Nice Premium : Pourquoi votre parti n’a pas fait d’alliance avec Europe Ecologie pour les élections régionales ?
Patrice Miran : Nous sommes indépendants alors que Europe Ecologie est rivée au PS. Contrairement à Europe Ecologie, au 2ème tour, nous pouvons aussi bien faire alliance avec le PS qu’avec l’UMP ou comme en 2004 avec personne. Par ailleurs, nous sommes tous des militants écologistes de longue date, élu(e)s de terrain et militants associatifs et par conséquent, très rétifs aux parachutages comme celui de Mme Vichnievsky.
Enfin, pour faire une alliance, il faut au moins discuter du programme. Or, Europe Ecologie a d’emblée refusé toute perspective d’alliance et m’a même désigné comme une personne infréquentable.
N P : Selon vous, quels sont les points positifs de l’AEI par rapport aux autres partis représentés ?
P M : Les points positifs de notre programme reposent sur une analyse quantifiée de la situation de la région et des réponses précises et opérationnelles pour répondre aux problèmes posés. Nous ne sommes pas dans l’incantation ou l’idéologie mais dans une série de propositions très concrètes.
La contrepartie de cet aspect « technique » de notre programme est précisément qu’il est difficile à transformer en slogans ou formules à l’emporte pièce si recherchés par les médias et le public.
N P : Quels sont vos principaux engagements ?
P M : Notre programme s’articule autour de l’éco conditionnalité et du développement de la production énergétique locale. Cela passe par la définition de cahiers des charges pour les appels d’offres régionaux intégrant les concepts de réutilisation des produits, une moindre empreinte écologique et un soutien aux circuits courts de commercialisation pour nos productions régionales. Nous proposons donc d’inciter les communes et les intercommunalités à créer leurs propres structures de production énergétique.
L’autosuffisance alimentaire des grandes métropoles de la région, de 3 % aujourd’hui, doit atteindre au moins 30 % à l’horizon 2020. Cela ne peut se faire sans le couplage de cette politique agricole avec une politique d’aménagement territorial préservant les terres agricoles autour des métropoles, avec la mise en place de ceintures « vertes » dédiées à l’agriculture de proximité.
Il faut également parier sur le développement du télétravail, favorisant la diminution des déplacements pendulaires autour des grandes agglomérations en exportant la quantité de travail télé-organisable dans les espaces à faible densité de population.
Dans notre région l’arrière-pays des Alpes Maritimes, les Alpes de Haute Provence et les Hautes Alpes constituent un terrain d’expérimentation idéal. La Région doit favoriser l’implantation d’entreprises dans ces futures zones de télé-activité par des incitations financières.
Sur l’espace littoral, l’absence d’appropriation réelle du domaine public maritime dès qu’on quitte le rivage est à l’origine de nombreux conflits entre différents usagers (plaisanciers, aquaculteurs, pêcheurs etc.…). La Région doit favoriser la naissance d’un cadastre marin qui délimitera en mer également des droits de propriété.
En matière de déchets, l’accent doit être mis sur la réduction à la source. Pour cela, les communes ou les inter communalités doivent jouer le jeu de la réduction à la source et de la réutilisation des produits en substituant à la taxe forfaitaire actuelle une redevance acquittée par les usagers au prorata du volume de déchets produits. La Région doit favoriser et accompagner ce processus en conditionnant ses aides à la collecte et au traitement à des avancées des acteurs communaux et/ou inter communaux dans cette direction.
En matière de transports, la négligence de la SNCF vis à vis de la gestion des TER et la priorité absolue donnée au TGV doivent être sanctionnées. D’une part, nous remettons en question le choix opéré par la classe politique régionale en faveur du TGV. D’autre part, nous pensons qu’il est grand temps de créer un syndicat mixte régional regroupant le conseil régional et les autorités organisatrices de transport urbain de manière à mieux coordonner tous les acteurs du transport régional et à anticiper l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire régional, notamment en définissant les obligations de service public qui devraient encadrer l’activité des opérateurs qui interviendront dans la région après la fin de la convention actuelle Région / SNCF (2016). Nous proposons également afin de financer les infrastructures de transport en commun de proximité de favoriser des partenariats public / privé notamment avec les opérateurs qui voudraient intervenir sur la région après 2016.
En matière de santé, l’Observatoire Régional de la Santé se verra confier des tâches d’évaluation sanitaire, des campagnes de vaccination et des essais cliniques seront financés pour tester les pratiques médicales non allopathiques.
Pour la protection animale, une aide conséquente sera apportée aux refuges qui accueillent les chiens et les chats abandonnés. Tout soutien aux spectacles dégradant pour la dignité de l’animal sera proscrit (corrida notamment)
Enfin, en matière budgétaire nous souhaitons diminuer l’endettement de la région et à terme stabiliser et diminuer la pression fiscale en augmentation continue depuis 20 ans.
N P : Quel score espérez vous à l’issue des régionales dans les Alpes Maritimes ?
P M : Le score que nous espérons se situe entre 5 et 8 % pour ces élections.