue souvent sur la défensive concernant ses idées, sur les questions de société et m’a semblé manquer de maitrise concernant les grands enjeux internationaux…
NP : Avez-vous été surpris(e) par l’un ou l’autre des candidats ?
NA : Non pas vraiment, Dominique Strauss-Kahn a fait preuve, dans ces débats, de sa compétence, de son sens de l’Etat et est apparu comme l’homme des solutions. Il est l’homme du renouveau de la social-démocratie.
Laurent Fabius a montré sa stature, mais m’a semblé, parfois, tenir un discours qui a du mal à faire rejoindre notre idéal et le réel.
Quant à Ségolène Royal elle ne m’a pas surprise, si ce n’est ses idées parfois « à la marge » (certains diront innovantes) par rapport au projet socialiste durant toute la campagne interne !
Pour autant, je m’attendais à ce qu’elle porte plus l’idée de novation, de mouvement qui est la vocation des socialistes, on est resté le plus souvent dans l’ordre du constat et dans une sorte de miroir renvoyant les attentes supposées de l’opinion.
NP : D’après-vous, un second tour sera-t-il nécessaire pour élire le candidat socialiste à la Présidentielle ?
NA : Il serait en effet nécessaire qu’il y ait un second tour interne. L’unité des socialistes n’est certainement pas soluble dans un vote au premier tour le 16 novembre ! Lors du premier tour, les socialistes auront à choisir une orientation, c’est un choix de conviction, puis celle ou celui qui a la plus grande capacité de rassemblement gagnera au second.
Toute l’autorité et l’esprit consensuel de François Hollande seront alors nécessaires pour éviter les malencontreux dérapages (y compris locaux) que nous avons pu constater ces jours ci. Nous compterons alors sur lui pour assurer la sérénité durant cette semaine. Quant à l’image que nous renverrons à la droite, elle sera d’autant plus claire en cas de second tour. On est toujours plus fort quand on est en capacité de convaincre au-delà de son propre camp du premier tour et pour cela il faut qu’il y est un second tour le 23 novembre !
NP : Enfin, que ferez-vous le jour du vote des militants ?
NA : Je serai dans ma section pour voter, pour retrouver l’ensemble de mes camarades. Ce moment est à la fois solennel, mais c’est aussi un moment collectif intense pour tous les socialistes ! Et je suis fière que les socialistes aient la capacité de choisir de la sorte leur candidat(e).
Après j’irai aussi retrouver tous les camarades qui ont soutenu et défendu dans toutes les sections des A-M la candidature de DSK. Je peux le dire dès aujourd’hui un « groupe est né » comme disent les sportifs. Contre toutes les pressions, des militants de tous horizons ce sont retrouvés derrières les idées de DSK dans notre département, c’est la preuve que la Politique au service de la transformation sociale a, et aura encore du sens dans notre Parti et cela au service de nos valeurs et pour servir notre pays.